À bientôt 18 ans, Génésis s'endurcit. Épuisée par les blessures de Jayce, persécutée par les tribulations accablantes d'Ézékiel Donovan et affligée par son manque de courage.
À bientôt 20 ans, Ézékiel s'affaiblit. Tiraillée par la succession de pers...
Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Je les essuyais du dos de la main et conduisais en même temps sans m'arrêter. Sans savoir où j'allais. Je voulais me perdre à ce moment précis. Je voulais juste disparaître. Je ne savais plus qui j'étais. Je ne savais plus où j'étais. Même mon frère s'était allié contre moi. Pourquoi ne m'avait-il pas appelé ? Pour quelle raison m'en voulait-il ? Pourquoi prendre la défense de Génésis ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle vienne ?
Je hurlais encore et encore sans m'arrêter. Pour qui elle se prenait ? Pourquoi fallait-il que je me dévoile ? Je pensais que j'étais plus fort que ça. Je pensais que j'étais un warrior. Mais j'étais cassé. Je le savais. Je savais qu'il avait détruit ma vie. Je l'ai su lorsqu'il avait fermé cette chambre. Je l'ai vu dans ses yeux qu'il voulait m'anéantir.
Qui m'avait aidé ? La police ? Ma mère ? Mon beau-père ? La justice ? Le psy ? J'étais déjà fracassé... ils ne m'auraient jamais rendu ma vie d'avant. Ils ne m'auraient jamais réparé. Ils ne m'auraient jamais compris. Le seul service qu'ils pouvaient me rendre était de m'achever et pourtant personne ne l'avait fait. Ils m'avaient laissé vivre avec ce sentiment, et je vivrais sûrement avec toute ma vie. Je voulais en finir.
Je garai ma voiture à la va-vite et pénétrai dans la résidence de luxe. Je traversais la cour le visage rempli de larmes, tel un misérable. J'ouvris la porte avec mes clés et me dirigeai machinalement vers la cuisine. Je ne voyais pas vraiment qui était là ou pas. Je sortis le couteau de cuisine le plus tranchant qu'il y avait et m'emparai d'une des bouteilles de rhum, Vodka, Whisky de la collection. Je les descendis sans attendre.
- Chou ?? Appela une voix que j'ignorais totalement.
Je m'allongeai sur le canapé et ce satané souvenir repassait en boucle dans ma tête. J'avais l'impression de le revoir. Pourquoi était-il là ? Pourquoi je me sentais comme ça ? J'ai essayé de faire semblant. Et maintenant j'en ai assez. Au fil des années, ma mémoire revenait en flash.
Je buvais de plus en plus rapidement. Rachel était au courant, enfin... Je lui avais dit que la famille de Génésis m'avait fait du mal. Elle pensait qu'ils avaient levé la main sur moi. Mais pourtant, elle avait vu de toute façon les coups sur mon visage. Il y avait des preuves sur mes vêtements, dans mon regard. Un regard que seul un enfant victime de ça aurait eu. J'imagine qu'elle avait deviné. Elle n'était pas bête. J'imagine qu'elle avait compris toute seule ce qui s'était réellement passé, même si elle ne voulait pas se l'avouer, même si je ne lui ai jamais clairement dit que c'était une agression sexuelle. Mais elle n'a rien fait. Rien. Lorsque l'histoire a porté atteinte à sa réputation dans la famille, c'est alors qu'elle a décidé de porter plainte... puis de retirer la plainte lorsqu'elle a vu que mes explications n'étaient pas claires et cohérentes comme elle aurait souhaité. Elle m'a détesté. Encore plus. Je me suis senti abandonné. Je le méritais sûrement.
Plus tard, quand j'ai réalisé que tout ce qui m'était arrivé était de ma faute, je me suis mis à enchaîner toutes les femmes que je trouvais, contre l'idée de me revoir avec cet homme et avec aucun autre d'ailleurs. Jamais. Je ne savais plus qui j'étais. Je ne me trouvais pas normal. Pourquoi Génésis m'avait-elle demandé de venir alors qu'elle n'était pas là ? Mon père m'aurait tué, renié s'il avait su. Il allait me détester. J'étais devenu tout ce qu'il détestait : une victime.
Plus les années passaient, plus je m'enchaînais à cette scène, à cette violence et à ce souvenir monstrueux. Je me suis enrôlé dans un engrenage et j'ai été persuadé que Génésis était la fautive et je le pense toujours. Mais je me dis qu'elle était jeune. Mais moi aussi je l'étais.
- Ézékiel ? Entendis-je rapidement.
Je vis alors une blonde en face de moi. Elle s'affola mais je ne comprenais pas du tout pourquoi. Elle m'aida à me lever et on se déplaça à travers l'appart. Je sentais bien que j'avais les pieds en coton mais je ne savais pas pourquoi. Je m'appuyais alors sur elle sans attendre. Elle avait du mal à me porter et je ne lui facilitais pas du tout la tâche. Elle me plaça sur le bord de la baignoire et se mit à me soigner.
- Pourquoi tu as fait ça ? M'interrogeait-elle apeurée.
Je regardai mon sweat et remarquai une tâche rougeâtre sur ma main, et sur ma côte. Je m'étonnai complètement de voir cette tâche là. Je ne me souvenais même pas de ce qui c'était passé. Je ne me souvenais de rien. J'entendis quelqu'un d'autre pénétrer dans la maison. Il pénétra dans la salle et s'avança vers moi affolé.
- Ézékiel, Ézékiel... tu m'entends ? Insista-t-il. Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Pourquoi a-t-il essayé de s'ouvrir les veines ?
- Qu'est-ce que tu racontes... Marmonnais-je grincheux. Ils disaient n'importe quoi. J'avalais le contenu de ma bouteille de vodka sans attendre.
- Qu'est-ce qu'il a bu ? S'affola mon meilleur ami.
- Qu'est-ce que j'en sais moi ? Je l'ai trouvé sur le canapé, avec du sang... tu voulais que je fasse quoi ? Répondit la blonde à ses côtés. J'apportais une nouvelle fois la bouteille à ma bouche mais elle me l'arracha des mains.
- Seigneur ! S'exclama-t-il. Ézékiel ! Ézékiel ! Tu m'entends ? Mec ? Je voyais clairement la pièce tourner comme une toupie.
- Jayce, il se vide de son sang ! J'appelle le S.A.M.U.
- T'aurais dû le faire depuis longtemps Chloé putain ! Gronda Jayce, il se tourne vers moi. Mec, mec ?
Je repris la bouteille pendant qu'ils se disputaient et avalai une grande gorgée de contenu. De la vodka. Je me sentis étouffer. Je me mis à vomir dans un premier temps tout ce que j'avais bu. Ma respiration devenait irrégulière. J'étouffais. Il fallait que je boive vite.
- Ézékiel ! Ézékiel ! Ézékiel ! Criait Jayce. Et il n'y avait clairement rien à s'affoler. Il s'évanouit. Mec, ne te...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.