-On ferme plus tôt aujourd'hui, annonça Aline.
Septimus hocha la tête puis s'empara de l'unique pile de livres lui restait à ranger. Le vent fouettait les fenêtres, la pluie battait les volets et le ciel ne faisait que gronder. Avec ce temps, plus personne n'oserait sortir pour acheter un ouvrage. Il se cacha derrière une étagère puis en ressortit les mains vides. Aline, la propriétaire, sortait déjà les clefs.
-Comment va le petit Maxence ? s'enquit-elle.
Septimus l'aimait bien, elle se préoccupait beaucoup de Cedrella et lui-même. Quand elle avait appris la naissance de leur fils, elle avait été la première à aller le voir et vouloir le porter dans ses bras. La première et la dernière, d'ailleurs.
-Très bien. Il ne pleure pas beaucoup par rapport à ce qu'on s'était imaginé.
-Ce sera un enfant calme alors, sourit-elle.
Le volet claqua si bruyamment contre le mur qu'il les fit sursauter tous deux.
-Je ferais mieux de rentrer, annonça-t-il.
Il s'inquiétait pour Cedrella. La jeune fille n'aimait pas quand la mer se déchaînait, ni quand le ciel faisait ses caprices. La maison était petite et les bruits étaient démultipliés, donnant parfois l'impression que le ciel allait s'envoler. Elle qui avait l'habitude de vivre dans un grand Manoir solide, ces genres de situations lui faisaient peur. Aline lui donna de suite raison et le pressa de partir.
Dehors, il dut lutter contre la force du vent pour pouvoir avancer. Il entendait déjà le grondement de la mer et ses vagues tumultueuses. Sa cape se retourna sur ses épaules et ses cheveux roux furent balayés en arrière. Il courut, la main devant ses yeux pour ne pas que la pluie ne l'aveugle. La silhouette de leur maison se dressa entre la tempête. Soulagé d'être enfin arrivé, il s'engagea sur le chemin en bois et arriva face à la porte d'entrée.
Une pierre tomba dans son estomac.
La poignée était brisée.
Peut-être était-ce le vent. Peut-être était-ce Cedrella qui avait voulu fermer la porte sans y arriver et qui l'avait alors laissée entrouverte.
Il poussa le battant, entra dans la demeure. Les fenêtres étaient ouvertes. Le vent balayait des papiers au sol, les rideaux étaient à moitié déchirés, gonflant et dégonflant au rythme de la tempête. Un cri d'enfant survola ce paysage désolé. Septimus se précipita vers le berceau et prit dans ses bras son fils. Son pleur strident était l'illustration même de ce qu'il ressentait.
-Cedrella !
Il n'y avait aucune trace de sa femme. Juste des bocaux brisés, une chaise renversée et le sifflement de la bourrasque qui s'invitait d'elle-même dans leur maison, comme si elle cherchait à reprendre son droit sur ce terrain. Sur la table, il y vit une note.
Le sol se déroba sur ses pieds quand il la lut. Et alors, le monde s'effondra. La dure réalité se présenta à lui sous la forme de quelques mots griffonés et d'une signature qui le hanterait toute sa vie.
Félicitations pour le bébé
C.BC.B. Il savait exactement de qui il s'agissait.
Cassiopeia Black.
***
Cedrella avait beau hurler et frapper contre la porte de sa chambre, personne ne vint lui ouvrir. Cassiopeia l'y avait traînée, enfermée et attendait le bon moment pour revenir et tout lui prendre. Encore une fois.
Elle qui avait pensé avoir obtenu la paix, la guerre n'en était qu'à son début.
Elle recula, le corps secoué de lourds sanglots. Qu'allait-il se passer alors ? On lui arracherait ses souvenirs, on lui ferait croire une vie qui n'était pas la sienne, puis elle deviendrait prisonnière de sa propre existence jusqu'à crouler sous les rides ? Était-ce à cela qu'elle était condamnée ?
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Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 I
Fanfiction"𝓛𝓮𝓼 𝓑𝓵𝓪𝓬𝓴 𝓼𝓸𝓷𝓽 𝓾𝓷 𝓰𝓪𝔃 𝓽𝓸𝔁𝓲𝓺𝓾𝓮. 𝓟𝓪𝓻𝓽𝓸𝓾𝓽 𝓸𝓾 𝓲𝓵𝓼 𝓿𝓸𝓷𝓽, 𝓵𝓮 𝓶𝓸𝓷𝓭𝓮 𝓶𝓮𝓾𝓻𝓽 𝓼𝓸𝓾𝓼 𝓵𝓮𝓾𝓻𝓼 𝓹𝓲𝓮𝓭𝓼." Grindelwald domine peu à peu le monde tandis que la famille la plus ancienne d'Angleterre essaie...