Chapitre 19.

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Génésis

Ézékiel dévalait la route à vitesse fulgurante. Mon corps se retrouvait projeter en arrière. Il prouvait à quel point le moteur de sa Leslie était vraiment puissant et hallucinant. Cette vitesse ne me déplaisait pas, bien au contraire. Il était 2h du matin et la ville était à 1h d'ici. Il y avait personne dans ces montagnes et il pouvait aller aussi vite qu'il le voulait. Je posai ma tête contre la vitre tandis qu'Ézékiel se mordillait le pouce perdu dans ses réflexions. Nous ne nous disions rien. Je tournai la tête vers lui et voyais le paysage montagneux défiler sur sa vitre. Son visage, son magnifique visage scrutait la rue sans broncher. Sa mâchoire était crispée comme quand il se revêtait de son égo. Il avait l'air arrogant et froid ou tout simplement détruit intérieurement.

Il avait laissé ses gardes de corps et était parti sans qu'ils ne s'en rendent compte. Avec beaucoup de mal parce que je lui avais demandé qu'on soit que tous les deux. Il me faisait confiance et ça me peina de me venger finalement. Alors j'ai prit la route de droite, voulant lui éviter une vengeance terrible. J'aimerais tellement être dans sa tête mais c'était complètement impossible. Soudain, je me rappelai de Chloé, qui n'avait pas été prévenu de mon départ. Je devais lui envoyer un message.

- Merde ! Jurais-je. J'ai oublié de prévenir Chloé de mon départ ! Elle va me chercher partout et va s'inquiéter. En plus, je n'ai plus de batterie.

Ézékiel posa ensuite son regard froid rapidement sur moi avant de me donner son Iphone.

- Alors tu peux utiliser le mien pour la prévenir ! Déclare-t-il subitement d'une voix que je connaissais bien.

- C'est pas la peine, je m'excuserai demain !

- T'en est sûre ? Insista-t-il. Où tu n'as pas envie qu'elle sache que je suis avec toi ?

Je hochai la tête et avoua. En plus, il avait semé ses gardes de corps. Ça ne servait à rien de retourner en arrière. De faire marche arrière.

- Et si quelqu'un t'appelle en urgence ? Essaya-t-il d'argumenter, le visage avec une légère expression inquiète.

- T'inquiète, il y a peu de chance que ça arrive. Racontais-je, en oubliant l'Inconnu.

Il capitula. 

- Génouille, je voulais te dire... tu sais pour l'Italie... essaya-t-il.

- T'inquiète ! N'en parlons pas !

Il ferma les yeux rapidement et les rouvrit. Maintenant que ce n'était plus une affaire de vengeance, je ne savais pas ce que j'allais faire avec lui. Je ne lui avais pas du tout pardonné. J'avais juste envie de me changer les idées et puisque les autres mecs n'y arrivaient pas alors je me rabattais sur lui. J'étais perdue, pourquoi m'étais-je embarquée là dedans ?

- Tu veux faire quoi ce soir ? Me demande-t-il.

- Je veux juste me changer les idées !

À peine dit, de suite la voiture d'Ézékiel heurta quelque chose ou quelqu'un. Notre regard se posa immédiatement sur le pare-brise sur lequel un liquide marron dégoulinait. Ézékiel perdit le contrôle du volant, ce qui fit brusquement tourner la bagnole. Celle-ci s'avança de plusieurs mètres. Je me mis aussitôt à crier et m'accrocher quelque part voyant la voiture s'aventurer dangereusement hors de la chaussée, tout près du ravin. Nous entendions rapidement le bruit des roues qui freinaient sur une longue distance. Ma tête fut projetée à l'avant brusquement avant de cogner la vitre d'à côté. La tête d'Ézékiel cogna légèrement le volant et heureusement le choc n'avait pas été assez violent pour déclencher les airbags. Je lançai mon regard effrayé vers Ézékiel qui s'était blessé sur le coin du front.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant