55: Welcome to America

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Pdv de Djamila.

C'était aujourd'hui. Le grand départ. Le départ qui allait nous faire découvrir un autre paysage que celui que l'on avait l'habitude de voir. Une autre terre, un autre pays, un autre continent. J'étais aussi excitée que réticente. Je n'étais pas très à l'aise. Ni à l'idée de changer de pays, ni à l'idée de voyager, et encore moins à celle de rencontrer sa famille. Je ne savais pas à quoi m'attendre. Ils étaient sûrement aussi fous que lui. Imaginez le temps que ça m'avait pris pour m'habituer au caractère de David. Tout ça, me donnait envie de rester ici. Dans ce quartier bien que pourri, mais au moins je me sentais chez moi. J'aimerais tant rester.

Mais les autres étaient content d'y aller. Ils étaient tous excités à l'idée d'aller en Amérique. Ce n'était pas donné à tout le monde. Je ne pouvais pas gâcher leur bonheur juste parce que je ne voulais pas y aller. Je vais y aller un point c'est tout. D'autant plus qu'il y avait un bonus qui m'attendait, d'après David. En parlant de lui, je me demandais comment il avait fait. Oui comment avait-il fait pour avoir nos passeports et le visa en une semaine? Je n'osais pas imaginer ce qu'il avait fait. Avec lui je pouvais m'attendre à tout. Je le savais. Alors ça n'allait pas vraiment m'étonner. Ce mec n'avait peur de rien, et de personne. Il se foutait des règles, des lois, etc... En principe, ce n'était pas une personne à fréquenter. Mais comment il était trop mignon, et sexy en plus. Impossible de résister longtemps. La preuve, voilà où nous en sommes.

Mia. T'es prête Aya? David nous attend.

Djamila. Ouais j'arrive.

Mia. Allez dépêche, j'ai hâte d'être en Amérique. C'est un rêve qui devient réalité.

Djamila. Je sais que t'es super impatiente, mais je n'ai pas encore bouclé ma valise.

Mia. Tu faisais quoi toute cette semaine toi?

Djamila. Il fallait convaincre mon patron, même si David s'en est à moitié chargé. Et puis je te rappelle que c'est Monica qui a fait ma valise. J'ai du tout recommencer.

Mia. Oh lala. Mais on va être en retard.

David. T'inquiète pas pour ça. L'avion ne peut pas décoller tant que je ne lui en donne pas l'ordre.

Mia. Comment tu peux en être sûr ?

David. C'est parce que c'est mon avion princesse.

Elle avait les yeux ronds comme un ballon. Ah oui elle savait pas.

Mia. La classe. Si c'est comme ça, Aya tu as tout le temps devant toi.

Mdr, celle là. Il y a quelques minutes elle me pressait, mais de ouf et là pouf. Elle me disait de prendre mon temps. Les gosses de nos jours. J'avais l'impression qu'ils voulaient prendre mon droit de naisse James et elle.

David. Ce n'est pas la peine d'emmener autant de vêtements.

Djamila. C'est sûr que tu vas nous garder pour toute la durée des vacances. Autant me préparer.

David. Tu vas le regretter. Ma mère a déjà tout préparé pour vous. N'emmène que le strict nécessaire comme les autres.

Djamila. Elle aurait préparé des vêtements pour nous tous?

David. Eh oui, elle est comme ça ma mère. Elle veut toujours que ses invités repartent bien gâtés. Tu risque de revenir avec plus de deux valises.

Djamila. Elle ne connait pas notre taille donc...

David. Erreur. Je lui ai envoyé une photo de James, Mia et Djenaba. Puis la tienne. Elle t'aime déjà.

Djamila. Mensonge.

David. Je ne dis que la vérité madame la juge. Elle est heureuse car j'ai trouvé une femme qui m'aime autant que je l'aime.

Il s'était approché et avait fermé ma valise avec le peu de vêtements que j'avais pu mettre. Ensuite il m'avait attiré contre lui avant de m'embrasser.

David. Tu n'as pas à t'en faire. Ma mère n'est pas une femme compliquée. Tout ce qu'elle te demandera, c'est de t'assurer que je mange assez.

Djamila. Si tu le dis alors je te fais confiance.

David. Allez en route.

Il avait pris ma valise avant de sortir de ma chambre. Je regardais une dernière fois cette chambre et étais sorti à mon tour. Arrivée au salon, ils étaient tous là en train d'attendre, sous le regard de mon père. Alors laissez-moi vous expliquer un truc.

David et mon père ne s'entendait pas. Enfin c'est surtout mon père qui ne voulait pas d'un beau fils, qui ne lui donnait pas d'argent pour sa bière. J'avais demandé à David de ne rien lui donner. Il était temps qu'il arrête de boire, vraiment. Mais par je ne sais quel miracle, il trouvait l'argent pour sa bière. J'avais fini par abandonner. Puis un jour, David et lui s'étaient disputés en mon absence sur le fait que, mon père préférait se remplir de bière plutôt que de s'occuper de sa famille. Je me demandais bien comment ils en étaient arrivés là. Bref depuis lors, mon père le détestait, et il le montrait clairement.

Mais aujourd'hui, David se foutait pas mal de ce qu'il pouvait dire ou faire. On était tous dans la voiture en direction de l'aéroport. Et après quelques minutes de route, on y était enfin. On n'avait pas eu à faire de formalités. David s'était contenté de présenter sa pièce d'identité ainsi que nos passeports à l'agent devant nous, et hop on nous laissait passer. Et pareil au contrôle avant la piste d'atterrissage. Arrivé sur la piste, le vent était fort, et balayait mes cheveux. On dirait un film. Oui vraiment.

On avait un peu marché avant de s'arrêter devant un avion. Des hommes en costard se tenaient devant l'escalier. Un blanc et un noir. Ils avaient des oreillettes, et étaient debout comme des gardes. Bah oui c'étaient ses hommes de mains j'imagine. On dirait un film de gangster. Quand ils avaient vu David, ils avaient lancé un " bonjour monsieur" presque inaudible, avant de nous laisser monter.

L'intérieur était vaste. Il y avait aussi ses hommes de mains et deux hôtesses qui semblaient attendre notre arrivée.

Hôtesse1. Bonjour et heureuse de vous revoir monsieur.

David. Je vous présente Anna et Lucie les deux hôtesses. Voici James, Djenaba, Mia et Djamila ma reine.

Il se sentait toujours obligé de me présenter comme ça devant les gens? Bon après ce n'était pas déplaisant. J'étais sa reine. C'était bien, non?

Anna et Lucie. Bienvenus à vous à bord du jet de monsieur Akindélé.

On s'était installé et le pilote avait démarré après être venu voir David. L'avion avait décollé du sol de la Côte d'Ivoire, et planait dans les airs. En toute sincérité, c'était la première fois que je prenais l'avion. Alors je ne savais pas si j'avais le mal de l'air. En tout cas, je ne ressentais rien.

Après quelques heures de vol, Mia, James et Djenaba s'étaient endormis. Moi je contemplais le paysage à travers la fenêtre. L'océan et au dessus, les étoiles. Magnifique. David semblait travailler. Alors je ne voulais pas le déranger.

Quelques heures après, la voix du pilote avait résonné. Ils étaient tous réveillés. Moi y compris. David dormait encore, comme un petit bébé. Le soleil venait de quitter son zénith. On allait bientôt atterrir. On était l'après-midi, d'après le pilote.
Quand l'avion s'était posé, le petit bébé venait de se réveiller.

Djamila. Allez on se lève. L'avion vient de se poser. On est arrivé chez toi.

David. Je croyais pouvoir dormir encore un peu moi.

James. Et le paresseux bouge tes fesses. On veut découvrir la ville et vite.

Il avait soufflé fort avant de se lever. On était descendu de l'avion et ses hommes sortaient déjà nos bagages. Nous étions entrés dans l'aéroport et on devait encore passer un contrôle de sécurité. Et après cela, c'était bon. On était enfin dehors.

David. Welcome to America guys....

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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant