Crise de panique

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Peu de temps après le coup de fil, deux gros 4x4 nous entourèrent.

Je lève la tête pour voir ce qu'il se passe mais Thysia me crie dessus.

-Baisse la tête et fais ce que je te dis si tu ne veux pas te prendre une balle dans la tête. Compris?

J'acquiesce de la tête, les yeux horrifiés. Mais que se passe-t-il bordel? J'ai jamais ressenti ce sentiment de terreur. J'entends les coups de feu provenant des deux 4x4 venus nous aider mais également ceux de nos poursuivants. Il est certain qu'ils sont là pour nous tuer.

-Putain mais que fait cet abruti? Jure Thysia.

Curieuse je relève ma tête et regarde par la fenêtre. Ce que je vois me terrorise. Marco a une moitié du buste hors de la voiture et tire. Tandis que Raphaël zigzague entre les voitures civiles.

-Il est trop à découvert, s'il continue il va être touché!

Et ce qui devait arriver, arriva. Un des hommes tire sur Marco et celui-ci se prendla balle dans l'épaule. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque je vois du sang gicler et une grimace se former sur son visage.

Une fois sur une autoroute, Thysia me dit.

-Carmín, tu vas tenir le volant. Tu le maintiens droit et tu évites les autres voitures.

-Pourquoi? C'est dangereux, on ne peut pas faire ça. Je tremblote.

-C'est soit ça, soit tu tires sur eux. Et sans vouloir t'offenser tu n'as pas l'air de savoir manier une arme.

Je la regarde dubitative face à son idée complètement inconsciente. Tout en essayant de regarder la route, elle se penche et attrape le sac de sport noir placé sur la banquette arrière. Elle me le pose sur les genoux.

-Sors-moi un flingue! Dépêche toi. Me précipite-t-elle en voyant les garçons combattre les deux fourgons ennemis.

Je lui en sors un et lui tends. Elle regarde s'il est chargé et enlève la sécurité. Elle me lance un regard déterminé.

-Je sais que c'est effrayant mais là tu dois avoir confiance en moi. Prends le volant. Me dit-elle

Je le prends la respiration courte et pose les yeux sur la route.

Thysia ouvre la fenêtre côté conducteur et passe le haut de son corps. Elle tire dans les roues d'un des deux fourgons. Celui-ci perd le contrôle et manque de nous percuter. Je dévis le volant de justesse et nous parvenons à l'éviter.

Après avoir repris le contrôle de la voiture, nous semons le deuxième fourgon avec l'aide des garçons qui nous escortent.
Passer dans les petites ruelles à vive allure me tourne l'estomac.

Assise sur le siège passager, ma respiration est entrecoupée et mon corps tremble. Je fais vraisemblablement une crise de panique et cette fois rien ne peut me soulager. Thysia conduit et quand bien même elle me remarque m'étouffer, elle ne peut rien faire à part me dire des mots réconfortants.

-On est bientôt arrivée. Tiens le coup, tu seras en sécurité. On s'en est sorti plus personne nous suit.

Rien n'y fait, ma vue devient flou et ma respiration sifflante. De mes doigts crispés je sers la portière à côté de moi.

-Essaie de respirer ma belle. Me dit Thysia.

Facile à dire quand on a l'habitude de ce genre de situation. Personnellement, il n'est pas dans mon quotidien de me faire courser et tirer dessus.

Je sens l'habitacle s'arrêter et Thysia en sortir. Moi, je reste assise, le corps paralysé et le regard droit devant moi. J'ai l'impression de mourir.

J'entends ma portière s'ouvrir et quelqu'un me porter d'une facilité déconcertante. Mon corps se fit coller à un torse. Arrivée dans la cuisine, la personne me pose sur le plan de travail.

-Apportez lui un verre d'eau.

Roméo. C'est lui. Mon regard se perd sur son visage.

-Respirez Señorita.

Tout. Tous les souvenirs depuis que je suis ici reviennent et ma respiration se coupe. Je happe l'air du mieux que je peux mais rien.
Je ne suis qu'une boule d'angoisse perdue elle même dans une bulle d'anxiété. Je me noie petit à petit dans les ténèbres.

-Aide-la! Hermano aide la! Crie Thysia.

Tout à coup ma joue chauffe. Cet idiot vient de me gifler. Certes une petite gifle. Vu la force de cet homme il aurait pu envoyer ma tête sur la lune. Mais il m'a tout de même giflé.

Il me regarde les yeux ronds en attendant une réaction de ma part mais rien.

-Mais tu es stupide?! Pourquoi tu l'as giflé?! Le frappe-t-elle.

Leonardo dans le coin de la piece rigole mais s'arrête après avoir eu le regard noir de Thysia.

-Je suis pas médecin ou que sais-je. Je fais ce que je peux.

-Ne fais rien dans ce cas!

Roméo perd patience et demande à son meilleur ami d'emmener sa soeur à l'étage. Elle proteste mais ne peut rien faire face à la masse qu'est Leonardo.

-Enfin seuls.

Il s'approche de moi et m'enferme doucement dans ses bras chauds. Ma tête dans le creux de son cou et la sienne sur le bord de mon oreille droite.

-Respire doucement Amor. Tout va bien. Concentre toi sur ma respiration. Inspire. Il bloque sa respiration et repris. Expire. Souffle-t-il.

Il fait cela plusieurs fois et je prends petit à petit appuie sur sa respiration.

-Voilà, respire. Reprends possession de ton corps. Tu es en sécurité ici, je te le promet. Je ne laisserais rien ni personne te faire de mal.

Le souffle chaud qui sort de sa bouche et frappe mon oreille, me donne des frissons me procurant l'envie de me blottir encore plus contre lui. Je me sens protégée et étrangement apaisée.

Doucement je m'éloigne de lui, le souffle stable et la crise passée.

Il me tend l'eau et je la bu entièrement. Je relève mes orbes grisâtres vers les siennes vertes.

-Vous me tutoyer maintenant? Je demande malicieuse.

D'un coup je vois son regard redevenir froid et distant. Hautainement, il dit.

-Ne prends pas l'habitude de faire tes crises d'enfant. Je suis pas assistant maternelle.

Mon regard brûle son dos, blessée. Tandis qu'il part.

Rouge Carmin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant