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Pdv de Djamila.

On était assis sur le lit face à la télé, l'un dans les bras de l'autre. Je m'étais changé. J'avais troqué ma robe contre sa chemise, et il était resté bah torse nu. Il aimait rester ainsi, surtout devant moi. Il sait que je suis faible devant ce corps bien bâtit.
Il avait commandé à manger, et on avait savoureux ce délicieux plat de chef. Et au bout quelques instants il avait éteint le téléviseur et on s'était assis sur les fauteuils l'un en face de l'autre. Il avait son verre de scotch à la main et cherchait ses mots.

Djamila. Juste dis-moi. Sois direct.

Il avait soufflé puis s'est lancé.

David. Je veux que tu restes. Je veux que vous emménagez avec nous.

Eh bah. Je m'y attendais un peu à vrai dire. Je vous avais dit que si je choisissais de rester il ne serait pas contre. D'ailleurs je savais qu'il allait me le proposer.

Djamila. Je m'y attendais.

David. Tu le savais?

Djamila. Te connaissant, bien sûr que oui. Et pour tout te dire, j'y réfléchissais moi aussi.

David. Alors ça veut dire que vous restez pas vrai ?

Djamila. Seulement, ça ne dépend pas que de moi. Il y'a James, Mia et je te rappelle que Djenaba doit avoir l'accord de ses parents. Et Monica ne sera pas vraiment d'accord. C'est mon informatrice personnelle. Elle n'aura plus de job si je pars.

David. Elle pourra faire des allers retours ou même vivre ici si Samuel l'accepte. Quant à Djenaba je n'aurai qu'à masquer ça en bourse auprès de ses parents. Si Djenaba reste obligatoirement James restera aussi. Et Mia est déjà d'accord.

Djamila. Attends, comment ça Mia est déjà d'accord? Tu lui en as parlé ?

David. On en discutait tous les deux, et on est arrivé à cette conclusion qui semblait nous plaire.

J'y crois pas. Ils ont comploté dans mon dos ces enfoirés. Et dire que Mia ne m'a pas mise au courant de ça. Cette fille grandit beaucoup trop vite. Elle me cache déjà des choses alors qu'elle n'a même pas encore 10 ans. Cette gamine.

Djamila. Tu as réussi à te mettre Mia dans la poche?

David. Ça n'a pas été très compliqué. Elle est plus facile à comprendre que toi. Et plus facile à amadouer.

Djamila. T'as même tout prévu, y compris pour Djenaba pour que James n'est aucune raison de dire non. J'y crois pas.

David. Je voulais m'assurer que vous restiez ici. Alors?

Djamila. D'accord mais pas pour l'instant. On reviendra une prochaine fois et là on emménagera.

Il avait l'air confus, déçu et en colère.

David. T'as dit que toi aussi tu pensais à la même chose. Alors pourquoi attendre?

Djamila. Tout doit être parfaitement prêt avant ça. Djenaba doit rentrer discuter et passer du temps avec ses parents. Mia doit dire au revoir à ses amis. James suivra Djenaba. Et j'ai encore des choses à faire au pays. Quand tout ça sera terminé, là on pourra emménager en paix.

David. Et je devrais attendre exactement combien de temps, pour que tout soit réglé ?

Djamila. Si je devais établir une durée je dirais minimum une année entière.

Il avala le contenu de son verre d'une traite, et le posa assez violemment sur la table basse. Il était agacé, en colère. C'était trop long. Beaucoup trop long pour lui. Je me doutais bien que ça allait être dur de le convaincre de nous laisser rentrer pour l'instant. Très dur.

Il avait juste soupiré, sans dire un mot. Il avait posé son regard sur moi. Un regard rempli de tellement de sentiments. C'était un vrai bazar dans ce regard. J'avais l'impression d'être en plein milieu de l'océan un jour d'orage. La pluie, le grondement des tonnerres, les vagues violentes venant de tous les côtés. Voilà l'impression que me donnait ce regard. Mais malgré tout cela, malgré tout ce désordre, un sentiment ressortait, bien plus que les autres. Ce désir, cette soif avec laquelle il m'a toujours regardé. J'en frissonnais de partout.

Je m'étais éclairci la gorge brisant ainsi le silence. Il ne fallait pas oublier la principale raison de notre venue ici. On devait discuter lui et moi. Et c'était le moment de changer de sujet.

Djamila. Bref, et si on commençait. Hum?

Il ne me lâchait pas du regard. C'était comme si son esprit était ailleurs. Il pensait littéralement à autre chose et ne m'écoutait pas. Je l'avais appelé de nombreuses fois, jusqu'à ce qu'il se reconnecte à la réalité. Il me regardait, perdu, sans rien comprendre.

Djamila. Tu es censé me parler de toi là.

David. Oh. Il n'y a pas vraiment grand chose de bien à dire.

Djamila. Je m'en fiche. Accouche

Il avait rigolé, simplement. Le silence s'était ensuite installé, à nouveau. Il avait fermé ses yeux, inspira et expira, comme pour s'armer de courage pour tout m'avouer.

David. Je suis un criminel.

Djamila. Non jure ? J'avais pas remarqué.

A cause de mon sarcasme, il avait presque éclaté de rire en levant les yeux vers le ciel.

David. Mais tu ne sais pas ce que je fais exactement.

Djamila. Et tu fais quoi au juste?

David. L'assassinat, le trafic d'armes. Et jusqu'à il y a 2 ans je faisais aussi du trafic d'organes.

Djamila. T-trafic d'organes?

David. Oui mais j'ai arrêté. Ça devenait...ennuyant.

Djamila. Je vois. Et du coup l'entreprise alors ?

David. C'est une entreprise spécialisée dans le marketing. Et outre cela, il y a les nombreux autres établissements dont le bar où on était et l'hôtel. En bref, ça ne serait pas exagéré de dire que je possède la moitié de cette ville.

Non ça ne serait pas exagéré, car j'étais sûr que si on fouillait bien, c'était le cas.

Il s'était servi à nouveau un peu scotch avant de le boire cul sec. On dirait qu'il avait besoin de courage et de force, pour me raconter tout. Alors tout ce j'avais fait, s'était me rapprocher de lui, et l'écouter. Simplement, en lui tenant par la main, comme pour lui dire que je ne le jugerai pas, et qu'il pouvait me parler librement.

Dès l'instant où il fut rassuré, sa langue s'était déliée. Il était devenu un moulin à parole. Et ainsi il avait commencé à tout me dire. Absolument tout. Ce qu'il avait fait, ce qu'il était, ce qu'il avait accompli. Tout, et ce, dans les moindres détails. Et plus il parlait, plus je l'écoutais, plus j'écoutais ce qu'il me disait, et plus je me rendais compte que l'homme se trouvant en face de moi, l'homme que j'aime, l'homme avec qui je voulais passer le restant de mes jours, était un véritable monstre...



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Oui oui je suis toujours en vie. Juste mon cerveau ne s'est pas encore reconnecté à la réalité. 😔
Est-ce que c'est une excuse bidon? Exactement 😅

En attendant que les autres chapitres ne soient terminés, je vous fais cadeau de celui-ci 😏. Ne me remercier surtout pas 😉
😂😂😂😂

Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant