Rusted Souls [PLK]

55

La nuit avait apaisé les cœurs, si bien que lorsque Mathieu ouvrit les yeux, il n'eut aucune envie de continuer leurs confrontations au sujet de Lucie. De profil, il ne chercha pas à retenir ses yeux de voyager sur le corps de la brune à ses côtés. Le draps ne lui couvrait qu'une jambe tandis que le reste semblait vouloir le rendre fou. Il passa ses doigts sur son bras qu'elle avait gardé en sa direction, signe qu'elle non plus ne voulait pas rester fâchée. Il se dirigea ensuite vers son épaule, recouverte du maillot de football à l'effigie de Clamart et du surnom du polonais. Lorsqu'il arriva vers son dos, elle se rapprocha de lui jusqu'à rejoindre son torse pour s'y cacher et dormir un peu plus. Il continua ses tendresses jusqu'à se glisser sous le t-shirt pour toucher sa peau. Elle se laissa faire, se renfonçant seulement un peu plus contre lui. Il tira sur le draps pour l'envelopper avant d'embrasser ses cheveux.

« Bien dormi ? » Elle acquiesça, les yeux bouffis et l'envie de se fondre dans ses bras. Mathieu joua avec la dentelle de sa brassière passant ses doigts sur le motif. « T'es vraiment la plus belle. »

« T'essaye de te faire pardonner ? »

« Même pas. » Il pouffa tout en attrapant ses fesses effrontément et elle redressa la tête pour le confronter. « Quoi ? J'vais pas m'excuser de dire ce que je pense. »

« T'es naze. » Elle roula sur le côté pour se libérer de ses bras.

« C'est toi qu'est naze. » Elle frappa son bras tout en riant avant de le pousser pour qu'il sorte du lit. « J'vais faire un café, je t'en emmène un ? » Elle acquiesça avant de se blottir sous la couette, jetant un coup d'œil sur le blond qui sortait en caleçon vers la cuisine.

« Je t'aime ! »

Elle s'écria, les joues cramoisies de ressentir des frissons seulement en le regardant, tandis qu'il disparaissait. Elle s'allongea sur le dos pour contempler le plafond afin de retrouver un semblant de calme. Elle entendit Mathieu jurer contre la machine à café et elle ne put se retenir de rire.
Elle dut attendre une dizaine de minutes avant qu'il ne revienne, deux mugs dans les mains. Il lui en tendit un avant d'embrasser son front et Lina crut fondre sur place.

De par sa fièvre, elle tenta de lui rendre la pareille, se posant contre son torse avant de replier légèrement ses jambes pour remonter le maillot, sa culotte clairement devenue visible. Pour seule réponse, il déposa un baiser sur ses cheveux avant d'entrelacer leurs mains libres sur la cuisse de la brune. Elle rapprocha leurs doigts plus près de son intimité et Mathieu crut voir un monde parallèle.

Il attrapa les draps pour la recouvrir et Lina ne put s'empêcher de pouffer.

« Tu me rends ouf. »

Elle se mordit les lèvres, les pommettes rosées. « Peut-être que c'est le but. »

Elle n'eut le temps de réfléchir qu'il attrapait leurs tasses pour les poser sur la table de chevet. En quelques secondes, elle se retrouvait allongée sur le dos, Mathieu au-dessus d'elle. « Tu peux pas dire des trucs comme ça sans me regarder, princesse. » Du bout des doigts, elle caressa son visage, s'attardant sur sa joue où aucune cicatrice ne restait, avant de finalement se concentrer sur la chaîne autour de son cou. « Dis-moi ce qui se passe dans ta tête. »

« Rien du tout. » Elle se mordilla l'intérieur des joues et il fronça les sourcils, la rendant encore plus anxieuse. « Arrête, on n'a pas besoin de tout communiquer... parfois faut juste ressentir les choses. »

Il la força à relever la tête de son index tout en cherchant à croiser son regard. « Quand ça t'arrange. Et pour l'instant, j'ai besoin de savoir pour pas te brusquer. » Il baisa ses joues lentement. « J'veux pas merder. »

« Mais j'ai besoin que tu prennes les devants, là. » Il embrassa ses lèvres pour seule réponse et Lina s'accrocha à ses bras. Il ne se sépara que pour reprendre son souffle dans son cou.

