« Il est passé à peu de se prendre la voiture de flics ! » Mehdi racontait son anecdote dans la cage d'escaliers, faisant de grands mouvements pour raconter son histoire. « Une course poursuite de folie, on était plié ! »« C'est un taré ce gars ! » Mathieu hocha la tête, écoutant à moitié leur discussion. Il était épuisé d'entendre leurs histoires mais attendait le retour de Franck pour déposer l'argent. « Et toi, Polak, ça avance ton projet ? »
« Ouais, ça va bientôt sortir. »
« On fêtera ça mon gars ! »
Il acquiesça une nouvelle fois avant de se replonger sur son téléphone.
Toutefois, il dut s'interrompre dans sa contemplation lorsque de nombreux pas lourds se firent entendre. Il se leva pour laisser la place tout en regardant qui arrivait. C'était Franck, accompagné de ses proches amis, mais surtout d'une petite brune passant en première. Il ne put se retenir de la regarder et d'analyser ses traits. Ses yeux semblaient peinés à s'ouvrir tant elle avait pleuré. Sa lèvre fendue appuyait seulement plus l'angoisse et la tristesse qu'elle subissait.« Polak, tu me suis ? »
Il ne répondit pas, prenant seulement le pas en dernier de la fil jusqu'à la porte de l'appartement. Elle n'était toujours pas remplacée et Franck n'eut besoin de la déverrouiller pour qu'elle ne s'ouvre.
Tout en entrant, Mathieu sortit une liasse de billets de sa sacoche, souhaitant en terminer rapidement ici et retourner dans le studio de sa chambre. Il la déposa négligemment sur la table et le gérant compta l'argent.
« Va falloir que tu me rendes un service. » Le blond serra la mâchoire. « J'ai un sac à aller chercher. Enfin, que tu dois aller chercher. »
« J'peux pas en ce moment. »
« J'm'en bats les couilles. » Malgré son ton violent, il lui tendit sa part. « Tu fais ce que je te dis. »
« Est-ce que tu peux demander à quelqu'un d'autre ? Il y en a d'autres qui ont besoin de frics. »
« Sauf que tu m'en dois une, Polak. » Il lui fit un geste de partir si agressif que le blond se tut. « Je t'enverrai l'adresse, t'iras avec Mehdi. »
« Il est au courant ? »
« Tu lui diras. » Mathieu se pinça les lèvres pour retenir de rétorquer. « Tiens, prends mes clés. Je veux que ça soit fait pour la fin de semaine.»
Il se faufila vers l'extérieur mais s'arrêta net devant Lina. Elle avait la tête baissée et les mains croisées devant elle, cherchant le courage de parler. Elle repositionna ses longs cheveux derrières ses oreilles, affichant librement ses émotions. Il eut un pincement au cœur si fort que son souffle se coupa.
« Je... » Elle se racla la gorge, essayant de retrouver constance. « J'suis désolée, c'est de ma faute si tu dois faire ça. »
« C'est bon, laisse tomber. » Il essaya de passer outre mais elle attrapa son bras faiblement.
« Si tu veux, j'peux le faire pour toi. »
« Dis pas n'importe quoi. » Il attrapa la poignée de la porte avant de se retourner. « Mais sérieusement, barre toi d'ici avant que ça t'éclate à la gueule. » Avant de fermer la porte, il se retourna une dernière fois en sa direction. « Et j'suis désolé aussi. J'aurai dû m'interposer entre vous deux. » Elle haussa les épaules. « Prends soin de toi, Lina. »
« Oui, toi aussi. Fais attention là-bas. »
Il acquiesça avant de sortir définitivement, se précipitant dans les escaliers pour rejoindre ses amis. Mehdi continuait de raconter ses folles histoires.
Mathieu tapota son épaule pour l'interpeller et son regard fut suffisant pour qu'il se lève pour le rejoindre. Ils sortirent à l'extérieur et en profitèrent pour se rouler un joint.« Alors, qu'est-ce que tu veux me dire ? »
« Il nous a donné un truc à faire. » Il inspira si fort sur la roulé qu'il se mit à toussoter, sentant la brûlure dans ses poumons. « Un colis à aller chercher avant la fin de semaine. »
« Tu t'fous de moi ? » Mehdi se redressa comme si une guêpe venait de le piquer. « On est mercredi ! Et demain j'suis avec ma petite sœur, hors de question, Polak, sans moi ! »
« Me laisse pas dans la merde. »
« On y va ce soir alors. »
C'était même pas une question, ils devaient le faire.
Malgré les risques, ils éteignirent leur téléphone pour rejoindre le parking. Mathieu appuya frénétiquement sur la clé pour trouver la voiture qui s'illumina dans la nuit noire. Ils s'arrêtèrent devant un SUV et dirent à l'unisson.« Je conduis ! »
« Hors de question que tu conduises Polak ! J'tiens à rentrer en entier ! »
« J'ai jamais eu d'accident ! »
« Et j'ai pas envie d'être là pour tenter le diable. »
Mathieu lui donna les clés malgré tout et s'installa côté passager. La route se fit silencieuse, Mehdi concentré sur la route tandis que le blond tentait de calmer son genou tremblant de nervosité.
Un mauvais pressentiment rongeait ses nerfs.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la bâtisse, il préféra prendre les devants.« Reste-la et garde le moteur allumé. »
« T'es sûr que tu veux pas que je vienne ? » Il secoua la tête et Mehdi se souleva pour sortir une arme de son pantalon. « Prends ça au moins. »
Il hésita un instant, le froid du pistolet le frigorifiant. « Non, c'est bon, j'ai pas besoin. »
Mathieu claqua la portière avant de filer discrètement dans le bâtiment. Son cœur commença à battre la chamade lorsqu'il tomba sur une dizaine d'hommes.
Ils se retournèrent tous vers lui, le regard noir et les mains armées. Il se présenta dans un gênant bredouillement« J'viens pour Franck. » Il s'avança lentement, près à faire demi-tour en courant. « Pour un colis. »
« Il est là-bas. »
« Merci. »
Il se dirigea vers le sac au sol, prudemment.
« Par contre, j'ai un message pour ton boss. » L'individu sortit un couteau pour le menacer. Mathieu leva les mains en l'air. « Il est temps qu'il garde son terrain. »
« J'y suis pour rien moi les gars, je lui dirai mais je suis juste le messager. »
« Le truc, c'est qu'un message c'est beaucoup mieux quand c'est visuel. »
Mathieu attrapa le sac pour sortir au plus vite. Toutefois, alors qu'il se dirigeait vers la porte, un froid glacial attaqua son torse.
Il avait été touché.
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Rusted Souls [PLK]
FanfictionIl resta là, à ses côtés, réajustant ses cheveux sans cesse comme si c'était une routine alors qu'il voulait juste rester collé à elle. Finalement, elle se retourna toujours contre lui pour toucher sa plaie. « Arrête de t'inquiéter pour ça, ça va gu...