Rusted Souls [PLK]

10

Mathieu ouvrit difficilement les yeux, la fatigue collant ses paupières. Il voulut se les frotter mais se rendit compte que son bras gauche était pris par Enzo tandis que le bras droit servait d'oreiller pour Lina. Il essaya de se libérer doucement mais seul son petit frère, poids plume, bougea. La brune, elle, resserra son emprise, se rapprochant un peu plus de son torse pour se cacher de la lumière du jour.
Malgré sa tendresse, tout ce qu'il vit était le sweater remonté sur son ventre qui laissait apparaître son sous-vêtement en dentelle. Il se pinça les lèvres fortement avant de tirer la couverture pour la recouvrir. Elle bougea encore une fois avant d'ouvrir les yeux.

« Salut. » Elle se détacha de lui et Mathieu eut soudainement froid.

« Un pote a loué un studio. Il faut que j'y aille. » Il se frotta le visage frénétiquement pour se réveiller. « Si t'as envie de venir, ça peut être sympa. Tu pourras garder Enzo. »

« Alors il faut qu'on se lève ? » Elle fit la moue, l'envie de rester au chaud dans ce lit semblait plus attrayant. « Encore cinq minutes ? »

« Seulement si tu reviens près de moi. » Elle le scruta un instant pour remarquer une pointe d'ironie mais rien ne transperça. Alors, elle s'approcha de lui pour se reposer contre lui. « Enzo, va t'habiller dans la salle de bain. On décolle dans vingt minutes. »

Il le secoua pour qu'il se bouge, voulant profiter de Lina sans son frangin à ses côtés.
Lorsqu'il disparut, il resserra contre lui la brune tout en embrassant ses cheveux. Il ferma les yeux, la joue contre son crâne et l'envie de dormir le démangeant. Lorsqu'elle débuta des arabesques contre son torse, il crut partir dans des rêves, les picotements dans son corps lui donnant l'impression d'être sur un nuage.

« J'vais m'endormir si tu continues. »

« Désolée. » Elle retira sa main mais il l'attrapa pour qu'elle continue.

« Tant pis pour mon pote. »

« Qu'est-ce qu'on est entrain de faire ? » Elle cacha son visage dans son cou, l'inquiétude mais l'envie de continuer la rongeant.

« Peu importe Lina. Tu te poses trop de question. »

Blessée, elle ne prit pas la peine de répondre et se redressa pour quitter le lit, brisant la torpeur du blond.
Elle ne prit pas la peine de se cacher pour se rhabiller, retirant le sweat pour le lancer sur le lit avant de remettre sa robe de la nuit dernière. Mathieu ne la regarda pas une seule fois, fixant le plafond dans le vide.

Enzo arriva dans la pièce, son blouson déjà sur le dos. « J'suis prêt. »

« On y va, Mathieu ? »

Il quitta le plafond pour retourner dans la réalité. Il enfila le sweat qu'elle lui avait jeté avant de mettre ses chaussures. Il ne put se retenir de remarquer l'odeur de son parfum qu'elle avait laissé toute la nuit.

Le trajet se fit dans un énième silence où Lina était collée à la portière pour se distancer de lui et où Enzo préférait jouer avec le bout de ses doigts. Et lorsqu'ils arrivèrent, la tension resta identique, si bien que le petit brun prit la main de Lina. Mathieu salua ses amis avant de s'intéresser enfin à eux.

« Vous pouvez vous asseoir ici. Il y a des trucs à manger, là. » Il pointa des doigts une table et Enzo ne perdit pas de temps pour y accourir. Lina, elle, prit place sur le sofa, une mine fermée sur le visage qui suffit à agacer le blond. « C'est quoi ton problème ? » Elle haussa les épaules nonchalamment. « Viens. » Son ton était ferme mais Lina resta de marbre. « S'il te plaît, viens qu'on puisse parler. » Elle céda finalement. « Enzo, reste ici, on revient. »

Il acquiesça la bouche plein et le sourire franc. Mathieu fut soulagé de le voir ainsi.

Ils partirent tout deux dans une pièce isolée.

« J'suis désolé si je t'ai blessée. » Il s'appuya contre le bureau. « C'était pas mon intention. J'suis juste pas un mec qui se case ou qui se prend la tête. J'ai pas le temps pour ça. »

« Alors, tu veux quoi ? » Il tendit les mains vers elle et elle les attrapa pour se placer entre ses jambes.

« Tu me plais, c'est tout. » Mathieu remit une mèche derrière son oreille, s'arrêtant sur sa mâchoire. « J'aime bien quand t'es là. » Elle se pencha contre sa main pour l'embrasser. « Ne complique pas tout. J'aime que ça soit simple. »

« Mais ça ne peut pas être simple. »

« On peut toujours essayer. » Il attrapa son menton pour approcher son visage. « Allez, Lina, dis-moi que t'en as pas envie, dis-moi que là, être proche de moi, ça te fait rien. » Une de ses mains glissa sur le bas de son dos pour la rapprocher. Leurs bouches étaient si proches qu'elle pouvait sentir le souffle lourd du blond sur son visage. Elle s'humidifia les lèvres. « Dis-moi que quand je te touche, tu restes de marbre. »

« Mat... »

« Laisse-toi aller, on a rien à perdre. »

Il attendit qu'elle acquiesce avant de se jeter sur sa bouche, attrapant sa nuque pour approfondir le baiser. Ses mains devinrent malicieuses et avides d'amour. Elles se baladèrent à l'arrière de ses cuisses, luttant au mieux pour ne pas s'aventurer sous sa robe. Lina resta plus timide, posant seulement ses doigts contre le sweater, jouant avec le col et la naissance de sa barbe.

« Ils vont se demander ce qu'on fait. »

« J'm'en fous Lina. » Ses lèvres papillonnèrent sur son cou.

« Tu dois aussi travailler. » Cette fois, il s'arrêta pour la regarder. La peur qu'elle regrette rongeant soudainement son excitation. « C'est important, Mathieu, tu l'sais. C'est ta priorité. »

Il acquiesça, libérant ses hanches pour qu'elle s'éloigne.
Toutefois, il embrassa sa main avant de se diriger vers la porte. Et c'est à ce moment là qu'elle lâcha prise, prenant son bras pour qu'il se retourne. Leurs regards désireux se croisant furent suffisant pour qu'elle attrape sa nuque et l'embrasse. Les mains de Mathieu se posèrent sur ses fesses pour la porter et l'amener à sa hauteur. Elle encercla son bassin de ses jambes et ils reprirent leur souffle.

« J'croyais j'devais travailler. »

« Ça peut attendre encore quelques minutes. »

« J'suis bien d'accord. »

Ils reprirent leur baiser tout aussi fougueusement. Mathieu tenta de retirer la fermeture éclaire de sa robe mais à peine avait il commencé qu'un toquet contre la porte l'interrompu.

« Polak, t'es là ? »

Il ferma les yeux, hésitant à ignorer. « Ouais ? »

« J'paye pour la location gars. Si tu veux baiser, fais le quand c'est toi qui loue le stud'.» A cette réponse, Lina reposa sa tête contre l'épaule du blond, honteuse.

« J'peux pas sortir d'ici maintenant, la honte. »

Il caressa ses cheveux et elle finit par lever la tête. « Ils sont juste jaloux, t'inquiète. Allez, viens. »