XVI

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Pdv de Djamila

Deux mois et trois jours plus tard.

J'attendais impatiemment dans la cour que le secrétariat affiche les résultats de l'examen. J'avais une boule au ventre, et le cœur qui battait irrégulièrement.
Ce matin quand j'ai appris qu'on allait délibérer, j'ai vomis plus d'une fois. Oui j'ai peur. Peur de raté, d'avoir échoué. Cet examen était en quelque sorte toute ma vie. Il allait soit me détruire, soit me sauver, moi ainsi que ma famille. C'était une porte que j'attendais depuis très longtemps. Alors tout ceci est justifié.

Un personnage sorti du bureau avec dans ses mains deux papiers qu'il alla coller sur le tableau d'affichage. Les gens se précipitaient de voir dès son départ. Moi j'attendais qu'il y ait un peu moins de monde.
Je voyais certains repartirent avec le sourire tout heureux d'avoir réussi, et d'autres complètement abattus, le visage triste.
Après quelques minutes, il eut peu de monde. J'avançais alors pour voir si mon nom se trouvait sur la liste. La main toute tremblante passait les noms et je ne voyais toujours pas le mien. Je fis les deux listes, mais rien. Mon nom n'apparaissait nul part. J'ai trouvé inutile de revérifier. J'avais échoué. Pourtant je m'étais beaucoup investi. J'eus l'impression que le temps s'était arrêter, le son de mon cœur brisé se faisait entendre dans ma tête. Je sentais les larmes montées, mais je refusais de pleurer alors que j'en avais besoin.

Le même personnage ressorti une fois de plus en appelant mon nom, mais c'était à peine que je l'écoutais. Toutes les voix, tous les sons autours me paraissaient lointains, très lointains. Puis une main se posa sur mon épaule. Je me retournai essayant de pas m'effondrer et je croise le regard de ce personnage qui me demande de l'accompagner dans le bureau du directeur.Je le suivis me battant contre mes larmes qui menaçaient de tomber et mes jambes qui s'engourdissaient toutes seules. Il ouvrit la porte, et on entra. Le directeur m'accueillit avec un sourire et je me demandais pourquoi.

Directeur. Mlle Bilion, comment allez-vous?

Djamila. Je ne sais pas trop.

Directeur. Comment ça?

Djamila. Mon nom n'apparait pas sur la liste, alors imaginez un peu.

Directeur. Il y'a une bonne raison à cela.

Djamila. Laquelle?

Directeur. Le secrétariat est en train d'imprimer en ce moment même une affiche spéciale pour vous.

Djamila. Pour moi? Mais pourquoi?

Directeur. Simplement parce que vous êtes la meilleure élève. La moyenne que vous avez obtenue à cet examen est allé au delà de nos attentes. Et c'est à féliciter.

Djamila. Donc je n'ai pas échoué?

Directeur. Pas du tout. Vous êtes admise avec une forte moyenne grâce à laquelle le ministère des droits de l'enfant de notre pays vous a remarqué, et veut vous compter parmi ses employés dès la fin de votre soutenance.

J'avais les yeux et la bouche grand ouvert. Je n'arrivais tout simplement pas à y croire. Le ministère des droits de l'enfant me demandait sans que je n'y ai pensé moi-même, sans que je n'ai remis mon CV entre leurs mains. Cette nouvelle effaçait ma tristesse pour la remplacer par une joie extrême.
Enfin, tout allait s'arranger. J'allais avoir un boulot digne de ce nom, un travail merde. Mes cadets n'allaient plus se plaindre de manger la même nourriture deux jours de suite. Notre vie serait mieux que maintenant. Merci Seigneur, je n'y serais jamais arrivé sans toi.

Je sortis du bureau toute heureuse après avoir discuté de ma soutenance avec le directeur, soutenance qui se ferait dans une semaine. Je me suis mise en route mais je ne suis pas aussitôt rentré à la maison. Je rentrais dans une église pour remercier Dieu, et mis dans une enveloppe que j'avais achetée tout ce que j'avais, même les pièces et allai donner l'enveloppe au pasteur qui pria pour moi avant que je ne m'en aille.

Quand je suis arrivé à la maison j'ai trouvé Charlotte assise dans la cour, en train de se faire les ongles alors que la cour n'était pas balayée. Je n'ai pas parlé car je voulais garder ma bonne humeur. Je rentre à la recherche de James et Mia, mais il n'y avait personne. Je sortis mon portable et remarquai que Monica m'avait appelé six fois. Puis elle m'envoya un message où elle me demandait de la rejoindre à l'hôpital du centre ville. Je ne sais pas pourquoi, mais mon cœur s'est emballé avant que je ne ressente une douleur dans la poitrine. Quelque chose de mal était arrivé, c'est évident.

Je pris un peu d'argent dans ma trousse pour aller la rejoindre. Et en route j'appelais James sur son portable ave insistance, mais son portable était éteint. L'angoisse me gagnait et mes mains tremblaient. Que se passe t-il à la fin?

Quand je suis arrivé à l'hôpital en voulant entrer, j'ai heurté une pierre. Je me suis arrêté un moment et repris ma route. J'arrive à la réception et je vois Monica et Mia qui m'attendaient. Mia avait les larmes aux yeux tout comme Monica. La petite vint dans mes bras en pleurant.

Djamila. Pourquoi pleures-tu Mia?

Elle ne me répondait pas, j'entendais juste ses pleurs qui ne s'arrêtaient pas. Puis Monica vint à son tour me prendre dans ses bras en me demandant d'être forte. Je lui ai posé alors la question pour savoir pourquoi elles étaient dans cet état.

Monica. James s'est fait renverser par une voiture et il est entre la vie, et la mort.

Je pensais pas avoir bien entendu mais son visage me disait le contraire. Mia était descendu et j'allai m'asseoir sentant mes jambes lâcher. Mon cerveau essayait de comprendre les paroles qu'elle m'avait dite et je compris. Mes larmes coulèrent toutes seules sans que je ne puisse les arrêter. James était beaucoup trop prudent pour qu'il ait un accident. Alors comment se fait-il qu'il soit dans cet hôpital entre la vie et la mort?

Monica. Djamila va falloir être forte et patiente. En ce moment les médecins font tout pour lui sauver la vie.

Je l'entendais à peine. Ma vision était brouillée et mon cœur meurtri. Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi maintenant et aujourd'hui?

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Chronique de Djamila: Deux mondes amoureux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant