XX. 8 juin 1932 - la soeur

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Un rayon de soleil inonda la chambre et réchauffa la jambe nue de Régulus. Un drap s'emmêlait autour de son corps, le recouvrant à moitié. La tête enfouie dans le coussin, il grogna quand des lèvres déposèrent leur marque sur son dos. Le picotement de la chaleur sur sa peau le réveilla peu à peu. Un deuxième baiser atterit dans sa nuque, propageant une vague de frisson le long de sa moelle épinière.

-Bien dormi ? prononça une voix grave.

Les souvenirs de la veille percutèrent son esprit somnolent. Hector. Ils avaient bu un verre au Ministère, puis le Ministre avait fermé les portes et ils s'étaient laissés entraîner par leur passion. C'était fou ce qu'ils étaient capable de faire quand le monde gardait ses yeux fermés. Il se redressa sur ses coudes et se retourna, balayant la pièce du regard. Force était d'admettre qu'ils ne se trouvaient plus au Ministère. Il s'agissait bien d'une des chambres de la demeure Fawley.

À cette pensée, une légère panique retourna son estomac. Il tomba sur des yeux gris. Un reflet argenté les agitaient sous le soleil matinal.

-Où est ta femme ?

-En voyage en Italie pour voir sa soeur. Tu n'as rien à craindre.

Le pouce d'Hector caressa sa mâchoire carrée et traça les lignes de ses pomettes. Régulus ferma les yeux, assailli par un ouragan d'émotions. La soirée lui revint en mémoire, et il prit plaisir à se remémorer les souvenirs qui la composaient. Leurs baisers enflammés, leur souffle entrecoupés, leur corps nu sous un clair de lune pâle. La littérature disait vrai : la nuit était le manteau de tous les pécheurs.

Le jeune Black se laissa retomber sur le matelas. Hector le dévorait des yeux. Le drap avait glissé, et son corps entier se dévoilait à la lumière du jour, telle une statue grecque révélée à la société. Être la proie de son regard était plus que jouissif. Son amant posa alors sa bouche sur la sienne et goûta à ses lèvres, sous le gémissement de Régulus. Son dos se courba et Hector en profita pour passer sa main sous lui, électrisant sa peau.

-Je ne me lasserai jamais de toi, murmura Hector qui descendait alors vers son torse.

Il aurait voulu répondre la même chose, mais à la place, le désir lui resserra la gorge et les mots s'étranglèrent. Soudain, un bruit sec contre la fenêtre les firent sursauter tous deux. Deux yeux ronds les dévisagèrent derrière le cristal, un parchemin dans le bec. Aussitôt, l'existence de Lycoris lui revint en mémoire. Il s'était tellement habitué à vivre seul qu'il avait pris goût à sa liberté. Dans un marmonnement inaudible, il repoussa gentiment Hector et ouvrit la fenêtre. L'animal laissa tomber le papier et s'envola aussitôt, ne réclamant même pas une gourmandise.

Régulus déplia le parchemin dans un soupir.

"Où es-tu ?"

Tout ça pour ça. Comme si on allait le kidnapper et le torturer jusqu'à sa mort dans un sous-sol.

-Qui t'écris ? demanda Hector.

Une pointe de jalousie transperçait son timbre. Régulus se tourna vers lui, l'amusement brillant dans ses pupilles sombres. Comme s'il pouvait avoir quelqu'un d'autre dans sa vie.

-Ma soeur.

Il le rejoint sur le lit et s'abandonna à un baiser passionné. Leur peau se touchèrent, se frottèrent l'une contre l'autre dans un silence confortable. Leur respiration servait de mélodie dans cette union amoureuse.

-Je vais devoir y aller, chuchota-t-il.

Hector éloigna son visage du sien, l'air mécontent.

-C'est ta soeur, pas ta femme.

Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant