Rouge Carmin

Réunion

Chacun de mes pas est analysé et scruté par les hommes assis à cette table. Ils suivent scrupuleusement mes faits et gestes.

La tête haute, je marche sur les pas de Roméo et fixe le tatouage sur sa nuque. Tous ces regards me troublent mais je ne laisse rien paraître et donne l'apparence d'une femme forte et sûre d'elle.

-Le premier qui la regarde dans les deux secondes suivantes fera connaissance avec Rufus.

Rufus?

Il y a beaucoup trop de questions sans réponses dans ma tête et je compte bien mettre à jour mes savoirs.

Les hommes baissent instinctivement les yeux alors que nous nous asseyons sur les fauteuils en cuir.

Je passe ma langue sur mes lèvres dans un geste inconscient d'appréhension.

Roméo pose son arme sur la table comme s'il posait ses couilles, montrant sa supériorité hiérarchique.

-Quelles sont les nouvelles? Demande Roméo en tapant dans ses mains.

-Sans vouloir vous manquer de respect, que fait cette nana à notre table? Demande un trentenaire aux yeux ébènes.

Je hausse les sourcils.

-C'est vrai, il était spécifié que c'était une réunion avec les chefs des cartels alliés du pays.

Roméo lance un regard aux hommes de la table et le regarde.

-C'est ma pute.

-Quoi? Je le regarde.

Je crois halluciner lorsqu'il me dit.

-Callate salope.

Ptdr. C'est un sketch? Non en vrai, on me fait une blague là. C'est pas possible autrement. Il me lance un regard noir et rempli de haine. Ses yeux m'assassinent et je m'enfonce dans mon siège, ahurie.

-Haaa, je me doutais aussi! Sourit grandement le trentenaire.

-Tu as raison fiston. Faut les dresser sinon elles se pensent être nos égales. Surenchéri un second.

Je les regarde un par un. J'ai l'impression d'être dans un univers parallèle. Je suis entourée de misogynes. Des spécimens.. intéressants?

Leurs rires, causés par des blagues scandaleuses sur les femmes, s'arrêtent lorsque la porte s'ouvre sur Leonardo.

Il est essoufflé et se dépêche de s'installer autour de la table.

-Excusez-moi, je suis le bras droit de Roméo Castiño, jefe del cartel Gloria de Sangre.

-Très bien, nous pouvons commencer. Je pense que nous devons tout d'abord parler des attaques des cartels ennemis.

-Mmh, oui faisons donc cela. Acquiesce Roméo.

-Le coût des dégâts a été divisé par dix. Cela fait environ mille euros pour chaque gang. En soit, une bagatelle.

-Et tout ça serait pour le réapprovisionnement en munitions et armes de GDS? Demande un jeune.

Le trentenaire acquiesce et la conversation reprend.

-Après la mort d'un de vos hommes, Rufus. Plusieurs menaces ont été envoyées à l'égard de certaines personnes de votre cartel.

-Rufus n'était pas un de mes hommes. Il m'a trahi bien avant et lorsque je l'ai tué, il était déjà dans le camp ennemi.

-D'accord, mais il est vrai que des menaces ont été envoyées?