Partie II: 42

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(Et si on continuait seulement, voilà pourquoi j'ai mis chapitre 42)

Pdv de Monica

Je vous passe une année durant laquelle, il ne s'est rien passé de bon. La preuve, Djamila a failli faire une dépression après être sorti de l'hôpital. Dépression, écoutez vous-même hein. Dépression, le truc qui n'est pas pour les noirs. Nous on connait pas ça, parce que notre situation en Afrique ne nous le permet pas du tout. Mais ce jour-là, j'ai vu que noir aussi pouvait faire une dépression. Mais heureusement, elle n'était pas seule. James, Mia, Djenaba, Samuel et moi, étions là pour elle. Nous l'avons aidé du mieux que nous pouvions. Et elle a réussi à s'en dégager, même si elle pense toujours à Daniel. Normal, elle l'a tellement aimé. Je savais pas que c'était possible d'aimer à ce point. On dirait que l'amour que James avec pour sa meuf n'était pas comparable à ce qu'elle ressentait pour lui. Et on sait tous à quel point James est obsédé par Djenaba. Alors imaginez une seconde le degré d'amour qu'elle avait pour lui. Mais il a fallut que Charlotte soit présente dans cette histoire d'amour, et Daniel qui ne sait pas retenir son bâton dans son slip. Voilà où nous en sommes.

Cependant, la fin de cette relation, n'est pas l'unique raison qui a failli l'emmener à la dépression. Il y a eu bien pire. Comme quoi? Laissez-moi vous raconter l'histoire. Et si on faisait un petit retour en arrière, le jour de sa sortie de l'hôpital.

*FLASHBACK*

Je l'avais trouvé debout près de son lit, en train de ranger ses affaires. Elle avait passé trois jours dans cet hôpital. Moi, même deux heures je supporte pas. Je l'ai salué et lui ai fait un gros câlin. Même si elle ne veut pas l'admettre, je sais, on sait tous qu'elle en a besoin, elle a besoin qu'on soit au petit soin avec elle comme elle l'a été avec nous. Vous savez Djamila est une bonne personne, qui a fait beaucoup de choses pour bon nombre de personnes, beaucoup de sacrifices. Elle ne mérite pas ce qui lui arrive, mais on dirait que la vie en a décidé autrement. Avant, je la prenais pour une naïve, ignorante, alors que ce n'est pas le cas. Elle ne cherche juste pas les embrouilles. C'est sa nature, elle est née calme, douce, gentille, altruiste, avec un tel dévouement pour les autres. C'est à se demander si souvent elle pense un peu à elle.

Le docteur rentre dans la pièce avec un visage pas très convaincant. On a l'impression qu'il appréhendait ce qui allait se passer. Il gardait les mots au fond de sa gorge mais il fallait bien qu'il les sorte. Il a regardé Djamila avec un regard tellement triste, que toutes les deux nous avons commencé à avoir peur.

Djamila. Y a-t-il un problème docteur?

Docteur. Il y a quelque chose que j'ai omis de vous dire. Enfin, je l'ai gardé pour moi pour éviter que votre état s'aggrave.

Monica. Vous nous faites peur là. Dites-nous donc?

Docteur. En fait, les vertiges et les maux de tête que vous nous avez mentionné, n'était pas un début de palu comme on le pensait. Vous étiez enceinte.

Alors là c'est le choc. D'autant plus qu'il l'a dit au passé. Quand je me suis retourné pour rencontrer le regard de mon amie, j'ai vu dans ses yeux, l'état de son âme après cette terrible nouvelle. J'ose à peine imaginer ce qu'elle ressent. Elle essayait de s'accrocher au barre de fer du lit pour éviter de tomber. Mais rien. Tout lentement, ses genoux se sont posés au sol. Puis le silence. Sa marque de fabrique. Ses larmes avaient coulées en silence. On avait tous compris. Dès le moment où le docteur avait employé le passé, pour parler de son bébé, on savait qu'il était déjà mort.

Docteur. Je suis sincèrement désolé, nous n'avions aucun moyen de le sauver. Dans la salle d'urgence vous saignez abondamment, presque impossible d'arrêter l'hémorragie. Désolé de ne pas vous l'avoir dit. Mais je voulais justement éviter un autre choc.

Monica. Eh bah c'est pas gagné. Cette nouvelle, ça là, ça fait plus mal que toute autre chose. Nous n'aviez pas ce droit là de cacher la vérité.

Docteur. J'en suis conscient. Mais le devoir premier du docteur est de s'assurer de la bonne santé de son patient.

Monica. Eh bah c'est un peu raté vous voyez.

*FIN DU FLASHBACK*

Elle atout fait pour surmonter ça, mais je sais qu'elle a toujours mal comme au premier jour. En tant que mère, je crois que je peux comprendre sa douleur. Je me sentirais anéanti s'il arrivait quelque chose à mon fils. Je ne sais pas ce que je ferai sans ce petit ange. Depuis chaque fois qu'elle croise le petit, elle a presque la larme à l'œil. Ça me fait de la peine de la voir ainsi. Mais j'ai encore plus mal car je me sens impuissante. Trop impuissante.

Elle m'avait appelé pour surveiller Mia car elle allait rentrer assez tard aujourd'hui, tout comme James. Quant à Charlotte, évitant juste d'en parler. Faisons comme si elle n'existait plus dans cette histoire. Je suis arrivée bien assez tôt, laissant Charlie avec son père. Mais devinez qui je trouve allongé sur le canapé devant une série novelas? Vous la connaissez trop même. Je viens juste de parler d'elle même. Oui c'est ça. Charlotte. De plus elle ne se gêne pas du tout alors que Mia est là, la suppliant de lui laisser regarder même un épisode dans sa série jeunesse. Mais rien. Cœur de pierre. Je suis entrée, j'ai dit bonjour. Bien sûr seule Mia m'avait répondu, mais bon. Je dépose mon sac et donne mon portable à Mia pour qu'elle ne s'ennuie pas. Ensuite on joue à deux et on s'amuse.

Évidemment, Djamila est rentrée très tard. Faut dire qu'elle utilise son boulot pour se vider la tête mais bon. Ça marche pas très bien. On se retrouve dans la cuisine toutes les deux à discuter, pendant que Charlotte continuait sa série et que Mia dormait déjà. James lui, n'était pas encore là.
On discutait quand soudain,un portable s'était mis à sonner. Pas le mien, ni celui de Djamila. Quand je regarde sur la table de la cuisine, c'est le portable de Charlotte qui sonnait, d'après Djamila. On a alors tenté de l'appeler, mais elle était bien trop absorbée par sa série. L'appel avait coupé. Puis un message était apparu. Un message très intrigant. Regardez

"Bonsoir Djamila, je sais que t'es en colère mais s'il te plait répond. Je veux entendre ta voix mon cœur. Je ferai tout ce que tu voudras je t'en prie. Répond."

Ce mec venait de contacter Charlotte en l'appelant Djamila ou j'ai rêvé?. Impossible, elle aussi l'avait remarqué apparemment. Alors elle prend le portable et contacte le mec. Il répond de suite.

Mec. Djamila mon amour enfin tu réponds.

Djamila. Je peux savoir qui vous êtes? Et pourquoi vous appelez Charlotte par mon prénom ?

Mec. Allez bébé, je sais que t'es en colère. Mais quand même. Me dis pas que tu m'as vraiment oublié ?

Djamila. Je suis désolé mais je ne vous connais pas et ce numéro appartient à Charlotte. Si elle vous a dit qu'elle s'appelait Djamila elle a menti.

Mec. Arrête bébé. C'est moi, ton mec. On s'est rencontré sur facebook même si on ne sait pas encore vu en vrai mais j'ai tes photos tu sais. Surtout celle de tes seins qui m'ont grave excité.

Djamila. Alors là vous vous trompez vraiment. Bonne soirée.

Elle raccroche d'un coup. Okkkk. What's the fuck? C'est quoi ce délire?...


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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant