75

317 56 102
                                    

je n'ai pas su trouver la force de continuer sans toi

*point de vue Rawen*

Ça va faire bientôt trois mois. Trois mois que Glen n'a pas ouvert les yeux. Trois mois où je n'ai pas entendu sa voix me réveiller le matin. Trois mois que je n'ai pas senti ses caresses. Trois putain de mois que je n'arrives plus à tenir.

Le jour où le docteur nous a annoncé son coma, je ne voulais pas rentrer à la maison et le laisser là mais j'y ai été ramenée de force par les garçons. Cette maison, elle me rappelait trop de mauvais souvenirs. Je ne pouvais pas y rester.

Je loge dorénavant avec Neis, Enrick et Nora. En réalité, j'habite à l'hôpital chambre 202. Dès que je me lève à l'aube j'y vais et je rentre la nuit et ce tous les jours depuis trois mois.

Callista a fait une dépression. Elle doit prendre un paquet de médicaments tous les jours depuis l'incident et limiter ses mouvements. Elle ne peut même pas rendre visite à son fils aussi souvent qu'elle le désire. Mon père reste à son chevet.

Kealan n'a pas fêté son anniversaire ce mois-ci. C'était inconcevable de le faire alors que son frère est entre la vie et la mort. Tout le monde a respecté son choix. On est beaucoup trop affectés pour penser à des réjouissances.

J'ai prié tous les saints qui ont existé. J'ai même appris des prières en latin. C'est assez ironique quand même. Je pense à Dieu uniquement lorsque j'ai des problèmes. Je ne l'ai jamais remercié pour tout ce que j'ai eu ces derniers mois.

Ça doit certainement être une punition. Je le mérite sûrement. Je suis une mauvaise personne. Pourquoi est-ce que c'est Glen qui paye pour tout ça alors ?

Moi: *pleure* SEIGNEUR PRENDS-MOI À SA PLACE. JE PRÉFÈRE MOURIR PLUTÔT QUE DE VIVRE AINSI. DÉLIVRE MOI DE CETTE DOULEUR. JE N'EN PEUX PLUS ! AHHHHHH !

J'ai dû réveiller toute la maison avec mes cris. En plus de tout ça, je ne suis qu'une sale égoïste. Je ne pense qu'à moi et pas à leur bien être. Il est six heures du matin et je cris comme une folle. Pitié seigneur remplace sa vie par la mienne...

Je ramasse le premier vêtement qui me tombe sous la main et prend ma voiture. Je suis arrivée à l'hôpital et je suis allée machinalement dans sa chambre. Encore une fois, il est allongé là complètement inerte.

Honnêtement les deux premiers mois à chaque fois que je passais cette porte j'avais l'espoir de le voir là, assis sur le lit entrain de m'attendre. J'imaginais qu'il se retournerait vers moi avec son sourire de charmeur en me disant: "ne fais pas cette tête mon cœur, tout va bien maintenant. Je suis là et je ne te lâcherai plus jamais". La réalité a été tout autre.

Je perds espoir peu à peu. Tous les jours de ma vie pendant trois mois, je suis venue ici, j'ai tenu sa main, j'ai prié, j'ai chanté, je l'ai embrassé. J'aurai juste voulu qu'il ouvre les yeux.

Comme d'habitude, je m'assois à son chevet et je lui tiens la main. Je dépose un doux baiser dessus et je l'observe. Il est si pâle. On dirait qu'il... qu'il est...

Moi: *pleure* pitié ! Pitié ! Pitié ! Réveille-toi ! Je ne peux plus. Je ne vis plus. J'ai besoin de toi. Mon amour ? Tu m'entends. Je t'en prie. Si tu ne te réveilles pas j'en mourrai. Ta présence m'est indispensable. Je ne pourrai pas surmonter tous ces obstacles sans l'amour de ma vie. Le monde n'est pas pareil sans toi. Ton amour m'est si précieux. Depuis que tu es allongé sur ce lit, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose à ma vie. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé, au moins autant de temps que je n'ai pas souris sincèrement ...

In The Space Of A Lifetime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant