Love Cannot Die

12. Réussite mouvementée

⚠ saut de date

8 novembre 1974

Freddie Mercury se réveilla relativement tôt pour une fois, dans les bras de son amant avec qui il vivait maintenant depuis trois ans.

C'était le jour de la sortie du troisième album du groupe, et pour une fois, il était persuadé d'un succès imminent. Cette œuvre contenait une étonnante diversité musicale en passant du thrash metal à des sons plus exotiques. Queen, sans oublier Mary Austin et les autres petites-amies des membres de cette petite troupe, devait se réunir pour déjeuner au Demon's coffee où ils avaient maintenant pris l'habitude de se rendre.

Roger avait déjà mis sa veste et fermer la porte à clé, mais il doutait et avait besoin du soutien de l'homme qu'il chérissait tant pour le rassurer. Ils devaient partir à pieds, car le fourgon avait été vendu quelques mois plus tôt pour financer leur premier album, ce qui laissait notre batteur assez amer, mais il aurait pu faire n'importe quoi par amour pour Freddie.

- Tu crois vraiment que ça va marcher cette fois ?

- Mais évidemment, chéri! Comment pourrait-on échouer avec Stone Cold Crazy qui est d'un tempo révolutionnaire, ou encore Brighton rock, j'adore l'idée des sons de fête foraine. Et n'oublions pas Deaky qui a acquis une des ces confiances en lui en écrivant sa première chanson, vive l'audace des paroles de Misfire. Sans parler de Killer Queen, ce chef-d'œuvre rock merveilleusement rosse traitant d'une call-girl de luxe, répliqua Freddie qui ne pouvait qu'arracher un sourire à Roger en étant si sûr de lui en employant un tel vocabulaire.

- Dit comme ça, on dirait le meilleur album de tous les temps.

- Parce que tu en doutes encore, honey ?

Ils rirent aux éclats, et après un chaste baiser, partirent enfin vers le lieu de rendez-vous.

Ils rentrèrent dans le café, à l'heure pour changer, mais étaient encore les derniers. Une fois installés, ils discutèrent de tout et de rien, mais plus particulièrement de l'album, jusqu'à ce que Freddie ne prenne la parole.

- Trinquons à la réussite de notre chef-d'œuvre...

- Future réussite, le coupa Brian.

- Mais c'est déjà dans la poche, darling! reprit-il. Donc, portons un toast à la FUTURE réussite de notre chef-d'œuvre ainsi qu'à John pour avoir écrit sa première chanson qui n'est pas si anodine. D'ailleurs, on se demande bien où tu as trouvé ton inspiration, demanda-t-il à l'intéressé tout en faisant un clin d'œil à Veronica, sa copine, ce qui fit prendre au visage de ce dernier une teinte écarlate avant de reprendre son discours. Sans oublier Brian, sans qui nous n'aurions pas "She Makes Me" qui est un atout majeur, mais surtout, à qui l'on doit le merveilleux titre de ce travail si bien aboutit, conclua-t-il.

- On dirait bien que cette foutue hépatite a quand même eu du positif..., répondit Brian.

- Oui, c'est ça, bien dit! commença Roger qui avait bien plus d'attention pour son estomac que les paroles de son bien-aimé. Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai les crocs.

Les autres avaient l'air plutôt d'accord avec lui. Et pour célébrer ce grand jour, il fallait un plat de mets, ils prirent donc des hamburgers-frites.
Nul besoin de dire que la bière coula à flots, excepté pour Veronica et John qui ne buvaient pas d'alcool, ou plutôt rarement concernant ce dernier.

Ils restèrent au pub jusqu'en début de soirée, où ils étaient pratiquement tous mort-saouls. Heureusement, Londres était peut-être immense, mais ils habitaient tous à proximité.

Mary repartit au bras de Freddie avec laquelle il s'était "fiancé" environ un an plus tôt sous les conseils (conseils très incitants et persuasifs) de Roger. Il craignait toujours autant d'attirer les soupçons, ce pourquoi il était quasiment toujours en compagnie d'une jeune femme qui se faisait passer, en étant convaincue de l'être, sa petite-amie. La malheureuse du jour (car il changeait presque à chaque sortie) s'appelait Cristal.

Tandis qu'ils repartaient à quatre de leur côté, Mary invita Cristal à faire un tour dans le magasin de vêtements où elle travaillait. Bien qu'elles avaient bu, elles étaient toutes deux dans un état étonnamment correct, comme si elles étaient parfaitement sobres.

Une fois les deux filles éloignées, Freddie et Roger étaient seuls, et pouvaient s'aimer librement. Tant mieux, sinon ils n'auraient jamais pu tenir debout sans passer un bras l'un derrière l'autre. Ils déambulaient dans les rues, marchant en zigzagant. Roger devait s'arrêter pour vomir ce qui donna lieu à une situation plutôt cocasse.

- Ça vA, mon amOUR ? hurla Freddie en s'approchant de son cher et tendre qui était toujours occupé à évacuer l'alcool.

Il s'approcha de lui, mais sans le soutien de celui-ci, trébucha en s'écrasant au sol. Il était bien trop fatigué pour se relever et au bout de quelques secondes, s'endormit à même la rue. Une fois que Roger se sentait mieux et marchait un peu plus droit, il prit tendrement le chanteur dans ses bras et le ramena chez eux. La route du retour fut très laborieuse, mais les jeunes tourtereaux parviennent à retrouver le chemin de leur domicile.

Ils n'étaient pas à l'abri des fous-rires le lendemain quand ils essayaient de se souvenir de la veille en se racontant les bribes de souvenirs qui leur devenaient en mémoire.