XXXI. 9 juillet 1933 - la marraine

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Des gémissements traversaient les murs fins du Manoir Lestrange. Les ongles de Cassiopeia arrachaient à petits bouts la tapisserie. Sa poitrine écrasée contre et ses poignets emprisonnés au-dessus de sa tête l'empêchèrent de bouger d'un seul millimètre. Elle pouvait seulement sentir le souffle saccadé de Perseus contre sa nuque et ses hanches qui la frappaient dans un rythme insoutenable. Elle cria quand il s'enfonça plus profondément encore, en proie à un jouissement extrême. Il lui mordit la peau de son épaule pour la faire taire. Un grognement franchit ses lèvres, puis il lui asséna un dernier coup pour s'écarter, à court d'haleine. Aussitôt libérée, elle se jeta sur ses lèvres et les malmena jusqu'à ce qu'il l'emporte sur le lit et ne la tienne contre les draps.

-Tu es un vrai monstre, hein ?

-Et encore, je me suis réveillée de mauvaise humeur ce matin.

Un sourire malicieux décora ses lèvres. Perseus l'avala sous un baiser. Il ne les comptait plus. Elle avait une bouche si sucrée que la goûter en devenait une obsession. Elle gesticula sous lui, mais encore une fois, il la bloqua avec son poids du corps.

-Laisse-moi être au-dessus, gémit-elle.

-Avec toi ? Hors de question.

-Et pourquoi ? fit-elle, presque vexée.

-Parce que tu aimes beaucoup trop le pouvoir pour que je te laisse me contrôler.

-Tu commences à me connaître, s'amusa-t-elle.

-Je te connais depuis plus longtemps que tu ne le crois.

-Oh, Monsieur Lestrange dévoile ses sentiments pour son amour d'enfance.

Elle rit à gorge déployée quand il dessina sa moue habituelle. Lutter face à elle était impossible. Elle avait sûrement réussi à lire dans son esprit et lui soutirer l'information qu'elle attendait. Il se laissa tomber à côté d'elle dans un soupir. Cassiopeia s'appuya sur son coude et le dévora des yeux. Son doigt caressa sa mâchoire saillante. Elle adorait sa mâchoire.

-Tu étais la fille idéale tout en étant la prise impossible, avoua-t-il.

-Peut-être parce que mon coeur était déjà pris, dit-elle doucement.

-Par qui ?

-C'est un secret.

-Et maintenant, est-ce que ton coeur est encore pris ?

-Disons que j'ai appris à faire une petite place pour un autre.

Il se tourna sur le côté pour l'admirer pleinement. Ses yeux noirs étaient plus ténébreux que la nuit elle-même. Il ramena une mèche blonde derrière son oreille pour dégager son visage. Pureté, voilà ce qui la qualifiait. Même ses lèvres avaient la saveur de l'innocence.

Encore une preuve que Cassiopeia Black personnifiait le mensonge.

-Ça veut dire quoi ?

-Quoi ?

-Que j’ais une place dans ton cœur.

Son regard se troubla. Elle se rendit compte en avoir trop dit. Ce qui était plutôt rare en soi, parce que Cassiopeia faisait en sorte de mesurer chaque mot qui sortait de sa bouche.

-Tu sais ce que ça veut dire.

-Mais je veux te l’entendre dire.

Agacée, elle tira sur un drap, s’enroula dedans et se leva. Perseus attendit une réponse qui ne vint jamais. Il la rattrapa et la retourna sur elle-même, plongeant son regard vert dans le sien.

-Dis-le.

-Pourquoi tu veux que je le dise moi ?

-Tu veux que je le dise en premier ? Très bien. Cassiopeia Black, je t’aime. Je t’aime depuis des années, je t’aimais même quand les seuls fois où tu posais ton regard sur moi étaient pour me faire ravaler mes blagues stupides. En fait, ces blagues stupides étaient là pour attirer ton attention, mais tu as beau lire dans les esprits, tu n’as jamais compris ça. Je t’aime depuis que je t’ai vue à Poudlard, sauf que j’ai vite compris que les Black étaient hors de portée. Alors je t’ai aimée, mais de loin, et aujourd'hui il ne me reste que deux mois pour t’aimer de près.

Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant