Pdv de Djamila.
On roulait depuis trente minutes déjà et je me posais des questions sur le lieu du rendez-vous. Est-ce que j'étais habillé convenablement? Je ne pense pas. Mais étant donné qu'il a bouffé dans le resto où je bosse j'ai encore un petit espoir que là où on va soit quelque peu similaire à ce dernier.
La voiture ralentit quand on s'approcha d'un resto avec vu sur la mer. Il n'y avait que des restos sophistiqués digne des riches avec de la nourriture gastronomique. C'est sûr qu'il y a de la bouffe que je n'aimerai pas. Mais c'est pas ça le problème. Je ne veux pas faire honte à une personne que je viens de connaître à cause de mon habillement.Il se gare devant un resto cinq étoiles wesh. Il descendit et vint vite m'ouvrir la portière alors que je pouvais le faire seule comme une grande. Il me tendit la main et j'étais hésitante. Puis je me suis souvenu des conseils de Monie dans la voiture qui me disait de me laisser aller de temps en temps mais sans oublier de faire un peu la meuf et de rester ferme, de ne pas paraître facile mais pas difficile non plus. Je vous avoue que j'ai eu du mal à comprendre ce qu'elle voulait me communiquer. Je finis alors par poser ma main sur la sienne. Il entrecroisa nos doigts et le contact avec sa peau me donnait comme une sensation de brûlure. Sa peau était froide comme s'il était mort pourtant il est bien vivant.
Il me conduit derrière le restaurant où je vis un petit resto sur une terrasse.On était assis l'un en face de l'autre et sur le côté on voyait la mer, on entendait le son des vagues et le vent caressait ma peau. Le coucher de soleil se reflétait dans ses yeux ce qui les rendait encore plus beaux et perçants. Je n'arrivai même pas à rencontrer son regard.
La serveuse arriva et le dévora du regard. Cette serveuse m'énervait déjà avec son air de vantarde de sa beauté et ses formes. Elle les mettait en valeur pour qu'il les remarque. Mais il faisait tout le contraire. Soit il avait les yeux sur la carte, sur la mer ou alors sur moi. Bien fait pour toi pétasse.Serveuse. Qu'est-ce que je vous sert Mr?
Daniel. As-tu fait ton choix Djamila?
Djamila. Hum non pas encore.
Daniel. Alors laisse-moi choisir à ta place.
Il passa la commande. Pour lui ce sera un filet de porc avec sa sauce et des bananes comme accompagnement et pour moi, bah la même chose quoi. Il est pas allé loin. La serveuse s'en alla et revint interrompre notre discussion dix minutes plus tard en apportant nos plats et une bouteille de vin que je n'acceptais pas de prendre. Alors la bouteille retourna en cuisine après qu'on est servi que lui, et elle me ramena une bouteille d'eau plate. Oui je sais, dans un pareil resto je demande de l'eau. Oui je préfère ça plutôt que toute forme d'alcool.
On dînait tout en essayant de faire une brève enquête sur l'autre en lui posant des questions parfois intimes. C'est de cette façon que j'ai appris que le grand Daniel Forrest avait eu de nombreuses conquêtes et une seule fille qu'il a vraiment aimé. J'ai demandé à savoir ce qui s'est passé, mais il a dit me le révéler un peu plus tard peut-être.
Daniel. Bon assez parlé de moi.
Djamila. On vient juste de commencer. Change pas de sujet.
Daniel. Je déteste parler de moi et préfère entendre les autres me raconter leur vie.
Djamila. La bonne excuse.
Daniel. Mdr, alors que font tes parents?
Djamila. Pas grand chose. Mon père a comme métier l'alcoolisme c'est tout.
Daniel. Je vois et ta mère?
Djamila. Je n'ai pas de mère. Enfin je n'en ai plus depuis qu'elle a décidé de nous abandonner pour aller vivre le rêve de sa vie, dans le luxe.
Daniel. Désolé, je ne voulais pas...
Djamila. Tu ne savais pas.
Un silence pesant s'installa sans que je ne le sache. Tellement perdu dans mes pensées. Je l'entendis tousser et revins sur terre.
Daniel. Dis tu étudies quel droit précisément?
Djamila. Tout ce qui concerne les enfants.
Daniel. C'est un rêve je présume.
Djamila. Exacte. Un rêve de pouvoir aider ces enfants qui ont grandi comme moi ou même pire.
Daniel. Tu as grand coeur, un très grand coeur en fin de compte.
Djamila. Merci.
Daniel. Oh non il n'y a pas de quoi. J'espère juste qu'il y aura ne fusse qu'une petite place dans ce cœur pour moi.
Djamila. Peut-être bien. Mais faudrait la mériter vraiment.
Il me sourit et hocha de la tête comme pour dire d'accord.
La facture arriva et le prix que je vis pour juste deux assiettes, un verre de vin et de l'eau, me laissait sans voix. C'est beaucoup trop chère. J'allais le lui faire remarquer mais il me souffla que ça en valait la peine. Alors je laissai tomber. Il laissa le pourboire et on s'en alla de ce resto.Le ciel était vêtu de sa couleur sombre avec la lune et les étoiles comme motifs de ce tissu magnifique. Le vent était frais et le son des vagues se faisait plus entendre que tout à l'heure.
On marchait le long de la plage sur ce sable fin sous nos pieds. Oui j'avais abandonné mes baskets dans la voiture pour sentir cette sensation de détente. Ma main dans la sienne, le regard devant nous, dans le silence que le son des vagues brisait. On profitait tout simplement de cet instant magique que je n'ai jamais vécu.A un moment il s'est stoppé pour je ne sais qu'elle raison. Il m'a regardé dans les yeux, s'est approché de plus près de mon visage. Je ne savais pas ce qui allait s'en suivre, ni même ce que je devais faire.
D'un coup, il m'a porté et a couru en direction de la mer pour me balancer dans l'eau. J'étais toute trompée et lui, bah il rigolait. J'ai sauté sur lui et nous sommes tous les deux tombés dans l'eau. Nous jouions comme des gosses à se balancer de l'eau dans la tronche. Il m'attrapa par la taille me colla à lui et sans que je ne m'y attende, il captura mes lèvres et s'en suit un baiser rempli d'une chose que je n'avais encore jamais ressenti avec une telle ampleur. Elles étaient douces, chaudes et délicieuses. Je ne voulais en aucun cas m'en séparer. Mais il le fallait car on manquait tous les deux d'air.Le silence était notre compagnon durant tout le trajet. On n'osait pas se regarder dans les yeux. Du coin de l'œil je remarquai son sourire qu'il ne pouvait enlever. Je vois que lui aussi est sous le même choc que moi.Je m'enfonçai dans le siège en arrangeant son blouson qu'il m'avait donné car j'avais désormais froid après notre fameuse baignade dans la mer.
La voiture se stoppa après quelques instants devant chez moi comme je le lui avais indiqué. Je sortis et le vis me rejoindre devant le portail.
Djamila. Merci pour ce moment, merci beaucoup.
Daniel. Tu en avais besoin pour te détendre un peu après ton examen. Je n'ai fait que mon devoir en tant que humain.
Djamila. Je tiens quand même à te remercier. Oh et n'oublie pas ton pardessus.
Daniel. Non garde le en souvenir de cette journée.
Djamila. Mais...
Daniel. J'insiste vraiment.
Je le regardai une dernière fois avec mon plus beau sourire sûrement et allais m'en aller mais sa main me stoppa. Il me donna encore ce même baiser qui paraissait comme mon premier baiser. Je fermai les yeux pour savourer avant qu'il ne s'arrête.
Daniel. Bonne nuit, princesse.
Djamila. Bonne nuit.
Je regardai sa voiture disparaître au loin avant de rentrer dans la parcelle. Direction ma chambre, pour une nuit rempli de beaux rêves c'est sûr.
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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux
RomanceDjamila 22 ans en doctorat de droit des enfants vit avec ses cadets ainsi que son "père" dans des conditions médiocres. Elle travaille dur pour satisfaire ses cadets pour qu'ils ne manquent de rien. Mais une rencontre ajoutera autant de bonnes chose...