Gloria de Sangre

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J'entre dans le salon vêtue de ma robe en satin noire et de mes chaussures à talons noires. Mes cheveux rebondissent à chacun de mes pas et dans l'entrée je vois Roméo.

Il me regarde passer sans rien dire. Je me sens scrutée. Ses yeux verts m'analysent et je peux discerner un brin de fierté. Va comprendre pourquoi.

-J'arrive. Je lui lance en allant chercher mon sac sur le canapé en cuir.

Sous un plaide, je reconnais Leonardo et Thysia. Tous deux, regardent un film sur l'écran plat.

Thysia me regarde de haut en bas et sourit.

-Tu vas où habillée comme ça?

Je hausse les épaules et enfile mon sac à main.

-Roméo m'emmène quelque part. Il ne m'a pas dit où. Garde Vivi, s'il-te-plaît.

À ma réponse, Thysia sourit et sort ses deux mains du plaid pour coller ses deux index ensemble. Imitant deux personnes qui s'embrassent.

Je lui tire la langue alors que Leonardo baisse les mains de sa fiancée en me souriant doucement.

-Courage. Me souffle-t-il.

Courage? Comment ça, courage?

Je sais que supporter Roméo est un miracle mais de là à me dire courage, c'est tiré par les cheveux.

Je leur souris et pars rejoindre le brun aux bouclettes monoïées.

-Enfin! Se plaint-il.

Je le regarde, faussement choquée et tourne sur moi-même en montrant ma tenue.

-Il faut du temps pour ressembler à ça! Ne te plains pas, j'ai galéré à cacher ma cicatrice.

-Combien de fois je vais devoir te répéter qu'avec ou sans cicatrice, tu es divine?

Il sourit et passe son bras autour de ma taille pour me rapprocher de lui et embrasser doucement mon front.

-Tu es ravissante à chaque seconde de ta vie.

Je le repousse doucement.

-Pas la peine de me flatter pour que je te pardonne. Il en faut plus. Dis-je pour me donner de la contenance, alors que ses dires m'ébranlent plus que de raison.

Il tire une tête de six pieds de long et ouvre la porte avant de me faire signe de passer en première. Je le remercie et rejoins la voiture.

Enfin assis, il démarre celle-ci mais je l'arrête.

-Ta ceinture, coño.

Il tourne lentement sa tête vers moi.

-Comment tu m'as appelé? Demande-t-il dans un calme effrayant.

Oups.

-Hein? Dis-je, niant comprendre.

-Quoi?

-Oui.

Il me lance un mauvais regard mais met tout de même sa ceinture. Je souffle, soulagée.

-La prochaine fois que tu m'appelles comme ça, je donne pas cher de ton cul.

Je hoche doucement la tête.

J'oublie trop souvent qu'il est un homme dangereux et qu'il a déjà tué plus d'une fois. Et même s'il m'affectionne, d'après ses propos, ce n'est pas pour cela qu'il va me laisser lui manquer de respect. Il a sa fierté. Mais j'avoue que j'adore le pousser à bout.

Les arbres laissent peu à peu place aux buildings. Ça me fait du bien de voir de nouveaux visages. Être toujours enfermée dans la même casa avec les mêmes personnes, c'est à en perdre la tête.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant