Février

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Balle qui perfore un corps.
J'ai tué pour la seconde fois.

Carmín.

Je pose mon stylo et regarde l'homme allongé en face de moi.

Déjà un mois qu'il est dans de profond sommeil. Et déjà un mois que je le veille jour et nuit. Je me contente juste de vagabonder de ma chaise à son lit et de son lit à la fenêtre pour finalement retourner sur ma chaise.

Le beau temps a laissé place à la pluie et la pluie, à la neige. Les fleurs sont mortes et le chant des oiseaux aussi.

Le monde semble inerte et figé, comme moi, comme lui, comme nous tous.

Écrire ne sert plus à rien. Je ne parviens plus à contenir mes émotions et mes peurs. Les ténèbres m'attirent de plus en plus et je n'ai presque plus la force d'y résister.

Chaque fois que quelqu'un entre dans la chambre, il me regarde et soupire. J'ai arrêté de parler et c'est limite si je n'évite pas du regard mes amis.

La souffrance a dévoré jusqu'au dernier morceau de mon coeur.

Mon reflet dans la fenêtre me montre les traits tirés de mon visage et ils me rappellent que l'infime espoir que j'avais, s'est quasiment envolé.

Je veux simplement que mon ami se réveille. Le voir dans ce lit me flingue le morale.

Cet homme était autrefois, Mio. Le petit garçon de mon enfance. Celui qui me rattache à mes souvenirs. Celui qui partage le même passé que moi. L'enfant qui a serré ma mère dans ses bras et qui a tenu tête à mon père.

Je me lève doucement et suspends ma main dans le vide, au dessus de son visage. Sans le toucher je retrace ses traits.

Sa mâchoire.
Ses sourcils.
Son nez.
Son front.
Ses joues.
Son menton.
Ses paupières.
Ses lèvres.

Je pince les miennes et laisse retomber ma main le long de mon corps.

Le garçon que j'ai jadis connu, le premier homme de ma vie autre que mon père. Celui qui m'a protégé et fait rire. Celui qui m'a aimé d'un amour pur et innocent.

Mon coeur se compresse à la simple pensée que je ne pourrais peut être plus jamais revoir son regard émeraude.

Je pose ma main sur son coeur et ferme les yeux. Les battements me rappellent qu'il est toujours là et me donne l'espoir de continuer à y croire.

Pour ses parents.
Pour lui.

~~

NDA
Je tiens particulièrement à m'excuser pour certaines fautes que je ne vois pas lors de la correction. Une amie m'aide à les corriger mais bien entendu il en reste quelques fois. J'espère que cela n'entrave pas votre lecture.

Merci.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant