Douche

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Vêtue de mon pyjama Mickey et de mes pantoufles, je m'apprête à descendre les escaliers pour aller visionner mes dessins animés.

Nous sommes samedi et comme tous les samedis, personne n'est à la maison. Trop occupés à profiter de leur jour de congé. Je suis donc seule, Thysia ayant pris Vivi avec elle, pour apprécier gracieusement Garfield.

Le sourire aux lèvres, je prends quelques boîtes de gâteaux dans les placards et une bouteille d'eau. Je sifflote et pars en sautillant vers le salon.

Je sursaute brusquement lorsque je vois une tête dépasser du dossier du canapé.

-Mais ça ne va pas!? Tu m'as foutue la frousse. Dis-je en m'installant à côté de Roméo, déposant ma nourriture sur mes genoux.

-Pourquoi tu es ici?

-Ils m'ont forcé à rester à la casa pour que je puisse me reposer. Dit-il froidement.

Ha oui. J'ai oublié de vous dire. Depuis notre dernier tête à tête ou plutôt langue à langue, c'est-à-dire il y a une semaine, Roméo a décidé de m'éviter et de m'adresser le moins possible la parole.

-Monsieur daigne me répondre. Dois-je en être honorée?

Mon ton est sarcastique et je ne cache pas le fait d'être horripilée par son comportement plus que puéril et surtout injuste.

Je ne fais pas attention à son silence et attrape la télécommande sur la table basse avant d'appuyer sur la chaîne tv des dessins animés.

Je tombe sur Garfield, comme je l'espérais. Je fourre ma main dans un des paquets de gâteaux et commence à grignoter.

Roméo souffle. Je laisse couler.

Il change de position et soupire de nouveau. Je le regarde de travers puis me concentre de nouveau sur mon épisode.

Il tousse. Je tourne vivement la tête vers lui.

-Qué? Qué pasa? Si tu ne veux plus me parler, ne me parle plus mais arrête de me déranger quand je regarde Garfield.

-C'est archi naze ton truc là. C'est pour les gamins. Dit-il en montrant de sa main la télé.

-J'en ai rien à foutre si tu veux tout savoir. De base tu n'étais même pas censé être là. Alors ferme-la.

-Fais attention à comment tu me parles, Carmín.

-Sinon quoi? Tu vas m'éviter comme tu le fais actuellement? Vas-y, fais-moi donc le plaisir de fermer ta gueule!

Mon explosion semble être disproportionnée mais je me souviens rapidement qu'après m'avoir embrassée, il m'a rejetée et esquivée comme si je n'existais pas. Et même si ça m'embête de le dire, ça me blesse énormément.

Il était la seule personne à qui je pouvais me raccrocher mais il fait comme les autres. Il m'abandonne.

Alors qu'il allait me répondre d'une de ses remarques cinglantes, son téléphone sonne. Il le décroche, en me lançant un regard noir et met l'appareil à son oreille.

-J'écoute.

Je l'imite en grimaçant et en me mettant au fond du canapé.

-Bouffon. Je chuchote.

Alors que je pense qu'il ne m'a pas entendue, trop occupé à écouter son appel, il pose sa main sur ma cuisse et la serre très fort.

Je me tortille et essaie de le faire lâcher mais il tient sa prise et la resserre.

Je le pince et gigote.

-Très bien, on y sera. Raccroche-t-il.

Je mords sa main et il hurle.

-ESPÈCE DE FOLLE!

Il recule sa main, marquée de ma dentition. Moi je souris, fière de moi.

-Cela te fait rire, hein?

Il se dresse de toute sa hauteur. Je suis obligée de lever la tête pour le regarder.

Je pince les lèvres, m'efforçant de ne pas rire et hoche négativement de la tête.

-Creo que sí, Amor.

Il m'attrape et me jette sur son épaule avant de se diriger vers la salle de sport.

La tête à l'envers, j'ai son fessier en face des yeux.

-Lâche-moi. Roméo. Lâche-moi. Je répète mais il n'en fait rien. Mes pieds se balancent manquants de peu son visage et ses bijoux de famille.

-POSE-MOI!

-Oui je vais te poser, mais avant permet-moi de te rafraîchir les idées.

Il allume un robinet et j'entends rapidement l'eau de la douche couler.

Non. Seigneur.

Il me balance en avant et je vois son sourire sadique avant d'être trempée d'eau glacée.

Je crie et essaie de partir mais il me tient fermement dans la cabine.

-Tu veux jouer? Dis-je le visage noyé par l'eau.

Je l'attrape soudainement par le haut et le tire sous le jet d'eau. Son souffle se coupe dans une grande inspiration.

Je ris aux éclats alors que son visage se ferme.

-La vengeance est un plat qui se manque froid. Dis-je hilare.

Il me lance un regard noir avant de rire franchement. Ses boucles tombent sur son front et ses yeux semblent briller plus que jamais.

J'en reste stupéfaite. La bouche entre ouverte. Il est bien connu que le diable est une créature magnifique dans le seul but d'attirer les Hommes dans le péché.

-Je sais que je suis beau et que tu aimerais passer ton après-midi à me contempler mais j'ai une réunion et tu viens avec moi.

Je ferme ma bouche et mes yeux se froncent.

-Qui t'a dit que tu es beau? L'hypocrisie est un vilain défaut. Dis-je en le poussant pour sortir de la douche.

Je me suis faite avoir une fois. La deuxième fois n'existera pas.

Je l'entends me suivre et passer ses bras autour de ma taille. Son visage se perd dans mon cou et il inspire profondément.

Il remonte le long de ma nuque et passe le bout de sa langue juste sous mon lobe d'oreille puis il attrape et mordille celui-ci.

Mes yeux se ferment et une vague de chaleur m'enveloppe.

-Tu ne l'as pas dit, mais ton corps me prouve à quel point tu luttes pour ne pas me sauter dessus. Souffle-t-il contre ma peau brûlante.

J'ouvre brusquement les yeux et avance d'un pas le faisant lâcher sa prise.

-Si je te sautes dessus, ça sera certainement pour t'arracher les yeux.

Il rigole, attrape une serviette située sur un banc et sèche ses cheveux avant de partir, n'oubliant pas de me claquer les fesses.

Je sursaute et laisse un hoquet de surprise sortir.
Je le regarde, les yeux ronds et les joues rouges.

-Dépêche-toi de t'habiller. Nous partons dans trente minutes.

Il quitte la pièce, me laissant pantelante et déstabilisée par les derniers événements.

Il va me rendre complètement folle.

~~

NDA
Je tiens particulièrement à m'excuser pour certaines fautes que je ne vois pas lors de la correction. Une amie m'aide à les corriger mais bien entendu il en reste quelques fois. J'espère que cela n'entrave pas votre lecture.

Merci.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant