XXI

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Pdv de Sam

....: Tu ne vois pas que ce que tu fais est injuste. Charlotte t'a donné un fils bordel.

Sam. Combien de fois vais-je te répéter que ce fils n'est pas le mien maman? Combien de fois?

Jeanne. Rien ne le prouve que je sache.

Sam. Vraiment tu crois ça? Et le test de paternité qui était négatif c'est aussi du bluffe?

Jeanne. Il y a dû avoir une erreur, je sais pas...

Sam. Justement maman, tu ne sais pas. Alors cesse d'avancer des arguments qui sont insensés. J'ai désormais un fils qui est de mon sang, et sache que lui et sa mère viendront vivre ici car je compte bien l'épouser.

Jeanne. Jamais tu m'entends Samuel ADEBANDJO, jamais. Tant que je serai vivante, ta femme est et restera Charlotte, et ton fils Junior.

Sam. J'ai dépassé l'âge où tu dois tout décider pour moi. Si tu ne veux pas d'eux dans cette maison, pas grave. J'achèterai une maison pour nous loin d'ici.

Jeanne. Samuel tu...

Sam. Fin de la discussion.

Je me levai et allai dans mon bureau en claquant la porte. Je m'assis sur le fauteuil les coudes sur les genoux, mon visage dans mes mains. C'était la mille et une fois que j'avais cette discussion avec elle depuis que la procédure du divorce touchait à sa fin. Elle me rendait la vie presque impossible dans cette maison à tout le temps parler de Charlotte. Je l'aimais certes, ce qu'elle a fait est impardonnable. De plus maintenant mon cœur appartenait à une autre, bien plus honnête. Mais bien sûr ma chère mère ne l'acceptait pas. Pour elle, la femme de ma vie était Charlotte et personne d'autre. Mais quand allait elle comprendre que je n'aime plus Charlotte, que mon cœur appartient désormais à Monica.
C'était fatiguant, saoulant. J'en avais assez de cette discussion qui se répétait chaque fois qu'elle prononçait son nom. Et le pire était que ma sœur s'y mettait aussi. Elle était du côté de maman au lieu de me soutenir moi son frère. Le seul qui paraissait neutre était mon père. Il avait l'air de s'en foutre royalement et ne répétait qu'une phrase : "Samuel est un adulte et lui seul sait ce qui est bon pour lui ou pas". C'était dans ces moments que j'étais fière d'avoir un père comme lui.
Je me levais près à sortir du bureau quand la porte s'était ouverte sur ma soeur qui avait l'air faussement en colère.

Samuel. Que veux-tu encore Blanca?

Blanca. Maman m'a dit que tu comptais ramené cette fille ici. C'est vrai?

Samuel. D'abord cette fille s'appelle Monica et si cela te pose un problème, vis avec.

Blanca. Le divorce n'a même pas été prononcé et tu la ramènes déjà? De plus Charlotte est la femme de ta vie ça se voit.

Samuel. J'y crois pas. Je m'attendais à plus de soutient de ta part car je te rappelle que c'est grâce à moi que les parents ont accepté ton fiancé tatoué de la tête au pied. Merci pour ta reconnaissance, petite sœur.

Blanca. Je te remercie pour ton geste mais cette fille là ne te convient pas du tout. Regarde là. Il te faut une femme distinguée et sophistiquée, ce qui est le cas de Charlotte.

Samuel. Charlotte se donne des airs de grandes dames, elle ne porte qu'un masque qui ne reflète pas qui elle est, mais plutôt ce qu'elle veut. Monica est simple et fière d'être ce qu'elle est, fière de là d'où elle vient. Et je préfère avoir une femme authentique qui s'assume plutôt qu'une qui est accrochée aux biens matériaux.

Blanca. Mais...

Samuel. Ça suffit OK. Je ne veux plus rien entendre.

C'est avec encore plus de colère que je sortis de la maison de mon enfance direction là où mon cœur trouve la joie et la paix non la guerre. Je démarrais la voiture et me dirigeais vers chez Monica.
Après quelques minutes de route, j'arrivais enfin dans la cour, mais apparemment je n'étais pas le seul arrivant. La Ferrari rouge de Daniel était aussi dans la cour alors j'en déduisais que Djamila aussi était là. Eh bah tant mieux. Rien de mieux que d'être avec des gens que t'aimes et qui te comprennent pour apaiser la colère. Quand j'ouvris la porte, les pleurs de mon fils m'accueillirent. Je me demandais pourquoi il pleurait alors que sa mère, sa marraine et son parrain étaient là? Mais j'avais fini par trouver la réponse. Monica était en train de l'habiller après l'avoir nettoyé. Mais il semblait ne pas apprécier être nu devant au moins deux femmes. Mdr.

Daniel. On dirait Samuel quand il était tout petit.

Samuel. De quoi tu parles enflure?

Daniel. De la vérité. Quand tu étais tout petit tu détestais te laver.

Monica. Et mon fils en a hérité.

Samuel. C'est aussi mon fils alors c'est tout à fait normal.

Monica. Mais oui.

Je m'approchai et pris le petit dans mes bras avant d'embrasser la femme de ma vie, sous les regards de ces personnages qui étaient un peu de trop. Mais bon on faisait avec hein.

On discutait, rigolait pendant que le petit dormait tranquillement dans son berceau comme un prince. C'est ce qu'il est. Un prince que j'ai tant attendu et que j'ai finalement eu, avec celle que j'aime. J'eus une petite soif et parti dans la cuisine prendre un verre. Pendant que je buvais, Djamila est apparu dans mon champ de vision. Elle avait l'air intrigué.

Samuel. Un problème ?

Djamila. Je te retourne la question. T'es arrivé ici assez préoccupé. Je me trompe ?

Samuel. Comment t'as su?

Djamila. Oh c'est un don chez moi. Alors accouche.

Samuel. A la maison c'est la guerre entre maman, ma sœur et moi. Et surtout maintenant que je leur ai annoncé la venue de Monie et le petit chez nous.

Djamila. Ne prends pas mal ce que je vais te dire, mais c'est une mauvaise idée. Ta mère et ta sœur sont capables de tout, et je ne veux pas qu'il arrive quoi que ce soit à Monie et encore moins au petit.

Samuel. Moi aussi, mais je ne peux pas supporter cette distance qu'il y a entre nous, Djamila.

Djamila. Samuel, t'es dans la maison de tes parents depuis ta naissance, et je crois qu'il est temps que tu trouve ta maison à toi même. Mais qui soit au nom de Monica.

Samuel. Pourquoi pas au nom de mon fils?

Djamila. Tu parles comme si tu ne connaissais pas la famille africaine. Si un jour tu meurs, les deux se retrouveront sans rien.

Samuel. Je vois ce que tu veux dire.

Djamila. Et en ce qui concerne votre relation, t'es censé défendre votre amour devant ta famille et vous battre tous les deux. Il n'y a que comme ça que vous y arriverez.

Samuel. Merci Djamila, t'es une bonne conseillère.

Djamila. Oh mais je t'en prie.

Je la pris dans mes bras la serrant très fort. Si seulement je pouvais avoir une sœur comme elle à mes côtés pour m'aider à me défendre devant maman. Daniel a de la chance d'avoir une fille comme elle dans sa vie, vraiment.

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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant