Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 I

XV. 28 décembre 1931 - l'assemblée (2/3)

-Parce que je l'ai décidé.

Hector Fawley s'était levé du haut des gradins, les yeux rivés sur Dumbledore. Il le défiait du regard, le mettait à l'épreuve silencieusement, comme pour dire "si tu oses me contredire, tu le regretteras". Cassiopeia eut un énorme sourire.

-Quelle bonne surprise ! s'exclama-t-elle. J'étais quelque peu déçue que vous ne soyiez pas venu, Professeur.

-Je ne suis pas venu pour figurer sur cette liste, mais pour remettre les choses en place.

-C'est moi qui remets les choses en place, Albus, le coupa le Ministre de la Magie. J'ai donné la liste à mon premier conseiller, Régulus Black, parce que j'en avais envie.

Le Professeur se tourna vers le concerné. Le jeune homme siégeait dignement aux côtés de sa soeur, l'habit décoré de bijoux mettant en valeur l'emblème Black. Un sourire léger provoquait publiquement son rival. Il avait réussi, et il en était fier. Dumbledore ne servait plus à rien dans cette affaire.

-Êtes-vous sûr que vous n'êtes pas venu demander votre place parmi nous ?

-Miss Black, croyez-moi, je n'y vois aucun intérêt.

-Vraiment ?

Elle s'approcha de lui, les pupilles emplies d'une folie enfouie. Elle avait déjà calculé son coup. Cassiopeia grandissait, et sa soif de pouvoir ne se faisait que plus dangereuse au fur et à mesure du temps. Elle connaissait les points faibles de ses ennemis et creusait une brèche en eux, afin de les contrôler à sa guise. Son talent en Occlumencie l'aidait grandement. Dumbledore avait déjà cerné la jeune fille à Poudlard, mais là-bas, elle se controlait assez. Ici... elle était en position de force. Plus rien ne l'arrêterait. Aussi, quand elle approcha son visage de son oreille, il tenta de garder un calme apparent, mais intérieurement, il s'attendait à un affront sans impunité.

-Parce que pénétrer le cercle des sang-purs signifie pénétrer les noirs secrets de la société magique, chuchota-t-elle contre le lobe de son oreille. Cela signifie connaître à l'avance l'arrivée de la moindre menace.

Elle posa sa main gantée sur son épaule et plongea son regard dans le sien. Albus contempla alors le feu s'agiter dans ses yeux, la détermination qui s'emparait d'elle et la serrait fort, fort, fort. Cassiopeia finirait par étouffer. Elle tomberait du haut de son trône bien assez tôt, quand elle se rendrait compte que le monde en lui appartenait pas. Mais pour l'instant, elle portait sa couronne avec le menton relevé, prête à tout pour obtenir ce qu'elle désirait.

-C'est dommage de rester en dehors de tout ça. Parce que quand Grindelwald débarquera ici, vous n'aurez absolument aucune idée de ce qu'il comptera faire.

Les traits de Dumbledore se décomposèrent. Ce simple nom ramenait un flot de souvenirs trop douloureux pour être endurés aussi facilement.

-Et croyez-moi, Professeur, cette fois-ci, vos sages paroles ne vous sauveront pas.

Elle esquissa un grand sourire puis se détourna de lui pour revenir auprès de sa cousine. Le pire dans tout cela était qu'elle avait raison. Le plus malin aurait été de demander sa place dans les Vingt-Huit Sacrés pour prendre Grindelwald par surprise. Et Cassiopeia le savait. À présent, faire une pétition reviendrait à s'abaisser à ses pieds et la déclarer gagnante. L'honneur d'Albus le lui interdisait. Il trouverait un autre moyen d'arrêter son ancien camarade d'école. Oui, il en trouverait un.

-Quelque chose d'autre à dire, Professeur ? demanda innocemment Callidora.

Un court silence se posa sur l'anfithéatre. Fawley attendait la résistance, prêt à se confronter à lui si nécessaire. Régulus se préparait lui aussi, ayant tous les arguments nécessaires pour le réduire en miettes. Adonis Rosier, dont la charge était de protéger et appuyer le Premier Ministre, avait la main accrochée à la baguette, prête à être dégainée à tout moment. Albus Dumbledore n'était pas assez bête pour attaquer maintenant.