7 mars 1971, 3h00
Roger semblait si paisible dans son sommeil, mais il fallait que Freddie parte. Son père avait été très clair. Il était sans doute même déjà trop tard. En tous cas, il lui fallait absolument rentrer, ne serait-ce que pour avoir une petite chance de s'en sortir sans trop de dommages.
Ça lui faisait du mal de laisser Roger de la sorte, il s'inquiéterait sûrement à son réveil. Freddie l'embrassa une dernière fois, avant de disparaître dans la nuit noire.
Sans surprise, la porte d'entrée était verrouillée de l'intérieur. Il ne restait plus qu'à escalader la gouttière afin d'accéder à la fenêtre de sa chambre.
Il ne la fermait jamais quand il estimait qu'il y avait la possibilité que la journée se finisse de la sorte; autant dire qu'elle restait ouverte en permanence. Il s'empressa de gagner son lit et s'endormit en pensant à Roger.La nuit se déroula sans encombre, et comme Freddie souhaitait que cela continue ainsi encore un bon moment, il voulut demander des nouvelles à sa sœur au sujet de ce que son père savait et ignorait sur son absence. Mais ce n'est pas Kashmira que Freddie rencontra au coin du couloir, c'était son père.
— Ah papa, tu es levé...
— Je ne t'ai pas vu hier soir, dit-il sur un ton de reproche.
— Tu es sûrement aller dormir tôt, après tout, les journées sont fatigantes, tu devais être épuisé. Mais ne t'en fais pas, je suis revenu à une heure que raisonnable, tu peux le demander à Kash.
Une chose est sûre, c'est que Freddie était surdoué dans tout ce qui concernait l'improvisation, et l'invention d'excuses en faisait parti.
— Je ne t'ai pas vu mais je t'ai entendu rentrer. Tu devrais être honteux de me mentir en plus de négliger ton avenir.
— Désolé, papa, répliqua Freddie d'un air tout sauf désolé.
— Il ne suffit pas d'être désolé, tonna son père avec raison vu le manque de précautions avec lequel son fils mentait, persuadé que toutes les entourloupes qui sortiraient de sa bouche serait plausible grâce au script hyper complexe auquel il avait pensé en moins d'une minute. Mais il négligeait trop son jeu d'acteur qu'il jugeait inutile.
— Mais je ne néglige pas mon avenir, d'ailleurs j'ai une répét. avec le groupe tout à l'heure, déclara-t-il pour essayer de s'en tirer facilement.
— Et tu crois vraiment que c'est avec le peu d'argent de poche que te rapportent ces petits concerts que tu vas pouvoir vivre ?
— Non, bien sûr, mais Queen a vraiment du potentiel et d'ici peu de temps, on aura suffisamment de chansons pour enregistrer un album.
— Je veux dire qu'il est plus que temps pour toi d'avoir un avenir sûr. Tu ne pourras pas rester éternellement avec nous, d'ailleurs, ta mère et moi avions espéré que tu quittes la maison cette année.
— J'y réfléchirai...
— Inutile, je l'ai fait à ta place, tu connais déjà le pensionnat de cette ville. Ça ne sert donc à rien de t'en expliquer les détails. Je t'ai trouvé un futur dans la comptabilité, annonça Bomi au détriment de Freddie qui ne pouvait en croire ses oreilles.
— Tu ne peux pas faire ça. À vrai dire, je prévoyais de quitter la maison. J'ai trouvé un arrangement, j'attendais juste le bon moment pour t'en parler, dit-il dans un dernier espoir.
Mais son père ne voulait rien entendre. Il restait en permanence dans le salon, près de la porte d'entrée pour ne pas que son fils échappe une fois de plus à sa vigilance. Il avait même verrouillé et gardé la clé de toutes les fenêtres de la maison.
Aucune échappatoire. Il était déjà l'heure à laquelle Freddie aurait dû être avec le groupe. Il ne lui restait plus qu'à déverser toutes les larmes de son corps à l'intérieur de sa chambre, avant de réfléchir à une solution. Quand soudain, il sentit une présence à côté de lui. C'était Kashmira.
— Je ne t'ai pas entendu rentrer, dit-il en essayant pitoyablement de cacher les sanglots de sa voix.
— Ça ne sert à rien de pleurer, déclara-t-elle d'une tonalité qui se voulait réconfortante.
— Non, mais ça fait du bien.
— C'est pas juste! Papa ne te laisse pas aller au bout de ton rêve. Moi, je crois en toi.
— Merci, Kash, répliqua Freddie, vraiment touché par cette parole.
— Ils n'ont pas arrêté d'appeler de toute la journée. Surtout Roger, je crois qu'il s'inquiète beaucoup pour toi.
— Oui, je n'aurais pas dû....
— C'est avec lui que tu comptes t'installer, non ?
— Co...Comment tu sais!? demanda-t-il, véritablement choqué par la perspicacité de sa sœur.
— Ça ce lit dans vos yeux, vous vous aimez.
— J'espère seulement le revoir bientôt.... avoua-t-il sans trop oser y croire.
— Ne t'inquiète pas, pour l'instant, dors. Je suis certaine qu'il ne te laissera pas tomber, elle était si réconfortante que Farrokh se laissa convaincre.
— Oui, sans doute.
Mais il ne trouva pas le sommeil cette nuit-là. Il était déjà une heure du matin. Ses pensées se tournaient vers Roger, que pouvait-il bien faire ?
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Love Cannot Die
FanfictionAttention fanfiction LGBT+. Homophobes, c'est à vos risques et périls... Nous savons tous que Freddie Mercury est un des plus grands musiciens de l'Histoire. Il est assez extravagant et a la tête rempli d'ambitions. Mais connaissons-nous vraiment s...