XLVIII. 31 décembre 1934 (1/2) - la hâche

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Depuis le début de la soirée, Cassiopeia voyait les regards diverger de tous les côtés. Les nobles murmuraient entre eux, les plus hauts fonctionnaires invités à la soirée regardaient avec inquiétude leurs arrières. Une tension particulière s'était installée, et l'arrivée des Black n'avait rien arrangé. Les Rosier restaient maîtres de la cérémonie, accompagnés du Ministre de la Magie, Hector Fawley. Elle se souvint de la décomposition du visage de Régulus quand il avait aperçu le haut fonctionnaire. Depuis, il ne parlait pas et restait aux côtés de Lycoris pour éviter d'être abordé.

Cassiopeia observa de loin Callidora, pendue aux bras de son mari. En quelques mois, Harfang avait réussi à prendre possession de trois demeures. Une des Black et deux des Londubat. D'une manière peu conventionnelle, et sûrement avec l'aide des Nott, il avait réussi à soustraire une grosse partie des biens de sa famille, pour ensuite leur offrir son plus beau sourire. Cassiopeia avait été fière de lui. Il avait enfin compris que pour prendre place dans cette communauté, il fallait agir seulement par intérêt. Les sentiments des autres n'avaient aucune importance. Cependant, l'élimination de son nom sur la liste coupait un peu court à ses ambitions.

Assise à une des tables de dîners, elle dirigea son regard sur l'estrade que s'apprêtait à occuper Adonis. Personne ne connaissait la raison de son discours ; peut-être était-ce simplement pour ouvrir la soirée. Pollux, installé à côté d'elle, posa une main chaleureuse sur sa cuisse. Malgré les couches de tissus de sa robe, elle la sentit et sourit involontairement.

La montée d'Adonis sur l'estrade imposa le silence. Les bougies vacillaient faiblement et l'ambiance légèrement obscure de la salle rendait les regards plus intrusifs. L'aîné des Rosier avait beau être la figure principale, le vrai jeu recouvrait la pièce entière.

-Bienvenus à tous dans cette soirée du Nouvel An, un événement organisé par notre Ministre de la Magie lui-même.

Un tonnerre d'applaudissement poussa Hector à faire une petite révérence. Cassiopeia vit Régulus se crisper.

-La Maison Rosier est ravie d'accueillir sous son toit les membres les plus notables des familles sang-pur, ainsi que ses fonctionnaires les plus importants. Notre Ministère est la base de notre société, et le bien-être de celle ci se fonde dans les accords respectueux qui se trouve au sein de cette insistution. Heureusement, nous pouvons compter sur la présence des plus grandes familles d'Angleterre ; les citer serait beaucoup trop long, mais je tiens à les remercier chaleureusement, autant pour l'appui politique que sur les aides économiques qu'elles nous offrent avec générosité.

Une nouvelle vague d'applaudissement parcourut la salle. Hector observait avec fièreté son deuxième plus proche conseiller.

-Mais voilà trois ans qu'une certaine liste se trouve parmi nous.

En quelques mots, il avait posé un froid plus léthal que celui des pays nordiques. La température de la salle baissa considérablement. Les doigts de Pollux sur sa cuisse se crispèrent.

-Nous avons invité ce soir toutes les familles étant attaché à notre institution, mais certaines d'entre elles ne font pas partie des Vingt-Huit.

Ses yeux vinrent se planter dans ceux de Cassiopeia à la manière d'un poignard aiguisé. Il n'y eut aucun murmure, aucun mouvement indigné. Seulement des yeux exorbités et une rage qui gonflait, gonflait et attendait d'exploser.

-Nous sommes les Rosier et nous possédons le contrôle sur l'élite sang-pur. Tous ceux qui voudront bien collaborer et se plier à nos exigences n'auront pas à s'inquiéter.

Régulus aurait pu tuer Adonis par son simple regard, mais celui-ci n'y fit même pas attention. Une satisfaction bien trop connue s'était plaqué sur son visage.

Ascension - 𝔅𝔩𝔞𝔠𝔨 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant