POV Roméo:Il fait noir, vraiment noir. Une étendue désertiquement sombre. J'avance dans la pénombre. Mes pas résonnent et une légère froideur me caresse l'épiderme.
Je tourne sur moi-même, de plus en plus paniqué. Bordel, c'est quoi cette mierda?
J'avance rapidement dans cet espace. Je dois partir, ce n'est pas ma place. Je ne reconnais rien, il n'y a rien. Pas de Leonardo, de Thysia, de Carmín ou encore de cartel. Il n'y a rien.
Seulement moi. Ma plus grande peur. Mon angoisse ultime.
Moi.
La peur de se retrouver face à moi-même. Confronté à qui je suis et ce que j'ai fait. Malgré l'allure que je me donne et que les gens pense de moi, je ne suis rien d'autre qu'un enfant orphelin qui a vu ses parents se faire assassiner et qui n'a rien pu faire. Seul face à l'homme qui a tué et torturé dans le simple but d'essayer d'apaiser son mal être intérieur. En vain.
Au loin, une lumière apparaît et éclaire mon chemin. Je continue ma route et l'atteinds enfin.
La lumière irradie mon visage et m'éblouie. Je plisse les yeux pour soulager la brûlure de ceux-ci.
Une main sur les yeux en guise de visière, je m'enfonce dans cette lumière mais cette fois je me sens bien. Terriblement bien. Une paix intérieure se forme en moi.
-Mon fils.
Je tourne subitement pour regarder l'auteur de la voix.
-Maman..?
Bouche bée, je regarde le couple en face de moi. Papa, maman. Ils sont là. Devant moi.
Ma mère sourit doucement.
-Comment tu as grandi mon amour. Que tu es beau. Dit-elle en restant à sa place.
Je m'approche et essaie d'entourer mes bras autour d'elle dans une tentative d'étreinte. Néanmoins, mon corps passe au travers du sien et je me recule, troublé.
Ma mère me sourit tristement.
-Ce n'est pas l'heure hijo. Tonne la voix de mon père.
-Peu importe l'heure, ma place est à vos côtés papa.
Il passe son bras sur les frêles épaules de ma mère et s'approche.
-Je suis si fier de toi, mon petit garçon. Tu es devenu un homme fort et courageux. Tu as su gérer tes responsabilités d'une main de fer. Tu es le digne fils de ton père et de ta mère.
Une larme coule le long de ma joue tandis que je bois les paroles de mon défunt père.
-C'est si dur sans vous. J'ai tellement de fois eu envie de vous rejoindre.
Ma mère s'approche également.
-Et tu ne l'as pas fait. Tu as la rage de vivre et à travers toi, nous vivons. Je t'ai porté et je t'ai donné la vie. Je t'ai aimé tout au long de ma vie et je t'aime même dans la mort. Toi, le petit garçon réservé, au regard noir. Le fort guerrier qui a toujours été là pour tes proches. Toi et ta sœur vous avez été une bénédiction pour nous. Un cadeau du ciel. Un don des dieux.
-Je ne veux pas partir. Je ne peux pas vous laisser. Pas encore. Dis-je en larmes.
Je n'ai jamais pleuré depuis leur mort mais aujourd'hui, face à eux, je m'effondre comme l'enfant que j'ai été.
-Tu es un soldat, hijo. Ici n'est pas ta place. Tu dois retourner en bas et défendre les personnes que tu aimes. La femme que tu aimes et que tu as toujours aimé.
VOUS LISEZ
Rouge Carmin
RomanceL'amour. Ce sentiment inexpliqué et inexplicable qui pousse une personne à en aimer une autre plus que tout sans réellement pouvoir le contrôler. Qu'arrive-t-il aux personnes qui chavirent sans le vouloir et doivent se battre contre vents et marées...