Like fire and ice / ~ Aomine x Kanzaki ~

Chapitre 39 - Discussions

~ PDV - Kanzaki ~

Toujours assis dans le fauteuil à côté de moi, Aomine attend avec appréhension, que je reprenne la parole. Pour ma part, je sens la nervosité me gagner et de nouveau une boule vient se former dans mon estomac. Mes mains se mettent même à trembler. Aomine le remarque puisqu'il passe ses doigts entre les miens pour tenter de me calmer. Malheureusement, la chaleur de ses mains n'arrive pas à arrêter mes tremblements. Et pour cause. Ce que je m'apprête à lui dire n'est pas sans conséquences. Sentant les larmes sur le point de couler, je lève ma tête vers le plafond et prends une profonde inspiration avant de me lancer.

-"Ce matin, le docteur Tanaka est venu me voir pour me parler des résultats des derniers examens que j'ai passés et... la maladie continue de progresser... rapidement", je rajoute, la voix tremblante

Le visage d'Aomine blêmit. Il reste un long moment, la bouche et les yeux grands ouverts avant de se lever brusquement. Toujours sans dire un mot, il se met à faire les cent pas dans la chambre. Puis, au bout d'un moment, il s'arrête devant la fenêtre puis se tourne vers moi. Les muscles de sa mâchoire sont tendus et ses yeux sont rouges. Je devine alors que lui aussi se retient de ne pas craquer.

-"Ça va aller", finit-il pas dire. "Tout ira bien, on..."

-"Non ça ne va pas aller", je le coupe immédiatement. "Regarde-moi Aomine ! Je ne peux plus marcher et... bientôt je vais perdre l'usage de mes bras. Puis, une fois que je serais cloué dans ce fichu lit, ce sont mes organes vitaux qui vont me lâcher !"

Aomine reste sans voix. Ses yeux posés sur moi, il tente d'assimiler ce que je viens de lui dire. Lorsqu'il comprend enfin le sens de mes mots, il s'avance vers moi et s'assoie sur le rebord de mon lit. Il va pour me prendre dans ses bras, mais je le repousse aussitôt.

-"Tu ferais mieux de partir...", je lui dis, la gorge serrée

Depuis toujours je sais ce que la maladie me réserve. Je l'ai même vécu avec ma mère. Voir la personne qu'on aime souffrir puis partir dans de telles conditions, c'est une douleur qu'on ne peut jamais réellement effacer. C'est donc pour cette raison que ces derniers jours, j'ai tenu Aomine écarté de moi. Je refuse qu'il vive la même chose à son tour.

-"Non", fait Aomine, avec sévérité. "Je vois où tu veux en venir et c'est non !"

-"Aomine regarde la réalité en face, tu n'as aucun avenir avec moi... Alors, je t'en supplie... pars !"

Pendant plusieurs jours, je me suis imaginé dire ces mots à Aomine. J'étais loin d'imaginer à quel point cela pouvait être douloureux. J'ai l'impression de mettre planter moi-même un coup de poignard dans le cœur. Évidemment, je ne veux pas qu'Aomine parte, car sans lui j'ai comme l'impression d'être incomplète. Cependant, il m'est encore plus douloureux de l'imaginer subir les conséquences de ma maladie. Je ne veux plus voir la peine et la douleur traverser son regard. 

Alors que le soleil commence à se coucher et que la lumière commence à manquer dans la chambre, un silence des plus pesants s'est installé entre Aomine et moi. Toujours assis sur le rebord du lit, Aomine continue de me fixer, cherchant désespérément à croiser mon regard.

-"Risa", murmure-t-il. "Risa, regarde-moi ! Tu ne peux pas me faire ça... Tu ne peux pas nous faire ça !"

Voyant que je fuis toujours son regard, Aomine décide de prendre les choses en main. Il attrape son visage entre ses mains et doucement, il relève ma tête vers la sienne. Mon rythme cardiaque monte en flèche lorsque je sens son souffle chaud balayer mon visage. Incapable de tenir plus longtemps, je finis par céder et ouvre mes yeux. Ce que je peux lire dans les yeux d'Aomine me laisse alors sans voix.