Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 I

XLI. 6 mars 1933 - les fleurs

-Et pour la semaine prochaine, je veux un parchemin de vingt centimètres sur les sorts de protection à usage restreint.

Le bruit des livres enfouis dans les sacs emplirent la salle, mêlés aux bavardages. Cedrella griffona rapidement le devoir sur un morceau de papier déchiré et le mit dans la poche. Le temps qu'elle ne ferme sa sacoche, la casi totalité de la classe était déjà sortie. Elle soupira. Elle n'avait fait que le deuxième cours de la journée et elle était déjà épuisée. Pas vraiment physiquement ; c'était son moral qui se retrouvait au plus bas. La période des examens n'arrangeait rien. Elle gagna la porte quand un uniforme rouge et or l'empêcha de faire un seul pas en avant. Elle leva les yeux.

-Ça fait deux mois que je supporte cette merde, maintenant ça suffit.

-Language toujours très raffiné, Weasley.

Elle essaya de le pousser sur le côté, mais même s'il était plus fin qu'une allumette, elle-même avait moins de force qu'un enfant de trois ans.

-Je vais être en retard.

-Je t'ai fait quoi ?

-Laisse-moi passer.

Elle tenta de nouveau de se frayer un chemin, mais il lui agrippa le poignet avec une telle force qu'elle en grimaça. Elle comprenait sa colère, vraiment, mais elle devait taire la voix qui lui hurlait de tout lui expliquer. Il n'y avait rien à expliquer, non, elle devait juste l'oublier. Aussi simple que ça.

-J'ai besoin de savoir ce que je t'ai fait pour que tu m'évites pendant deux mois.

Elle balaya la pièce d'un regard inquiet. Un groupe de Serdaigle était resté discuter avec le professeur. S'ils se retournaient, ils les verraient ensemble. Le calvaire qu'elle avait passé durant deux mois n'aurait servi à rien.

-Tu n'as rien fait. Laisse-moi, maintenant.

-Tu ne m'aimes plus, c'est ça ? Il y a d'autres manières de rompre que de...

-Chhhhhhhut.

Il haussa les sourcils, déconcerté. Le regard noir qu'elle lui lança lui suffit pour la lâcher. Face à ses demandes, il n'avait jamais su se montrer borné. Mais surtout, il connaissait ce sous-entendu. Cedrella Black n'avait plus de secret pour lui.

Ce n'était pas contre lui.

-Écarte-toi de la porte.

Il obéit puis la suivit à l'extérieur. La jeune fille regarda à droite, puis à gauche. Personne. Ses pas la guidèrent non pas en potions, leur prochain cours, mais vers la tour Gryffondor. Septimus se garda de faire une réflexion. Peut-être que s'il parlait une nouvelle fois, elle ne lui pardonnerait pas. À ce stade de leur relation, il n'était sûr d'aucune de ses décisions.

Rapidement, les escaliers les menèrent vers le tableau de la Grosse Dame. Celle-ci demanda le mot de passe, et comme Cedrella n'était pas entré depuis longtemps, ce fut Septimus qui, placé derrière, le lui donna. Dans la Salle Commune, il n'y avait pas un chat. Tous étaient en cours ou à la bibliothèque pour étudier. Cedrella jeta son sac au sol et s'approcha de la fenêtre en passant ses mains sur son visage.

-Alors, tu vas m'expliquer ?

-Il faut qu'on arrête de se voir.

-Pardon ?

Cedrella était sa vie, sa lumière, son soleil. Elle était si naturelle dans un monde beaucoup trop hypocrite. Il avait trouvé en elle sa bouffée d'air frais et la tempête qu'il avait besoin pour rendre son existence moins ennuyante. Et tout à coup, elle revenait des vacances de Noël, l'évitait pendant deux mois pour lui dire qu'ils rompaient. Si Septimus avait su comment exprimer sa colère, il l'aurait fait. Mais le sentiment resta simplement à l'intérieur et sa seule réaction fut de la fixer avec insistance comme pour attendre le fameux "c'est une blague".