Abuela

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NDA: Que vous soyez ou non d'accord avec le contenu de ce chapitre, je vous prierai d'être respectueux en commentaire. Merci.

Les violences conjugales ne sont en aucun cas dans mes principes mais n'oubliez pas que rien est sain dans cette histoire. Il faut montrer l'emprise que la personnage subit et que de nombreuses femmes ou hommes subissent au quotidien dans la vie réelle quand bien même la vérité est dure à affronter.

Bonne lecture.

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Mon sweat-shirt noir sur le dos et la capuche sur la tête, je déambule dans les rues de la favéla en regardant de temps à autres derrière moi.

Je change de trottoir lorsqu'une silhouette se dessine devant moi et suis aux aguets à chaque bruit inhabituel.

Le vent froid caresse mon visage tuméfié et je sens le bout de mon nez gelé. C'est limite si je ne regrette pas d'être partie comme ça.

Cela fait déjà deux heures que je marche et j'ai évité, par chance, deux voitures que je sais être à Roméo. Comment vous dire que je ressemble plus à un arbuste qu'un arbuste lui-même? Des feuilles sont accrochées dans mes cheveux et de la terre tache mes joues.

Mon cœur se serre à l'idée que je ne reverrai jamais Victoria. Je l'ai laissée mais je sais qu'elle sera bien et en sécurité avec Thysia. Haa.. Thysia. Elle va me manquer aussi.

Je tourne directement à droite, me retrouvant dans une ruelle et continue tout droit avant d'arriver à mon objectif premier.

La casa de abuela.

Dans la pénombre, la façade ne semble guère accueillante avec tous ces lierres qui la décorent mais en journée, c'est tout bonnement magnifique. Petite, je pensais que c'était un royaume où tout était permis.

Je fais un mince sourire et commence à avancer vers la porte.

J'ai peur, j'ai le trac.

Trois coups.

J'attends mais rien. C'est étrange. Je tape trois coups de nouveau. Rien.

Je commence à paniquer et enclenche doucement la poignée. Tout d'abord, j'enlève mes chaussures et regarde en même temps les alentours.

Tout est éteint et seul le silence règne. Je m'avance sur la pointe des pieds. Une petite lumière jaillit de la cuisine.

Une lampiotte artificielle est posée sur le plan de travail. À côté, une tasse de thé est renversée.

-Abuela..? Je chuchote, la voix tremblante.

Aucune réponse. Je m'inquiète véritablement et une fois proche du plan de travail, je touche la tache de thé.

Elle est sèche.

Un papier est plié soigneusement. Je le saisis puis le déplie.

« Mon fils est mort, rien ni personne ne reste jamais impunie. Ce n'est que le début. À bientôt.
A. »

Qu'est-ce que cela veut dire?

Malencontreusement, je trébuche sur quelque chose et m'étale de tout mon long sur le sol.

-HAAA! Dios mio!

Je recule vivement et crie d'effroi. Abuela est là, au sol. Elle est monstrueusement blanche et une grande plaie est sur son cou. Elle baigne dans une marre de sang séché. Son sang.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant