Sans Rancune 2

Chapitre 41.

Génésis

Mes yeux font un tour de la salle. Il y avait peu de monde par ici à cet heure. J'étais émerveillée par la vue que nous avions depuis le cinquantième étage de ce restaurant appelé The moon. Nous étions à Amsterdam. Une belle vue, un dîner sympa dans un beau restaurant, c'est ce que je voulais. C'est incroyable. J'apportai mon verre à mes lèvres et instantanément mon regard se posa sur l'homme en face de moi. Il avait les yeux fixés sur ses doigts. J'avais rarement vu cette expression d'errance dans le regard d'Ézékiel. Il avait l'air de ne pas contrôler la situation mais il essayait de le faire croire. Si je ne le connaissais pas, je dirai sûrement que cette manie qu'il a de se malaxer la main n'était qu'un signe de stress, de gêne peut-être, mais c'était autre chose.

Soudain, il leva les yeux vers moi. Il semblait ailleurs. Lorsque ses yeux ocres et verts se posèrent sur les miens, je compris qu'il n'était pas là. Où pouvait bien être Ézékiel Donovan ? Perdu dans ses pensées ?

Le serveur nous apporta une nouvelle bouteille de champagne. Ézékiel sortit de son errance et la prit. Je remerciai rapidement le serveur avant qu'il ne tourne les talons. Je scrutai Ézékiel des yeux, il me répondit d'un sourire.

- Tu as l'air d'apprécier me reluquer de la sorte. S'empressa-t-il de me faire remarquer.

- En même temps, tu es ailleurs... perdu dans tes pensées.

- Dans mes souvenirs, Rectifie-t-il. Ça m'arrive souvent, ne t'affoles pas.

- Comme le souvenirs du lac que tu ne m'as jamais raconté ? Il ricana un instant en se souvenant de ça. Il remplit mon verre avec une expression séductrice au visage.

- Très bien. Quand j'étais enfant. J'allais souvent à Dubaï avec mon père. Capitule-t-il à mon plus grand plaisir. Il avait souvent des manières bien à lui de me donner des leçons. Tout passait par la douleur physique ou morale.

- Oh... Ne pus-je que dire.

- Il m'avait acheté une chouette.

- Une chouette ? C'est... originale. Me médusais-je. C'est des cadeaux particuliers.

- Je voulais la nommer Louis-Alexandre... Mais quel enfance bizarre, je pouffai de rire. Il fronça les sourcils en se moquant de ma réaction. J'adore les chouettes.

- Les perroquets aussi. Me rappelais-je. Et les chevaux, et les oiseaux, et les chiens. T'as jamais aimé les chats ?

- Tu veux savoir l'histoire ou faire l'inventaire de ce que j'aime ?

- Ok, tu as gagné. Capitulais-je.

- Alors, il m'a montré l'animal. Me raconte-t-il. Et j'étais très heureux. Je lui ai donné à manger. Elle a déployé ses ailes et... Je vis son regard s'obscurcir immédiatement. Mon père l'a envoyé une flèche en plein cœur. Son ton changea alors que j'écarquillai les yeux.

- Devant toi ou après ?

- Devant moi. Il se perd un instant. J'ai pas eu le temps de m'attacher. Du coup, je n'ai pas eu si mal. Il ment. Il est en train de me mentir. Je la vois, la peine dans ses yeux. J'étais horrifiée de lui avoir fait me raconter ça. Il n'était peut-être pas prêt à me le dire ou à le dire à haute voix. C'est vraiment ce qui m'attend ? Remuer le couteau dans sa plaie ?

- Je suis désolée. M'excusais-je. Il me servit du champagne mais rapidement il se perdit dans ses pensées. Ça a dû être affreux de voir ça, à ton âge. C'était pour t'apprendre quoi ? Il m'observa un moment avant de survoler la question.