Fatale

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-À couvert! Hurle la personne à côté de moi.

Je regarde une balle perforer le corps du quinquagénaire. Les yeux grands ouverts et le corps paralysé.

L'homme qui a vécu avec mes parents vient de les rejoindre à l'instant.

La peur m'enferme dans ses bras froids et je deviens rapidement une cible facile. Mais je ne peux pas bouger.

Je me fais soudainement tirer par le gilet que je porte et la personne me hurle dessus. Je reste pantelante, les yeux floutés et l'ouïe hors service.

Petit à petit, je reconnais Thysia qui me hurle dessus à pleins poumons.

-T'es complètement folle! QUAND ON DIT À COUVERT, TU TE METS À COUVERT!

Elle tapote son arme sur ma tempe.

-Y'a quoi là-dedans? Tu veux mourir?

Je réponds « non » de la tête et elle reprend.

-Alors tu vas te battre. Tu vas tirer et les sortir de là! Tu as voulu la guerre, tu as voulu garder cette famille. Alors maintenant, tu te bouges le cul!

Je reconnais bien là, la soeur de l'homme qui est alité. Douce et autoritaire quand il le faut. Elle sait être douce et en même temps une femme fatale.

Elle a raison, je dois me reprendre en main et repousser l'ennemi.

J'acquiesce et pars rapidement me mettre derrière un mur. Je repère plusieurs membres du cartel sud et tends mon bras armé, tirant dans le tas en espérant en toucher quelques uns.

Des bruits de lutte se font entendre à côté de moi et je regarde Cléophée se battre contre une femme aux cheveux blonds. Elle lui met un dernier coup de tête avant de la laisser au sol, gisante et la tête en sang.

Je comprends pourquoi elle fait partie du gang. C'est une guerrière au sang chaud.

J'avale ma salive difficilement et retourne au combat. Il ne reste plus que quelques hommes. Une dizaine.

Soudainement, un cri retentit.

-Hijo de puta! Grogne Thysia alors que son épaule saigne.

Elle retire la lame rapidement et avant que son agresseur n'ait eu le temps d'esquisser un mouvement, elle lui tranche la gorge d'un vif coup.

L'homme tombe au sol, se tenant la plaie sanguinolente mais il est déjà trop tard. Le parquet se tache brusquement d'un rouge carmin et Thysia laisse le couteau tomber avant de pointer son arme sur l'ennemi.

Deux hommes viennent sur moi, prêts à m'enterrer six pieds sous terre. Je recule doucement et pointe mon arme.

D'un simple coup, un des hommes me désarme et me laisse sans défense.

Je lève les poings et ils rigolent, renforçant ma hargne.

-Petite fille. Tu fais pitié.

Il lance son bras vers mon visage mais je l'intercepte et tire sa tête vers mon genou. Il recule, déstabilisé et le nez en sang.

Pendant ce temps, l'autre est passé derrière moi et m'attrape les cheveux, faisant rejeter ma tête en arrière.

Un léger cri sort de ma bouche.

L'homme que j'ai jadis frappé, revient. Le regard noir et le nez taché d'hémoglobine.

Avant qu'il ne puisse s'approcher plus, je lève ma jambe et lui tape le menton de mon pied droit. Sa tête bascule et il tombe à la renverse.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant