Rouge Carmin

Chaleur

Les fesses à l'air, je me trémousse sous le jet d'eau tiède en chantonnant ma musique préférée. Les cheveux pleins de mousse et une bouteille de gel douche dans ma main droite, je me crois tout bonnement dans le plus grand concert de ma vie.

-Putain mais c'est glacé! Grogne quelqu'un derrière moi.

Je crie en me retournant et en me cachant du mieux que je peux, avant de reconnaître l'abruti qui me sert de compagnon.

-T'es complètement taré de rentrer comme ça! Je hurle en jetant involontairement de la mousse partout.

Roméo règle l'eau un peu plus chaude et me pousse sur le côté afin de se laver.

Non mais il se prend pour qui ce coño?

-Qui voulais-tu que ce soit? Personne d'autre que moi n'a la carte de la chambre. Dit-il nonchalamment en se frottant la peau.

Je pose mes mains sur mes hanches.

-Tu devrais apprendre à frapper avant d'entrer.

Je l'attrape par l'oreille alors qu'il ne me répond pas et continue son petit shampooing.

Instantanément, il tire une grimace de douleur et se rapproche de ma main pour arrêter mon pincement.

-Regarde-moi quand je te parle. Dis-je en le tirant hors de la cabine de douche.

-Oui, oui. Haaa, je suis désolé! Se plaint-il avant de tirer ma main.

Il se frotte énergiquement l'oreille et me lance un regard noir.

Rien à faire.

-Ne refais plus jamais ça. Me menace-t-il.

-Sinon quoi? Je demande en me remettant sous le jet d'eau, enlevant toute la mousse.

Que croit-il bien pouvoir me faire? Alalala, les hommes.

Je me fais soudainement plaquer sur la paroi de douche, les pieds légèrement surélevés. Je bats doucement des pieds afin de chercher le sol mais Roméo me sourit, insolent, et me remonte un petit peu.

-Repose-moi au sol, Roméo.

-Ces temps-ci, j'ai remarqué que tu prenais un peu trop la confiance avec moi, Amor. Dit-il d'une voix suave. N'oublie pas que je suis une ordure des favélas et que je peux te briser en un rien de temps. Compris?

Je hoche lentement la tête en le regardant dans les yeux alors qu'il me dépose, avec la seule force de ses bras, au sol.

Brusquement, je me jette sur ses lèvres et l'embrasse langoureusement avant qu'il ne me plaque de nouveau sur la paroi mais cette fois-ci, dans un but plus sensuel, une main autour de mon cou.

Rapidement, la température devient plus chaude et je ne saurais dire si c'est l'eau ou simplement nos corps remplis de désir.

Notre langue se mélange à l'autre et nos respirations s'unissent dans un rythme endiablé.

-Je peux? Demande-t-il.

Je lui réponds en retournant l'embrasser mais il me repousse.

-Des mots. Frotte-t-il son nez contre mon front.

-Dépêche-toi putain. Oui. Je souffle pressée.

Il m'attrape par les cuisses et coupe l'eau maladroitement avant de rentrer dans la chambre et de me jeter sur le grand lit en baldaquin.

Je glousse tout en reculant vers la tête de lit alors qu'il s'approche de moi à pas félins. Il attrape une de mes chevilles et me tire jusqu'à lui puis se place au-dessus de moi, me dominant de toute sa grandeur.