TW

« Est-ce que tu t'es touchée depuis ? » Il remonta jusqu'à ses yeux mais la brune aurait préféré qu'il reste caché et silencieux. Elle détestait qu'il devienne trop bon en communication.

« Qu-Quoi ? » Elle piqua un fard tandis qu'il était plus que sérieux. « Non ! »

« Ça aurait pu être bien. » Elle ouvrit grand les yeux, cherchant une pointe d'humour. Néanmoins, il était plus que sérieux. « Pour te réapproprier ton corps... ressentir du plaisir...ce genre de trucs. » Elle ne sut quoi répondre et préféra rester silencieuse plutôt que de sortir toutes les onomatopées de son vocabulaire. Il tenta de lui sourire pour calmer Lina. « J'ai eu beaucoup d'insomnies, j'ai beaucoup réfléchi. »

« Je-J'vois ça. »

« Tu veux pas essayer ? » Elle secoua la tête vigoureusement. « Alors qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? » Elle haussa les épaules bêtement tout en se pinçant les lèvres. « Guide-moi ? J'en sais rien Lina, j'ai besoin d'aide là. » Il s'appuya front contre front tout en fermant les yeux.

« Si j'pouvais me cacher dans un trou de souris, je le ferai. »

« Ok, ok, alors on arrête de se prendre la tête. »

Il embrassa sa joue tendrement tandis que Lina attrapait sa mâchoire pour le guider vers sa bouche. Puis, alors qu'ils perdaient leur souffle, elle attrapa sa main pour le guider entre ses jambes. Il s'empêcha de s'assurer que ça allait, se concentrant plutôt sur les sensations sous la pulpe de ses doigts. Il joua avec la peau de ses cuisses et sa dentelle avant de dépasser la barrière de tissu. Il ne put retenir sa surprise en la sentant bien plus réceptive que prévu. Il murmura une injure de sa voix rauque pour ne pas briser la bulle qu'ils essayaient de construire. Lina ferma les yeux si fort qu'elle vit des étoiles sous ses paupières, essayant de garder en tête que la personne qui la touchait n'était que Mathieu. Et ce dernier le comprit rapidement lorsqu'elle serra un peu plus son avant-bras.

« Regarde-moi, Lin'. » Il papillonna sur son visage, son nez frôlant sa peau. « Lâche prise, c'est moi, princesse. Ouvre les yeux. »

« J'ai peur. » Elle inspira profondément avant d'ouvrir les yeux. Elle tomba dans son regard tout en s'accrochant à lui. « Tout va bien, tout va bien. Continue. » Et il continua ses tendresses encore et encore tandis qu'elle se plongeait au plus profond des pupilles de Mathieu. « Oh-oh, putain ! »

« Ça va ? » Elle acquiesça vivement tout en serrant toujours plus fort le bras du blond. « T'es sûre ? »

« Ferme-la Mat, continue. » Il ne put se retenir de pouffer tout en osant toujours plus, cherchant les limites de sa petite amie, qui elle-même n'en avait aucune idée. Lorsqu'elle sentit un doigt entrer, elle eut un moment de stupeur, presque d'effroi. « Attends, b-bouge plus. »

Il fronça les sourcils, restant immobile pendant qu'elle s'imprégnait de chaque sensation. Elle hocha la tête seulement et il put reprendre. Elle enfonça ses ongles dans les bras de Mathieu tandis qu'elle semblait léviter par le plaisir.

« Lâche prise pour moi bébé. »

Elle embrassa ses lèvres passionnément pour cacher ses yeux larmoyants et ses pommettes rosées. « J'crois que j'veux qu'on lâche prise ensemble. »

« C'est beaucoup trop. »

« Arrête de me surprotéger. » Elle caressa son visage, essuyant les perles de sueur de ses tempes. « S'il te plaît, j'te fais confiance, j'ai juste envie que ça soit que toi dans ma tête, que ça soit plus que toi qui me touche. S'il te plaît bébé. »

« Ok, ok, on essaye. » Il embrassa son front, ne pouvant se retenir d'être protecteur malgré tout. « J'crois que j'ai le trac. »

Lina pouffa. « T'arrives vraiment à me faire rire tout le temps. Je t'aime. »

« Moi aussi. »