Sans Rancune 2

Chapitre 4.

Génésis

J'étais soulagée de le voir sain et sauf. Je ne le lui dirai jamais ça, c'est sûre. Je ne sais pas pourquoi mais j'étais rassurée que personne n'ait voulu le tuer encore une fois. La déclaration de sa mère avait penché la conversation des élèves du lycée sur Messenger à soupçonner Rachel et non moi. J'en étais soulagée. Cependant, il avait vraiment l'air irrité par quelque chose. Son visage n'était que froideur. Je ne le quittai pas des yeux alors qu'il lisait attentivement la recette de la pizza qu'on devait faire. Il avait un profil vraiment parfait. Un nez très droit, une mâchoire carrée, des lèvres fines mais aussi pulpeuses. Des yeux imperturbables et cette expression si flegmatique scotchée sur son visage. La simple idée qu'il croise mon regard le détaillant en ce moment me donna un frisson. Avait-il vraiment conscience de sa beauté ? Était-il vraiment fier de son charme ?

Quand je me tournai discrètement pour sourire à Maxence, je vis la plus part des filles du concours détailler Ézékiel avec envie sans qu'il ne prête attention à elles. Les profs nous avaient laissés nous ''amuser''.

Ézékiel posa avec délicatesse le papier sur le plan de travail et je ne pus m'empêcher d'admirer ses doigts. Son charisme si écrasant n'arrêtait pas de me persécuter, tellement que je me sentais petite à côté de mon harceleur. Mon Dieu, depuis quand avais-je un tel regard envers Ézékiel ? Depuis quand le détaillais-je comme les autres ? C'était sûrement parce qu'on avait tous les deux frôlés la mort. Ou simplement parce que les mots de Lucie sur notre relation ne te semblaient pas si désagréables, me souffla mon cerveau. Je secouai la tête ce qui attira l'attention d'Ézékiel sur moi.

- Mets la farine dans un saladier.

Il m'ordonna cela avec une voix si relax mais ferme en même temps. Je ne pensais pas cela possible. Je fis ce qu'il dit avec un semblant de contrôle de moi.

- Rajoute de l'eau.

Je jetais mon regard vers lui prête à lui dire de le faire lui même. Néanmoins, quand je le vis, je fus frappée par sa préparation. Il avait déjà conditionné devant lui plusieurs petits bols de fromage, de purée de tomate et il était entrain de découper en dé le jambon. Monsieur qui a un chef cuisinier est entrain de faire quoi ? Tout était méticuleusement disposé. Son sweat avait été replié sur ses avant-bras et il avait l'air si... si mature, concentré et malheureusement, très sexy.

- T'attends quoi ? Une éclipse ? Me cracha-t-il en me dévisageant avec mécontentement d'une voix rauque et calme.

Je remplis l'eau dans une carafe complètement bouleversée par sa prise de contrôle comme d'habitude. Il voulait tout diriger, tout contrôler comme un putain de maniaque du contrôle.

- Stop ! Je sortis de mes pensées en me tournant vers lui. Il soupira. Tu as mit trop d'eau. Tu veux aussi que je te mettes un marqueur visuelle comme les gamins ? Abrutie.

Mes yeux s'arrondissent alors que j'entendis Maxence ruminer derrière moi. Je versai l'eau de la carafe complètement honteuse de sa réflexion devant tous les autres. Je n'arrive pas à croire que je l'ai embrassé, deux fois. « J'ai compris ! » pestais-je dans ma tête. Il était clairement de mauvais poil. Une fois après avoir rajouté le sel et la levure précautionneusement pesés par monsieur Ézékiel Donovan, il me jeta :

- Laves-toi les mains.

Un autre ordre. J'en avais marre. Je lui tendis alors le saladier. Ézékiel me toisa comme si j'étais un insecte. Je me sentis presque ridicule. Ses yeux allèrent de moi au saladier. J'arrivais même pas à exprimer ma demande.