Chapitre 23.

39 4 117
                                    

Génésis

Était-ce normal de ressentir autant de rage et de vide en même temps ? Était-ce normal de penser que quelque chose n'allait pas ? Je me sentais comme enfermée dans une cage et personne ne savait où était passée cette foutue clé. Je me demande à quel moment je suis rentrée dans cette cage. À quel moment, j'ai égaré la clé. À quel moment, je me suis enfermée. À quel moment j'ai tout simplement arrêté, de respirer ?

*

           Je jetai avec rage mes livres dans mon casier et ne supportait plus tous ses regards mauvais d'élèves qui hésitaient à me faire du mal. Je sentais comme une tension dans l'air. Ce n'était pas une maigre affaire. Les élèves m'avaient vu sortir de la voiture d'Ézékiel, qui ne s'est pas empêché d'être tactile avec moi. Si seulement j'avais pu me cacher. Cependant quand je suis avec Ézékiel son majestueux charisme surplombe tout.

Je ne pouvais pas oublier ce qu'Ézékiel m'a fait subir mais putain qu'il me rendait dingue. Qu'est-ce que je voulais ? Qu'est-ce je ressentais ? Pourquoi Jayce me manquait tant ? J'étais devenue complètement folle. Je me sentais faible. Je me sentais vaincus. 

- Génésis ? Entendis-je venant d'un groupe d'élève. La fille devant moi semblait furieuse. Tu sors avec lui ?

Je refermai mon casier, déterminée à l'ignorer même si je connais la suite.

- Réponds ! S'impatiente-t-elle en frappant la porte de mon casier. Tu sors avec lui ?

- Qu'est-ce que vous voulez ? Balançais-je sachant que j'allais passer une journée horrible. J'avais été proche de leur élu, leur espoir masculin. Pour eux, j'étais une tâche qui avait touché sa majesté. Je méritais la peine de mort à leurs yeux.

- Tu sors avec Ézékiel Donovan oui ou non ? Se rapproche-t-elle en brûlant l'espace entre nous que je m'empresse de maintenir en reculant légèrement. La pression monte. Réponds, tu me fais perdre patience !

- Tu as perdu ta langue pétasse ?! Intervient quelqu'un d'autre. Sauvée, j'aperçois ma prof de français traverser le couloir. Je l'utilise comme porte de sortie.

- Je n'ai pas de compte à vous rendre alors foutez moi la paix. Lançais-je avant d'intercepter ma prof. Elle me regarde tout sourire. Je sais que je ne fais que repousser l'échéance. Comment j'arrivais encore à supporter ça ? Madame, je peux vous parler un instant ?

***

- À quoi tu penses ? Me sort Chloé et David venus s'asseoir à ma table de midi.

Des filles au loin me dévisageaient comme des tarées. J'avais l'impression qu'elles n'attendaient qu'une chose : m'étrangler. Ézékiel suscitait vraiment de la jalousie. Je ne sais pas pourquoi ils ont eu à inventer que je sortais avec lui.

- À rien ! Leur rendis-je.

- C'est quoi cette rumeur comme quoi tu sortirais avec Ézékiel ? S'empresse David à l'affût des potins.

- Tu sais les gens racontent beaucoup trop de mensonge. Répondis-je sans attendre.

- Ils mentent aussi lorsqu'ils disent que tu es descendue de sa voiture ce matin ? Demanda Chloé très remontée. Je décidai de mentir.

- Bah ouais ! Mentis-je. En fait... enfin... je...

- Et cette veste aussi ment ? S'énerva-t-elle soudainement. Il y a écrit en grand Donovan dans le dos, traîtresse.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant