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Pdv de Djamila

Je...je ne savais pas quoi dire face à cela. Un bébé mort. Tout ce que cette phrase me rappelait était la grossesse que j'ai perdu, il y a quelques temps. Et pour tout avouer, je ne l'ai pas toujours vraiment digéré. Je ne suis pas complètement passé à autre chose. Non la plaie est encore ouverte et bien profonde. Juste, je fais comme si elle n'était pas là. Pourtant sa douleur me rappelait qu'elle était là.

Et là, quand j'entends David parler, je me rends compte qu'elle est toujours là. Et sans m'en rendre compte, il avait resserré son étreinte, comme s'il lisait dans mes pensées.

David. Je...

Zara. Ce ne sont que des rêves frangin. Pas de quoi te mettre dans cet état.

David. A chaque fois que je rêve de mon père, c'est douloureux, car je le vois vêtu de vêtements imbibés de sang. Et surtout, toutes ces fois là, sont précédées d'un évènement malheureux.

Zara. Ok. Désolé pour ce que je vais dire, mais là ça devient pas un peu trop chelou cette histoire ? Attendez je résume. Tu souffres de troubles psychiatriques, tu fais des rêves prémonitoires et t'es nigérian. Hmm il y a anguille sous roche moi je dis.

Diana. Ce qui veut dire ?

.... : On a tous vu les films de nollywood. Et on sait qu'ils sont forts en sorcellerie.

Monica venait d'apparaître l'air de rien. Sans même dire bonjour.

Djamila. C'est pas un film là.

Monica. Et qui a dit que la sorcellerie c'est juste dans les films ?

Zara. Je suis d'accord avec elle. Va falloir faire une réunion de famille avec ton côté paternel.

David avait simplement soufflé face aux suppositions et hypothèses de ses deux folles dingues.

David. C'est pas de la sorcellerie. Impossible que ce soit ça.

Zara. Qu'est-ce que t'en sais ?

Il les avait regardé un long moment avant de se redresser. Il m'attira vers lui et m'enlaça.

David. Quand j'étais petit, papa et moi sommes allés au Nigeria, dans son village natal dont j'ai oublié le nom. Arrivé là bas, il m'a emmené à un endroit précis et m'a dit que c'était là où mon défunt grand-père vivait. On est entré, et il m'a directement emmené dans sa chambre. Et il m'a dit que grand-père fabriquait des charmes de protection. Que dans le village et les villages avoisinants ses charmes étaient les plus puissants.

Monica. Qu'est-ce que je disais.

David. Il m'a aussi dit qu'il avait fabriqué un, plus puissant que les autres, qu'il aurait voulu donné à son petit fils pour le protéger. J'ai compris alors que si on était allé là bas, c'était pour que je le prenne. Alors depuis tout petit je l'ai. Et ce charme empêche tout genre de sorcelleries de m'atteindre.

Monica. Ça reste de la sorcellerie.

David. Fais avec de la bienveillance et non pour nuire.

Monica. C'est de la sorcellerie quand même. Et puis comment peux-tu te trimballer avec sans qu'on ne le remarque ?

David. Comment peux-tu remarquer quelque chose que j'ai avalé ?

Monica. C'était de la nourriture en plus ?

David. Ouais. Est-ce qu'on peut maintenant éviter d'en parler s'il vous plaît ?

Zara. Oh mais ça ne fait que commencer frère. Maman tu étais au courant de ça ?

Diane. Je l'ignorais, mais venant de son père ça ne m'étonne pas vraiment. Il m'avait déjà prévenu que son père avait ce genre de pratique et qu'il y croyait. Et si c'était possible d'initier tous ses enfants il l'aurait fait, alors.

Elle n'était pas vraiment surprise, on dirait même qu'elle s'attendait à ce genre de chose. Comme si c'était une évidence. Sérieusement, cette histoire commence à aller dans tous les sens. J'ai l'impression de me retrouver dans un film nigérian sans m'en être rendu compte.

Elles étaient toutes parties, nous laissant rien que tous les deux. Je m'étais détaché de lui sous son regard qui commençait à s'assombrir. Il me regardait m'éloigner sans dire un mot. Se contentant de me fixer de ses yeux sombre. Je m'étais assise sur le transat sur le balcon, l'air pensive. J'étais tellement à fond dans mes pensées, que je ne m'étais pas rendu compte qu'il m'avait rejoins sur le balcon. Il était juste devant moi, les genoux sur le sol, ses bras autour de ma taille, et sa tête sur mes cuisses.

David. Qu'est-ce qui se passe ?

Djamila. C'est à moi de poser cette question. Qu'est-ce qui se passe David ? Plus les jours passent, plus j'en apprends sur toi. Et ce ne sont pas de petits secrets, non. Je croyais qu'on se disait tout, non ?

David. Oui on se dit tout. Je suis

Djamila. Tu vas me dire que t'es désolé et dans deux matins j'apprends autre chose sur toi, que je sais pas.

J'avais soufflé, épuisée, complètement pommée de cette situation.

Djamila. Juste dis-moi dans quoi me suis-je embarquée ? On tourne un film ou quoi là ?

Le silence. Il ne disait rien, alors j'avais décidé de ne rien dire de plus. Le son des vagues, et des klaxons au loin se faisait entendre. C'était la seule chose qui venait briser ce silence pesant. Je commençais à étouffer pour une raison que j'ignore. D'un coup, j'avais envie de rentrer. Me demander pas pourquoi, je ne sais pas.

David. Est-ce que tous ses secrets vont conduire à la rupture Aya ?

Djamila. C'est pas ce que j'ai dit. Juste à un moment ça fait un peu trop. Je, je suis ta reine comme tu le dis tout le temps, alors je pense que je ne devrais pas être mis au courant au même moment que tout le monde.

David. Je comprends. Et je suis sincèrement désolé pour tout ça. Je te promets, non, je t'en fais le serment. Tout ça, ne se reproduira plus.

Il a attrapé une mèche de mes cheveux qu'il caressait, avant de se redresser et poser un baiser sur mon front.

David. D'accord ?

Djamila. C'est d'accord

David. Tu devais sortir aujourd'hui avec les filles. Et si on sortait tous les deux, ça fait longtemps qu'on s'est pas fait un rencard rien que tous les deux.

Djamila. Je ne serai pas contre. Et on ira où ?

David. Surprise. Je connais un endroit que tu vas aimer.

Djamila. Un restaurant ?

David. Non.

Djamila. Allez un indice pour que je sache comment m'habiller.

David. Ok. Mets une robe magnifique et légèrement sexy. On va en boîte.

Djamila. Je croyais que t'étais contre le fait que je mette pied là bas.

David. Oui, seulement là tu seras avec moi. C'est pour ça que tu pourras y aller.

J'avais simplement rigoler en le regardant avec son regard sérieux, et j'ai pas pu retenir mon fou rire. Et pour me faire taire, cet enfoiré m'a embrassé. Finalement j'ai plus envie de rentrer.....

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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant