Roger conduisait à toute allure, grillant les feux rouges, doublant toutes les voitures qui se mettaient en travers de son chemin, commettant une multitude d'excès de vitesse et manquant de renverser quelques passants distraits. Dominique pleurait et retenait ses cris, remarquant à peine les accidents qui manquaient de se passer de peu autour d'elle : elle allait accoucher.
Le batteur mettait tout en œuvre pour arriver le plus rapidement possible à l'hôpital, ne se souciant pas du code de la route qu'il connaissait pourtant par cœur, quand il fut interrompu dans sa folle course contre la montre par un camion qui barrait le passage pour décharger du matériel.
Le blond attendit quinze secondes avant que Dominique ne pousse un nouveau cri de douleur suite à une autre contraction : le bébé ne voulait plus attendre longtemps. C'en était trop pour Roger qui descendit violemment de la voiture en se précipitant sur le conducteur du poids lourd qui lui posait problème.
— Écoute-moi, enfoiré ! Je vais être père, alors si tu dégages pas ton gros tas de ferraille de la route d'ici cinq secondes, ça va aller mal et on sera deux à attendre à l'hôpital mais pas pour les mêmes raisons !
Le chauffeur resta bouche bée face à tant de violence. Roger perdit patience à la moitié du délai qu'il avait accordé (c'est-à-dire un peu plus de deux secondes) et empoigna le pauvre homme pour l'éjecter de son camion. Il alla ensuite chercher Dominique qu'il prit dans ses bras jusqu'à la place passager du camion avant de contourner le véhicule pour rejoindre le côté droit où se situait le volant et les clés qui étaient restées sur le contact. Roger eut tout de même une phrase rassurante pour sa compagne avant de ne voler le camion en mettant les bouchées doubles.
— Ne t'inquiète pas, chérie. On y est bientôt.
Le blond démarra en trombe malgré le coffre grand ouvert, et aida à sa manière les ouvriers à le décharger, car il démarra si vite que tout ce que contenait le camion fut propulsé sur la route.
Quelques instants plus tard, ils arrivèrent à l'hôpital sans nouvel encombre, Roger prit quatre places pour garer le camion le plus rapidement possible dans un de ces créneaux pour lesquels lui seul avait le secret.
Il prit Dominique et courut jusqu'au hall de l'hôpital où elle fut emmenée en urgence. Il suivit tant bien que mal les infirmiers jusque dans la salle de travail.
La mère de son fils semblait souffrir le martyr, mais Roger ne put rien faire d'autre que de lui tenir la main pendant que la sage-femme lui donnait ses instructions sur la meilleure façon de mettre à bas.
Au bout d'une grosse heure de travail environ, le bébé daignât enfin sortir complètement. Dominique fut conduite dans sa chambre et Roger la suivit. Quelques instants plus tard, une infirmière apporta le bébé.
— Comme prévu, c'est un garçon.
Roger était content, il aurait eu plus de mal à partager sa passion de l'automobile avec une fille.
— Comment désirez-vous l'appeler ? demanda alors l'infirmière en sortant l'homme de ses pensées de futur père.
— Felix. Felix Luther Taylor.
— C'est un joli nom, dit-elle en donnant l'enfant à sa mère avant de partir compléter le registre.
Dominique le prit dans ses bras, le regarda intensément, et éclata en sanglots. Elle couvrit Felix de baisers tout en le serrant dans ses bras. Roger posa sa main sur son épaule pour lui montrer qu'il était avec elle, avec Felix, et qu'ils formaient une famille. Cela dura quelques minutes, puis elle s'endormit, succombant à l'épuisement et aux appels que Morphée lui envoyait depuis déjà deux heures.
Roger récupéra son fils et le prit à son tour dans ses bras. Il le tenait avec toute la délicatesse qu'il n'avait pourtant jamais eu. C'était comme si quelque chose de nouveau s'était éveillé en lui : l'instinct paternel. Le batteur regarda son fils en se demandant s'il était vraiment prêt à l'accueillir dans sa vie et à l'élever, s'il pouvait rester fidèle à sa mère sans causer de tort à la famille qu'il venait de fonder.
Ses pensées se tournèrent automatiquement vers Freddie. Freddie lui manquait, il l'aimait encore et ne pouvait se sortir le baiser qu'ils avaient échangé à son anniversaire de la tête.
Il pleura à son tour, mais ne le remarqua pas tout de suite. Il laissait la tristesse l'envahir en pensant conserver un visage impassible. Il se demandait comment il allait faire pour s'adapter à sa nouvelle vie quand son fils se réveilla en pleurant.
Roger remarqua qu'il l'avait blotti contre lui et que des larmes coulaient le long de ses joues, les mêmes larmes qui avaient réveillées l'enfant. Il oublia son chagrin et regarda son fils en cherchant à l'apaiser.
Il remarqua que son Felix lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. C'était son fils et il ne pouvait pas faiblir devant lui. Il sécha ses larmes et Felix sembla se calmer aussi. Roger voulait que son fils devienne un homme fort et une très forte complicité semblait être innée entre eux.
Le blond se trouva stupide d'avoir douté : il s'occuperait de Felix aussi bien que si sa vie en dépendait, cela lui apparaissait maintenant comme une évidence. Le bébé se rendormit, ayant apaisé les doutes de son père, il se sentait à l'aise et en sécurité dans ses bras. Pour la première fois depuis des jours : Roger sourit et était heureux d'être père.
Ensuite, il se rappela qu'il devait ramener le camion qu'il avait "emprunté" en arrivant. La panique revint bien vite et Felix se réveilla de nouveau en pleurs. Mais ils formaient une famille et c'était tout ce qui comptait pour l'instant.
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Love Cannot Die
أدب الهواةAttention fanfiction LGBT+. Homophobes, c'est à vos risques et périls... Nous savons tous que Freddie Mercury est un des plus grands musiciens de l'Histoire. Il est assez extravagant et a la tête rempli d'ambitions. Mais connaissons-nous vraiment s...