Interrogatoire

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Je le regarde sans rien dire.

Comment lui tenir tête alors qu'il peut me tuer en une fraction de seconde?

Je tiens à ma vie, de plus abuela a besoin de moi. Je dois trouver un moyen de fuir et de la retrouver.

Le souffle court je me relève et lui fais face. De cette façon, je remarque à quel point ils sont grands. Deux bonnes têtes de plus que moi. De véritables monstres sortis des Enfers.

-Pourquoi m'avoir enlevée? Ma place n'est pas là. Vous devez me laisser partir sinon la police vous retrouvera et vous finirez derrière les barreaux. Dis-je sûre de moi.

Roméo laisse échapper un sourire puis lance un regard à son ami.

-Leonardo, je veux que tu ailles t'occuper de la salle des horreurs. J'en aurais peut-être besoin avec cette teigne. Lui ordonne-t-il en me regardant dans les yeux.

Mon corps se crispe.

Comment ça "la salle des horreurs"? On est où là?

Le dit Leonardo, je connais enfin son prénom complet, part préparer cette satanée salle tandis que Roméo s'approche de moi. Je le suis du regard, analysant chacun de ses pas fluides et légers.

Arrivé à ma hauteur, il me regarde dans les yeux et un *clic* se fait entendre. Il m'a détaché.

Enfin! A la première occasion je me casse.

-Vous allez me suivre gentiment sans faire d'histoire. Je vous ai détaché mais sachez que je peux le refaire et cette fois non pas pour vous garder prisonnière. J'ai des dizaines d'hommes qui n'attendent qu'une seule chose. ¿Entendido? Me menace-t-il.

Je hoche la tête.

-Des mots, señorita. Ordonne-t-il.

-Oui, c'est compris. Je ne ferai pas de vagues. Dis-je d'une petite voix.

Il me regarde dans les yeux quelques secondes pour identifier un quelconque mensonge. Ensuite, il ouvre la porte et me prie de passer devant.

On avance dans un sombre couloir. Je regarde autour de moi s'il y a une sortie. Et la je vis le Saint Graal. Ma liberté me tends les bras face à cet escalier menant à une porte ouverte. Je vois la clarté de la maison à travers l'entre bâillement de la porte.
Je jette un coup d'il au psychopathe dépressif. Cet homme ne sourit jamais. Une véritable tombe. Le diable.

Il regarde devant lui, c'est ma seule chance. Je prends mes jambes à mon cou. Je coure le plus vite possible. Mon souffle se fait court et rapide. Mes jambes sont lourdes et l'adrénaline me fait tourner la tête.

J'y suis presque, encore un petit effort!

*Détonation*

Je m'arrête nette. Il m'a tiré dessus. La balle a frôlée ma joue, je l'ai sentie siffler.

Cet enfoiré m'a tiré dessus!

-Ne bougez seulement que d'un centimètre et la seconde balle se plante directement dans votre tête.

Des sanglots sortent de ma gorge. J'éclate. Je sens la crise d'angoisse. Je n'arrive plus à respirer, tout bourdonne et ma vue est hors service.

Une main me saisit. Sa main. Il m'attrape et me tire tout au fond du couloir. Il m'emmène dans cette salle. Puis il me balance sur une chaise où il m'accroche les mains et les pieds à celle-ci.

Il est parti. Je ne sais pas combien de minutes ou d'heures sont passées. Ma crise d'angoisse commence à s'atténuer mais je sens ma cage thoracique tout de même comprimée.

Exténuée, je sombre dans un sommeil profond.

~~Ellipse~~

Un seau d'eau glacée me réveille. Trempée, je regarde qui a fait ça. Leonardo.
Des goutes tombent de mes cheveux et mes vêtements sont foutus. Mon regard se fait plus terrorisé lorsque je vois Roméo juste derrière, les bras croisés sur son torse habillé d'une chemise noire.

-Passons aux choses sérieuses, señorita. Dit Roméo en chevauchant une chaise, le dossier comme accoudoir.

-Vous vous appelez Carmín Flores. Vous avez vingt deux ans et vous vivez avec votre abuela. María Flores. Continue-t-il.

Au nom de ma grand mère, je visse mon regard dans le sien. Ces incroyables orbes vertes, aussi belles soient-elles, sont terrifiantes.

-Comment connaissez-vous toutes ces informations? Comment connaissez-vous abuela?!

Une chose est certaine. Ma grand mère, cette femme forte qui m'a élevée seule m'a toujours appris que la famille est plus importante que tout. Qu'il faut protéger nos proches.

-C'est moi qui pose les questions ici. Me dit-il.

Je le regarde de la tête aux pieds hautainement. C'est fini, j'arrête de lui montrer ma peur. Il s'en nourrit.

Son regard se fait plus dur au fil des secondes sous mon air provocateur.

-Pourquoi étiez-vous dans la ruelle le soir dernier? Il demande.

-Qu'est-ce que ça peut vous foutre? Je vais le regretter je le sens.

-Dernière chance pour vous, Carmín.

Je vois son visage proche du mien. J'ai cette soudaine envie de lui arracher son comportement de dieu égocentrique. Je lui crache donc au visage.

Sa réaction ne se fait pas attendre. Il sort une lame de l'arrière de sa ceinture et l'enfonce lentement dans ma main attachée. Le sang sort. La douleur est aiguë. Mais je ne crie pas. Mes lèvres tremblent et ma respiration est saccadée mais je ne lui donne pas le plaisir de m'entendre le supplier.
Il laisse la lame dans mon membre.

-Vous êtes plus résistante que je ne le pensais, señorita. Avoue-t-il.

Il se déplace derrière moi et passe son bras munie de son téléphone montrant une vidéo. Mais pas une simple vidéo, non, elle montre ma grand-mère dans sa cuisine à concocter une de ses recettes.

-Maintenant, c'est terminé votre petit courage à deux francs cinquante. Soit vous me dites pourquoi vous étiez là. Soit je donne un simple ordre à un sniper posté sur le toit en face de votre grand mère pour qu'elle suive le reste de votre familia.

-Ok, ok, je sortais simplement les poubelles du bar. Je finissais mon service et j'ai entendu une dispute. Je suis aller voir et votre ami, Dis-je en jetant un regard à l'homme dans un coin de la pièce. Leonardo, parlait avec un client. J'ai entendu le mot "cargaison" et c'est tout. S'il-vous-plaît ne faites pas de mal à ma grand-mère! Je supplie.

-Connaissez vous Alberto Gonzalez? Demande-t-il.

-Non. Non je vous promets que non. Je suis une simple serveuse qui aide son abuela.

Il range son téléphone et tous deux prennent la sortie.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant