Rusted Souls [PLK]

21

Lina allongea sa serviette sur son transat à côté de celui de Mathieu qui était déjà détendu pour profiter de cette chaude après-midi. Il la regardait tout installer, livres, crème solaire, lunettes de soleil et cocktail. Finalement, elle prit enfin place et il pouffa.

« Ça y est ? »

« Tu verras quand tu seras rouge comme une tomate, Pruski. » Il tira sur sa chaise longue pour la rapprocher et elle hoqueta de surprise. « T'es dingue ! »

Il se mit de profil pour la regarder, touchant du bout des doigts la clavicule qu'il avait mordillé la nuit dernière. Elle essaya de rester insensible, lisant son bouquin tout en buvant son verre trop alcoolisé. Lui, continuait de se balader sur elle, faisant des allers retours sur son bras. Elle frissonnait malgré elle et regardait la même page sans arrêt.

« J'arrive pas à lire. » Il lui retira avant de le jeter sur le sable un peu plus loin. Elle pouffa. « Tu me déconcentres ! »

Elle lui vola sa casquette pour la mettre et ce fut à son tour de rire bêtement. Toutefois, il la laissa faire, la trouvant bien plus adorable lorsqu'elle portait un habit qui lui appartenait. Elle quitta son transat pour attraper sa protection solaire. L'alcool et le soleil la rendait à l'aise et taquine, elle voulait en profiter.

« Je te mets de la crème ? »

Il accepta et, après avoir regardé qu'ils étaient bien seuls, elle se mit à califourchon sur lui. Elle commença par son visage, profitant de la crème pour caresser sa peau tendrement. Elle descendit sur son torse, appliquant une bonne couche sur sa cicatrice. Elle s'arrêta sur ses abdominaux, traçant un cœur de ses doigts. Face à son amour, Mathieu attrapa sa nuque pour l'approcher et l'embrasser avidement. Elle le repoussa, souriant de ses lèvres gonflées.

« J'ai terminé. »

Il se redressa tout en réajustant son maillot de bain. « Tu te rends pas compte que tu peux me rendre dingue en deux deux. » Elle se mordilla la lèvre inférieure, le feu au creux du ventre. « Ou tu sais ? Hm ? Cours, Lin'. »

Elle se mit à rire à cœur déployé tout en courant vers la mer, suivi de près par Mathieu. Elle plongea dans l'eau pour disparaître mais c'était sans compter sur la volonté du blond qui lui attrapa les hanches avant qu'elle ne puisse fuir. Elle put le sentir contre ses fesses et se mit à rougir, perdant toute constance. Il la serra contre lui tout en embrassant son cou.

« Tu sais qu'on ne fera rien en public. » Elle attrapa sa main baladeuse pour en mordiller le dos. « En plus, c'est l'heure de la glace. » Elle se retourna pour lui sourire tout en l'encerclant de ses jambes. « On va pas louper ça. »

« On va la manger en chambre bébé. »

« Oh non, allez, j'ai vu un glacier sympa un peu plus loin. » Elle embrassa sa joue pour négocier.

« Tu vas me rendre dingue. » Il déposa sa bouche chastement sur la sienne avant de l'éloigner de lui. « Laisse-moi cinq minutes et j'arrive. » Elle plissa les yeux, suspicieuse, et il leva les mains en l'air puis la pointa du doigt. « J'y peux rien, moi ! C'est à cause de toi ! »

« J'pensais à ta peau. »

Elle lui tira la langue puis s'éloigna en vitesse avant qu'il ne change d'avis. Elle rejoignit leurs transats pour s'essuyer et remettre sa robe. Elle n'eut à attendre le blond qui arriva quelques minutes après pour faire de même. Finalement, il embrassa sa tempe et entrelaça leurs doigts pour aller en direction du glacier. Ils commandèrent chacun leur tour avant de s'asseoir autour d'une petite table.

« T'as raison, ça en valait le coup. »

« Je te l'avais dit. » Il lui fit un clin d'œil.

« J'peux te dire un truc ? » Elle acquiesça, tout en fronçant les sourcils en voyant le ton soudainement sérieux. « Hier soir... »

«...Mat, non, j'suis désolée pour tout ce que j'ai dit. »

« Nan, attends. » Il continua de manger sa glace tandis qu'elle s'était arrêtée. « T'as dis que tu n'avais pas d'avenir, et c'est faux, Lina... »

« ... On n'est pas obligé de faire ça, on passe une bonne journée, ne gâche pas tout. »

« Tu veux bien arrêter de m'interrompre ? » Il avait un demi-sourire. « Je t'ai vu me réparer. » Il pointa du doigt sa cicatrice sous son t-shirt. « Je t'ai vu les doigts dans un bras pour retirer une balle.... tu es douée, intelligente et courageuse. » Elle baissa les yeux tout en triturant son pot de glace. « Tu me soutiens toujours dans ma carrière mais là, c'est à moi de te pousser, tu devrais reprendre tes études. Tu sais quoi ? C'est moi ton plus grand fan. »

Elle cacha son visage. « Mat... » Elle le suppliait de se taire, gênée tout en étant ravie.

« Ok ok j'arrête... J'voulais juste que tu le saches. T'es pas seule, ni sans avenir... ni j'sais plus ce que t'as dit. » Elle acquiesça, intégrant ses mots au plus profond d'elle-même. « T'as fini ta glace ? J'ai envie de marcher un peu. »

« Oui. On y va. »

Cette fois ce fut elle qui s'accrocha à lui, attrapant son avant bras pour marcher le long de la plage.Il la serra un peu plus contre lui, posant son bras autour de ses épaules tout en gardant leurs doigts entrelacés. Il embrassa ses cheveux et elle y répondit en posant sa bouche sur sa main.

« J'veux pas que ça s'arrête. » Elle appuya sa tête contre lui pour profiter de son contact. « Ces vacances, toi, moi... J'suis tellement bien, là, avec toi. »

« Alors faisons en sorte que ça dure. »

« Tu me ramènes à l'hôtel ? »

Il acquiesça avant d'accélérer le pas. Ils n'eurent qu'à marcher une vingtaine de minutes pour rejoindre leur chambre. Pourtant, tout deux transpiraient à s'évanouir. Mathieu retira son maillot de corps pour s'allonger sur le carrelage frais de l'hôtel. Il ne tarda pas à s'allumer un joint tandis que Lina leur servait une vodka. Elle avait envie de finir ce qu'ils avaient entamé. Toutefois, elle avait besoin d'un coup de main. Elle but un verre cul sec avant de le remplir en cachette pour enfin en donner un au blond qui le posa sur son front.

« J'vais mourir de chaud. »

« On peut toujours aller à la piscine ? » Il secoua la tête, refusant de sortir de la chambre. Elle regarda son verre avant de le poser sans avoir bu. « Ou on peut continuer ce qu'on a entrepris ? »

Il se redressa, manquant de renverser son verre. « Ah ouais ? »

« Pourquoi pas ? »