17 Juillet 2013
Roger était à Montreux. Il se rendait au Lac Léman. En approchant de la rive, il aperçut la statue de trois mètres que l'on avait érigée en l'honneur de Freddie. Il avait bien entendu été présent lors de son inauguration, mais elle lui semblait particulièrement belle aujourd'hui. Des gens de tous les âges se trouvaient à ses pieds ; prenant des photos, déposant des fleurs, riant et souriant. Il savait que Freddie aurait aimé voir ça. Il n'avait pas sombré dans l'oubli, loin de là, et il rendait encore les gens heureux, comme il avait toujours aimé le faire.
Roger s'abandonna à la contemplation de l'œuvre quelques instants. Jusqu'à ce que la vue de son ancien amant ne soit trop dure à supporter pour qu'il retienne ses larmes. C'était un jour spécial et il était attristé que Freddie ne puisse y assister. C'était la raison de sa visite.
Roger entama une promenade autour du lac. Il ne pouvait s'empêcher de ressasser les plus beaux moments de sa vie – les moments passés aux côtés de Freddie. Le jour de leur rencontre. Roger lui avait fait une remarque sur ses dents, mais c'était en réalité pour justifier que son regard se pose sur son sourire craquant. Leur premier baiser quand il lui avait appris à faire un peu de batterie. Tout était allé très vite et ils se connaissaient à peine. Leur affection mutuelle avait été immédiate. Son anniversaire au Ten Bells. Tous les hauts et les bas qu'ils avaient surmontés ensemble.
Alors que les yeux de Roger devenaient humides, une brise lui caressa le visage en séchant ses larmes naissantes. C'était l'été et il faisait chaud. Le blond n'avait pas senti de vent avant ce moment. Il se retourna vers le lac. Le batteur y avait versé les cendres de Freddie conformément à ses dernières volontés. Parfois, il se demandait si Freddie était toujours là quelque part et s'il veillait sur lui. Il en était maintenant convaincu.
Après avoir marché encore quelques mètres, Roger se trouva près du banc sur lequel Freddie s'était assis durant les derniers mois de sa vie et sur lequel ils avaient parlé pour la première fois de l'après. Il décida de s'y asseoir quelques instants, comme à chaque fois qu'il rendait visite à Freddie. Il avait tenu sa promesse de venir une fois par an, bien que ses visites étaient en réalité plus fréquentes.
Roger resta silencieux une dizaine de minutes. Il était désormais un vieil homme et il avait besoin de se ménager. L'ancien blond aux cheveux devenus blancs avait fait le chemin jusqu'en Suisse pour annoncer la nouvelle à son amant d'antan. Et maintenant qu'il y était, il ne savait pas comment le dire.
— Tu te souviens de la fois où... Évidemment que tu te souviens ! Je suis stupide de poser la question, commença Roger en regardant le lac. Freddie, la nuit où tu m'as demandé si je voulais t'épouser, je t'ai répondu que c'était impossible parce que la loi ne le permettait pas. C'était vrai jusqu'alors. Mais depuis ce matin, le mariage gay est autorisé. N'est-ce pas merveilleux ? Bien sûr, ça aurait été mieux si cette loi avait été décidée avant. Comme tu le sais, j'ai suivi ton conseil... À moins que ça n'ait été un ordre ? Bref, je t'ai écouté et j'ai refait ma vie avec quelqu'un d'autre. J'ai épousé Sarina il y a sept ans et pourtant, même si je l'aime énormément, ce n'est pas comme avec toi. Je n'arrive pas à l'aimer comme je t'ai aimé. Comme je t'aime toujours... Dieu que j'aimerais que tu sois là ! Tu ne sais pas à quel point je voudrais que tu sois là pour qu'on puisse se marier ! Peu importe ce que les gens en penseraient. Je t'aime, Freddie ! Si tu savais comme je regrette qu'on ne se soit que fiancés sans jamais avoir pu officialiser les choses.
Roger s'arrêta de parler. L'émotion était trop forte et le submergeait complètement. Des larmes coulèrent le long de son visage et il ne put étouffer ses sanglots. Il pleura beaucoup. Ça lui fit du bien.
— Je suis désolé, Freddie. Je sais que je t'ai promis de ne pas pleurer, mais tu savais aussi bien que moi que cette promesse était un mensonge. J'ai dû retirer ta bague pour ne pas faire de peine à Sarina, mais je la porte toujours dans la poche de ma veste. Je suis lié à toi à jamais ! J'aimerais tellement que tu puisses me répondre... Mais au moins, je sais que tu m'entends. Malgré toutes ces années, mon amour pour toi ne s'est pas éteint. Et il continuera de brûler jusqu'à ma mort. Je te le promets.
Roger termina son monologue. Il n'avait plus rien à ajouter. Freddie lui manquait atrocement. Il voulait juste rester un peu avec lui en se remémorant les bons moments. Comme à chaque fois qu'il venait lui rendre visite et comme il continuerait de le faire. Mais en pensant à ses plus beaux souvenirs, Roger ne parvenait pas à chasser la tristesse de ne pouvoir en créer de nouveaux avec Freddie. Son affection pour lui ne s'était pas affaiblie avec le temps. L'amour qu'il éprouvait pour le chanteur ne pouvait mourir.
Love cannot die
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Love Cannot Die
FanfictionAttention fanfiction LGBT+. Homophobes, c'est à vos risques et périls... Nous savons tous que Freddie Mercury est un des plus grands musiciens de l'Histoire. Il est assez extravagant et a la tête rempli d'ambitions. Mais connaissons-nous vraiment s...