Sans Rancune 2

Chapitre 30.

Génésis

    Je me réveillai avec beaucoup de mal, sachant bien que j'avais dormi il y a quelques heures. 4H exactement et il était dix heures. Les baies vitrées me génèrent fortement. Cette lumière de bon matin me prenait les nerfs. Je me mis sur le ventre et glissai ma main sur les draps en fils de lin. Je tâtonnai le côté d'Ézékiel et c'est sans surprise que je le retrouvai vide.

    Je regardai les alentours. J'étais dans la chambre d'Ézékiel. J'avais les yeux qui piquait. Je portais son tee-shirt blanc. Je le humai. Une odeur agréable me parvient. Je cherchai ma culotte des yeux et la trouvai ainsi que le reste de mes vêtements, soigneusement déposée sur le fauteuil du salon de la chambre.

    Pourquoi s'était-il réveillé aussi tôt ? Ça faisait deux fois que je dormais avec Ézékiel. Bien sûr chacun reste de son côté, Ézékiel y veille. Mais c'était agréable de se lever en pleine nuit et de regarder son visage détendu et sa bouche entrouverte. Je me souviens qu'il a caressé mes cheveux cette nuit, il m'a dit : Ne t'inquiète pas, tout va bien. Ce souvenir me semble vague. c'était peut-être qu'un rêve. Je saisis mon téléphone qui avait son numéro personnel.

💬 Moi à Ézékiel > T'es réveillé ?

Je remarquai aussitôt plusieurs appels en absence de Chloé et David.

💬 Ézékiel > Bah ouais, la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt Génouille !

    Je ne pus m'empêcher de sourire devant ce message qui ressemble tellement à Ézékiel. Je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde mais je suis surprise de savoir qu'il était plutôt réactif. Mon corps avait des souvenirs. J'ai l'impression de garder la sensation des mains d'Ézékiel sur moi comme d'habitude.

    Je pensais avoir rêvé d'Ézékiel. De sa langue, de ses lèvres, de ses mains. J'eus du mal à sortir du lit confortable. Je m'avançai aussitôt vers le canapé, me fringuai de ma culotte et me dirigeai vers la porte remarquant qu'il y avait du bruit en bas. Je sortis rapidement de la chambre la tête à peine réveillée, les cheveux en pétard et les souvenirs de la soirée d'hier défilant.

    « Tu aimes bien que je te fasse ça ? » Des briques de souvenirs d'hier me parviennent. « Qu'est-ce que tu veux ? De quoi tu as envie ? Dis-le-moi et je serai à ta disposition. »

    Je baissais le regard quand je me souvins de sa douceur. Ce côté docile et tendre faisait bien partie de sa personnalité. Surtout dans l'intimité. Il semblait tellement égoïste au premier abord que je suis toujours étonnée de le voir se préoccuper de moi. J'aimerais qu'il me laisse faire pareil. Il n'a pas été satisfait hier et je veux savoir pourquoi.

***

- Où sont les garçons ? Demandais-je aussitôt à Gabrielle qui prenait du café.

    Je redoutais de croiser le regard sans expression d'Ézékiel Donovan dans toute sa splendeur. Je descendis rouge de honte et exécutai des pas hésitant. Je ne savais pas comment Ézékiel allait réagir suite à la soirée d'hier. Est-ce qu'il me prenait pour son objet sexuel ? Est-ce qu'il n'en savait rien ? Allait-il être méchant ? De toute façon j'ai pas couché avec lui, aucun risque, cependant... mes mains me faisaient toujours autant mal d'avoir serré les draps de son lit si fort.

- Ils sont quelque part dans la maison, je crois ! Montra-t-elle en faisant des grands gestes mais concentrée sur son téléphone. Alors avec Ézékiel ?

    Elle était posée sur le canapé devant la télé. La lumière des baies vitrées était spectaculaire sachant bien qu'il faisait 28 degrés.

- Quoi avec Ézékiel ? Rougis-je. Avait-elle tout entendu ? Je me servis un peu de café et fis aussitôt une queue-de-cheval.