Sans Rancune 2

Chapitre 63.

Génésis

Je regardais les rues défiler sous mes yeux. Le chemin du retour se faisait dans un extrême calme. François conduisait et moi, je restais enfermée dans ma tête. Je paraissais froide mais au fond de moi, tout était inondé de larmes. J'avais l'impression qu'un poids énorme m'empêchait d'avancer mais je ne savais pas quoi. Actuellement, j'étais perdue dans mes sentiments et mes pensées. La peur me nouait l'estomac fiévreusement.

L'obscurité commençait à m'envahir. J'avais tellement mal pour lui. Pour cet homme que je commençais à aimer. Je me sens couler petit à petit au fond des flots, submerger par les émotions. Je n'arrive plus à penser à autre chose et je m'en veux de penser à lui. J'ai l'impression de vivre un cauchemar. Cet homme m'a fait tellement de mal et pourtant, je suis en train de l'aimer. Cette vidéo m'avait ramené en arrière. Je sais que je suis cassée, que mon harcèlement m'a brisé. Je ne pourrais jamais réussir à garder la tête à la surface, toute seule. Et je m'en voulais d'être aussi faible. J'ai besoin de lui, pour l'instant, à défaut de me raccrocher à quelqu'un d'autre. Je suis misérable.

François me dépose pas loin de chez moi et c'est déprimé que je franchis la porte d'entrée.

- Génésis ! Acclame mon père en venant vers moi sur-en-joie tandis que je traverse la porte. Ça va ? Il demande. Le boulot était bien ?

- Mauvais journée, c'est tout. Je rétorque.

- C'est ça garder des enfants. Il rit et je fais mine de comprendre ce qu'il dit. J'ai une bonne nouvelle. Ma mère nous lorgne dans le coin. Je me demande bien ce qu'ils me cachent tous les deux.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Les interrogeais-je curieuse en pénétrant dans la cuisine pour entendre leur nouvelle.

- On a eu une visite surprenante aujourd'hui, enchaîne ma mère alors que mon père coupait des tomates. Rachel Garcia en personne est venue nous voir. J'écarquille les yeux ébahi par la surprise. J'étais, on peut plus curieuse de savoir pourquoi. Je m'assis sur le bar de la cuisine en face de mes parents qui coupaient des légumes ensemble.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'elle voulait ? Je pose sceptique et déjà énervée contre cette garce.

- Tu te rappelles la vidéo qu'elle avait supprimé grâce à l'aide du directeur ? Débute mon père alors que mon sang ne fait qu'un tour. Ne me dites pas que... Celle où l'on voit clairement Ézékiel te maltraiter... il se tourne vers ma mère pour faire un apartheid. D'ailleurs ils nous ont dit que la vidéo n'était pas valable alors que le directeur a réussi à la reconnaître donc on voyait clairement que c'était Génésis... on aurait dû leur dire ça lors de la confrontation... Je mourrais d'envie de savoir la suite de cette histoire avec Rachel la garce.

- C'est quoi le rapport avec cette vidéo ? Je cherche.

- Elle nous l'a remis... annonce mon père comme je m'y attendais. On peut relancer l'enquête avec ça. Non ! Ce n'est pas le moment ! Ce n'est vraiment pas le moment !

- Tu auras peut-être finalement justice contre Ézékiel... Argumente ma mère l'air soulagée. D'ici demain, on va déposer ça au commissariat. Ils vont de toute façon ouvrir l'enquête... étaient-ils tous les deux aussi contents de pouvoir un jour voir Ézékiel derrière les barreaux ?

- C'est... c'est Rachel qui vous a demandé de faire ça ?

- Non... Mon père explique. Elle voulait que... On envoie la vidéo à son inauguration d'aujourd'hui. Tu ne le savais peut-être pas mais pendant ce temps, ce petit con inaugure son entreprise pour gagner encore plus de million. C'est injuste. Tu imagines après tout ce que sa mère a fait pour lui... il ne veut même pas l'inviter à son inauguration. Raconte mon père comme si c'était ses affaires. Je n'arrive pas à croire que cette Connasse a eu le culot de se pointer chez moi pour utiliser mes parents contre Ézékiel. J'espère qu'ils ne sont pas à l'origine de cette vidéo.