XXVI

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Pdv de Djamila.
Il s'assit sur le fauteuil en me demandant de m'asseoir à ses côtés et de lui poser toutes les questions que je voulais.

Daniel. Mes parents me l'ont présenté quelques années plus tôt. Ils voulaient que je l'épouse mais j'étais contre. Ils ne tenaient pas compte de ma décision, jamais. Ils m'ont en quelque sorte marié de force à elle qui était apparemment contente de cette union, et qui semblait m'aimer. C'est ce que je pensais. J'étais presque ignoble avec elle car je ne l'aimais pas. Mais au fil du temps, j'ai appris à la connaître et je suis tombé amoureux. C'était merveilleux, j'étais heureux. Et un jour, elle m'a annoncé qu'elle attendait un enfant de moi. Ce jour là, je n'étais pas allé au boulot et étais resté avec elle pour prendre soin d'elle et du bébé. Les jours, les semaines, les mois passaient. Elle changeait d'attitude. Je ne la comprenais plus du tout.

Monica. Tu sais ce qui se passait avec elle?

Daniel. Non, et je m'étais cela dans le compte de la grossesse car le docteur m'avait dit que c'était possible. J'essayais au mieux de la supporter malgré la difficulté. A un moment, la police a débarqué chez moi, m'accusant de violence conjugale alors que je n'avais jamais levé la main sur une fille depuis longtemps. J'avais découvert que c'était elle qui avait porté plainte, mais je ne savais pas pourquoi. Je suis allé en prison pendant de long mois et j'avais eu le droit de payer une caution mais mon père ne voulait pas. Il croyait que je l'avais vraiment frappé. Il m'avait dit que cela me servirait de leçon. N'importe quoi.

Il marqua une courte pause, le regard ailleurs avant de le poser sur moi.

Daniel. Jamais je n'ai levé la main sur une femme. J'en suis incapable. Je te le promets Djamila.

Djamila. Je sais.

Il avait l'air rassuré après ma réponse. Il souffla et continua son récit.

Daniel. Un jour elle est venu me voir pour m'annoncer qu'elle avait avorté en m'apportant le papier qu'elle avait signé. Elle en était fière. Elle était heureuse de ma souffrance, de ma douleur. J'étais anéanti. Au final mon père avait accepté de payer la caution car ma mère lui avit convaincu de le faire. Quand je suis sorti, je m'étais aussitôt dirigé chez moi, où j'ai trouvé Cassandra avec un inconnu, nus dans les bras l'un de l'autre, dans notre lit conjugal. J'avais des envies de meurtre. Mais je me retenais. Je l'ai simplement mise à la porte en disant la vérité à toute la famille et à la police qui a effacé mon casier judiciaire. Tout était redevenu presque comme avant sa rencontre. J'étais à nouveau seul, j'avais vendu la maison, et j'étais de nouveau célibataire. Mais la drogue était devenu mon meilleur ami.

Djamila. Tu te droguais?

Daniel. Oui et maintenant d'ailleurs. J'ai le bras couvert de marques laissées par les seringues.

Djamila. Pourquoi la drogue?

Daniel. Excepté le travail, c'est la seule chose qui me fait oublier absolument tout ce qui me tracasse.

Djamila. Tu en consommais quand on a commencé la relation?

Daniel. Non j'avais arrêté car tu es la seule drogue dont j'avais besoin. Je n'arrivais plus à me passer de toi, et j'ai oublié la drogue petit à petit.

Djamila. Et maintenant ?

Daniel. J'ai replongé. Je ne supportais pas le fait d'être loin de toi.

Djamila. Maintenant tu peux arrêter?

Daniel. Seulement si tu reviens au bercail, dans mes bras. Même si ça sera dur, je le ferai pour toi.

Je le regardais, il me regardait, Monie et Sam nous regardaient. Je me suis levé, et je me suis jeté dans ses bras en plongeant ma tête dans le creux de son cou, pour respirer cette odeur qui m'avait manqué. Son cœur qui battait vite, semblait ralentir et redevenir normal. Il me serrait encore plus fort avant de me dire 'je t'aime" à l'oreille. Je le lui rendis et il m'embrassa. Ça m'avait manqué. J'en avais marre de cette distance mais aussi d'être en colère. Je restai là dans ses bras pendant de longues minutes profitant de lui, de ses baisers et de ce silence. Je crois que Monie et Sam nous avaient laissé pour aller dans la cuisine sûrement. Je levais les yeux pour les planter dans ses iris rempli d'amour et de bonheur. Il ne me quittait pas du regard et c'était mieux d'ailleurs. Un son nous sortit de nos pensées, mon portable. Je me levais et l'entendis grogner et lancer un juron, ce qui arracha mon rire. J'attrapais le portable et c'était un message, enfin, encore une menace. Puis mon portable a sonné, le même numéro appelait. Je pouvais pas répondre devant lui pour ne pas l'inquiéter. Mais il venait de me raconter son passé alors je me devais d'être honnête envers lui. Mais il risque de péter un câble.

Daniel. C'est qui?

Je me retournais vers lui et laissais les mots sortir tous seul.

Djamila. Je crois que c'est encore Cassandra.

Il se leva les points serrés, prit le portable de mes mains et décrocha. Il laissa l'individu parler et je crois qu'il reconnu la voix de Cassandra sûrement car son regard passa de la confusion à la colère. Mais sa voix était calme et froide. Ça faisait froid dans le dos.

Daniel. Tu ne vas rien lui faire Cassandra. Et tu vas immédiatement cesser de lui proférer des menaces sinon crois tu vas le regretter... Non c'est une promesse.

Il raccrocha aussitôt. Il passa ses mains sur son visage avant de souffler. Je m'approchais et entoura mes bras autour de sa taille en posant ma tête sur son dos. Je passe mes mains sur son torse et je sens ses muscles se détendre. Il inspira avant de souffler. Je ne sais pas comment je me suis prise mais j'avais réussi à le calmer. Faut dire que depuis le début de cette relation je n'ai jamais pris le devant, ou même fait le premier pas. Ça a toujours été lui. Je n'étais pas habitué à tant d'amour venant d'un homme. La dernière fois que j'ai connu l'amour, ça ne s'est pas très bien terminé. Mais bref.

Daniel. Désolé de m'être emporté.

Djamila. Tu t'excuses pour rien. C'est normal.

Il se retourna, entrecroisant nos doigts et me regarda droit dans les yeux après m'avoir déposé un chaste baiser sur les lèvres.

Daniel. Je t'aime princesse, mais alors vraiment. Je n'accepterai pas qu'on te fasse du mal. Jamais je ne m'en remettrai.

Djamila. Je t'aime aussi. Mais je ne veux pas que tu t'inquiète autant.

Daniel. Impossible. Chaque fois que t'es pas dans mes bras je m'inquiète je me dis qu'il peut t'arriver un truc et...

Djamila. C'est vrai que tes bras sont rassurant. Mais ne torture pas trop ton esprit avec ce genre de pensées bébé.

Il afficha un énorme sourire sans me lâcher du regard. Euh j'ai dit un truc qu'il fallait pas?

Daniel. Tu te rends compte que c'est la première fois?

Djamila. La première fois?

Daniel. La première fois que tu m'appelles ainsi. Durant de long mois je n'ai entendu que mon prénom et là boum. Tu devrais le dire plus souvent.

C'est tout ce qu'il a retenu dans ce que je venais de dire? Pas croyable. Mais bon ça passe. Il me serra fort dans ses bras avant de me demander si je pouvais dormir chez lui. J'étais hésitante car mes pulsions sexuelles se sont réveillées depuis un très bon bout de temps et j'ai peur de craquer. Je voulais pas m'en souvenir, pas encore. Mais il fallait bien que je surmonte cela un jour. Quand j'ai accepté il m'a embrassé avant de me chuchoter à l'oreille.

Daniel. J'ai très envie de toi...

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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant