Aujourd'hui, le groupe allait tourner un autre clip pour l'album The Works. Il s'agissait en fait d'une idée de Dominique de travestir le groupe à l'image des héroïnes de la série Corronation Street. Les tensions au sein du groupe s'étaient apaisées et le tournage n'avait pas encore commencé que des fous rires se faisaient déjà entendre.
Freddie et Roger n'avaient pas reparlé de leur baiser, trop honteux de tout ce que cela impliquait. Cependant, les deux amoureux ne pouvaient se sortir leur échange de la tête. Ils s'aimaient encore et cela les torturait. Aucun d'eux ne voulait admettre le fait de ne pas être parfaitement heureux dans leur ménage et d'avoir du mal à faire fidélité à leur partenaire respectif. Ils essayaient simplement de ne pas y penser, de faire comme si de rien n'était, comme si ce n'était pas vrai, en espérant stupidement que cela efface réellement leur baiser et leurs sentiments.
Pour l'instant, chacun des musiciens de Queen était dans sa loge en train de se préparer. Brian portait des bigoudis et des chaussons lapins roses. Le guitariste ne pouvait s'empêcher de rire chaque fois que ses yeux croisaient le chemin du miroir. John était dans le même état d'euphorie, heureux que sa chanson aie droit à un tel clip. Il était déguisé en une vieille grand-mère peu commode.
Quand Brian parvint enfin à se calmer, il décida de sortir de la loge. Celle du bassiste se situait juste à côté et ce dernier sortit pratiquement en même temps. Quand leurs regards se croisèrent, ils éclatèrent tous deux de rire. Il leur fallut dix bonnes minutes pour retrouver contenance.
Roger prit plus de temps pour s'apprêter. Il avait choisi d'endosser le rôle de la belle étudiante. Les maquilleuses avaient plus de boulot avec lui. Une fois prêt, il se regarda dans le miroir, mais lui, ne rigola pas. Il était choqué. La ressemblance était troublante, on aurait dit une véritable fille. Son apparence était perturbante, mais il ne se laissa pas déstabiliser pour autant et sortit à son tour pour retrouver les autres.
Dehors, Freddie était avec John et Brian qui se moquaient de lui.
— Ta.. Ta moustache, s'exclama John avec peine à cause du rire.
Le chanteur portait une mini-jupe de cuir, d'énormes faux-seins et les talons les plus hauts jamais portés par l'homme (et par la femme). Une seule chose clochait parmi cet accoutrement : le frontman avait conservé sa moustache ce qui avait provoqué l'hilarité générale.
— Qu'est-ce qu'elle a ma moustache ?
— Tu... Tu devrais...
— La raser compléta alors Brian avec peine.
— Mais non, darling ! C'est une chanson féministe ! Les femmes peuvent avoir autant de couilles que les hommes, alors pourquoi pas autant de moustache ?
— Parce que les femmes de Corronation Street sont britanniques et pas portugaises ! s'exclama alors Roger en rentrant dans le jeu.
Mais plus personne ne rit. Pas parce que la blague était de mauvais goût, mais parce que Roger n'avait plus rien d'un homme. C'était troublant, mais l'ambiance était à l'hilarité et Brian ne voulait pas gâcher ça. Il se précipita alors vers le blond et lui empoigna le col.
— Qui êtes-vous et qu'avez vous fait à Roger Taylor, jolie demoiselle?
Le batteur rentra dans le jeu et prit une voix aussi aiguë que quand il avait dû faire les chœurs de Bohemian Rhapsody (ou presque).
— Je m'appelle Rogerina et je crois bien que la virilité de votre ami a disparu sous ces jupons, révéla-t-il en désignant sa jupe et ses collants.
Ils ne purent se retenir de rire tous les quatre et des larmes apparurent bientôt dans leurs yeux. Il fallait refaire le maquillage.
Freddie tenta de rejoindre sa loge, mais ses talons étaient si hauts qu'il était incapable de marcher avec. Le chanteur trébucha à de nombreuses reprises, mais les trois autres ne vinrent jamais l'aider, trop occupés à pleurer de rire en se moquant de lui. Il fallut trouver de nouvelles chaussures moins hautes pour le pianiste et cela rit un certain temps, en plus de la longue retouche maquillage nécessaire à tous les musiciens.
Freddie sortit donc de sa loge en dernier à l'aide de ses nouveaux souliers et apparut devant le regard médusé des trois autres membres du groupe, un aspirateur à la main. Il arriva en adoptant une démarche sexy (ou du moins, en essayant d'apprivoiser ses talons, ce qui n'était pas si facile) et en faisant mine d'aspirer le sol du décor. Freddie arriva ensuite devant ses amis et brandit son aspirateur devant lui.
— Depuis quand tu sais te servir de ce truc ?
Il y eut un nouveau fou rire, mais chargé de retenue : ils ne pouvaient plus se permettre de repasser une nouvelle fois au maquillage.
Queen répéta les déplacements deux, trois fois avant de faire une pause. Roger, ou plutôt Rogerina, était assis. Freddie s'approcha de lui.
— Mais que vous êtes jolie, mademoiselle, dit-il en posant une main sur sa cuisse.
Roger s'empourpra.
— On va fumer une clope, résonna la voix de Brian.
L'emploi de la troisième personne sous-entendait la présence de John avec lui. Plus personne n'était sur le plateau de tournage excepté eux deux.
— Et vous avez une belle poitrine, madame, répliqua alors Rogerina.
Ils se regardèrent intensément quelques instants avant de détourner les yeux, gênés. Ils ne pourraient pas repousser éternellement la conversation. Et pourtant, Freddie décida d'affronter le regard du batteur à nouveau. Ses yeux étaient brûlants de désir et il attrapa la perruque de Roger pour l'attirer à lui et lui offrir un baiser passionné. Roger y répondit dans un premier temps, mais brisa ensuite le geste tendre.
— Freddie... soupira-t-il avec amertume.
— Je ne sais pas ce qui m'a pris, désolé.
— Bien sûr que tu le sais. Moi aussi, je le sais. Mais c'est fini, on ne doit pas... On ne peut pas se remettre ensemble. Dominique... Paul... Je l'aime, Freddie. Elle mérite mieux.
Le chanteur ne répondit rien, il avait compris. Il se contenta de hocher la tête avant d'aller rejoindre les autres pour fumer une cigarette : il en avait besoin.
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Love Cannot Die
FanfictionAttention fanfiction LGBT+. Homophobes, c'est à vos risques et périls... Nous savons tous que Freddie Mercury est un des plus grands musiciens de l'Histoire. Il est assez extravagant et a la tête rempli d'ambitions. Mais connaissons-nous vraiment s...