XXXVIII. 1 novembre 1933 - la conversation

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-Famille de damnés ! Qu'ils aillent tous brûler en Enfers !

Régulus balaya de la main son bureau. Des feuilles volèrent partout dans la pièce, virevoltèrent dans le vide jusqu'à se poser tragiquement sur le sol. Arcturus soupira bruyamment, certainement pour lui faire comprendre que s'énerver ne servait absolument à rien. Mais Régulus ne voulait rien entendre. Dans l'état où il était, seul le nom "Rosier" enflammait son esprit.

-Nous éliminer de la liste, nous, les Black ! Ils n'ont aucune légitimité de faire ça ! Aucune !

-Les McMillan sont aussi sang-purs que nous, et Vinda l'a dit elle-même. Il suffit qu'ils disent quelque chose pour qu'ils les croient.

-Et qui va les croire, hein ? Qui ne sait pas déjà que les Black sont la Maison la plus ancienne et pure qui puisse exister ?

-Ceux que ça arrange. Nos ennemis.

Rosier, Malefoy, Lestrange. Trois noms associés au camp rival, prêts à tous pour les renverser. Cassiopeia les avaient prévenus. La liste était une bombe. La posséder signifiait le pouvoir, la perdre condamnait à la chute. De plus, Régulus s'en voulait, sachant qu'il avait vu Adonis lui prendre le parchemin sous son nez. Sa colère ne faisait que enfler sous sa culpabilité.

-Ils vont payer, cracha-t-il.

Il passa la porte et disparut dans le couloir. Alarmé, son frère le suivit, inquiet de ce qu'il comptait faire. Régulus pouvait être un parfait calculateur au sang-froid, mais par moment, il explosait. Et sous ses pieds, le monde tremblait.

Cinq minutes plus tard, les portes du bureau de Fawley s'ouvrirent dans un claquement. Le Ministre lui-même releva la tête, surpris, mais ce fut Adonis qui comprit le premier. La satisfaction illumina son regard en une fraction de seconde. Régulus le remarqua. Ce fut la goutte de trop.

Il le plaqua contre le mur, tenant dans ses poings le col de sa chemise. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres de distance. L'éclair de leurs iris pétillaient et craquait entre eux. Régulus était saisi d'une envie de meurtre. Il l'égorgerait et boirait son sang, puis il lui arracherait les yeux et en ferait cadeau à sa chère soeur.

-Tu es un homme mort, Rosier.

-Nous savons tous les deux lequel est réellement au plus proche de la mort, sourit-il.

Le coup partit. Adonis se vit projeté sur le côté, une main sur la mâchoire que Régulus venait de déboiter. Celui-ci se prépara à se jeter sur lui une nouvelle fois, le frapper, encore et encore jusqu'à arracher ce contentement de son visage affreux, jusqu'à le voir étendu face à lui, l'entendre le supplier, encore et encore. Si seulement Arcturus l'avait laissé faire. Son frère aîné ramena ses bras dans son dos et l'empêcha de faire un pas de plus.

Fawley était fâché. Voir ses deux conseillers se battre comme des enfants réveillait en lui une colère froide. Il ordonna à Arcturus de lâcher son frère et il poussa Régulus vers la sortie, bloquant le passage vers Adonis. L'aîné regarda le politien s'en aller avec l'espoir que Hector lui pardonnerait son comportement. Son regard dévia vers Rosier. Le père de famille était assis au sol, gémissant sous la douleur. S'il avait été aimable, il aurait sorti sa baguette pour le soulager.

Seulement, aujourd'hui, la dernière chose dont il avait envie était rendre service à un Rosier.

Sans un mot de plus, Arcturus sortit du bureau. Aussitôt, des voix lui parvinrent. La curiosité le poussa à avancer, les oreilles tendues. Écouter les conversations étaient mal, il le savait depuis ses quatre ans. Mais l'instinct incite souvent à comettre l'irréparable. Ce jour-là, son instinct lui hurlait d'écouter. Comme si, quelque part, il savait qu'il allait découvrir la clef de toute une intrigue.

Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant