Ézékiel
C'était aujourd'hui les olympiades. J'étais content à ce moment de ne pas être en France, dans ma famille de merde, dans laquelle tous les Noël se transforment en réunion de travail, en hypocrisie et en mascarade. Nous étions aussi le sixième jour en Italie. J'avoue que je ne comprenais pas pourquoi ce cours de débat avait lieu pendant les vacances.
J'étais complètement fatigué, je n'avais pas assez dormi. J'avalai mes cachets et bu mon café avec. Assis sur le balcon de ma suite, je fixai l'endroit où elle a voulu se donner la mort hier. Je n'arrivais toujours pas à le croire. Elle avait vraiment sauté contre toutes mes attentes. Je me sentais responsable de l'avoir poussé à bout, sachant que je voulais lui faire signer ce contrat, ça aurait été une perte pour moi, un échec total.
Je m'en voulais beaucoup. C'est un sentiment que je n'avais jamais ressenti à son égard. À force de la fréquenter, je commençais à compatir et ce n'était pas bon signe. Je n'aurais jamais du hésiter à lui avouer que Maxence s'était moqué d'elle. Et je n'arrive toujours pas à digérer le fait qu'elle ait couché avec lui.
- Bonjour monsieur Donovan. Stephen me sortie de mes pensées. Je vous apporte des documents importants. J'ai pris rendez-vous avec les cercles des...
Je n'écoutai plus ce qu'il me disait. Je regardais la lumière éclairer les rues. Le soleil se lève avec beauté. Je fixais cette vue magnifique alors que le vent froid s'écrasait furieusement sur moi.
Puis je fixai encore cette rambarde. Je l'entendis encore hurler fort, les pieds dans le vide. Je la voyais déraper sur ce balcon, prête à ce jeter. À cet instant, j'ai paniqué. J'étais à ça de perdre mon sang froid. J'étais affolé, je l'avais rattrapé de justesse et sa vie ne tenait qu'à moi. Quand elle s'est accrochée à mon bras, à aucun instant la laisser tomber ne m'a traversé la tête. Je voulais la ramener, m'excuser, la rassurer, lui dire que c'était de ma faute, la sauver comme elle l'avait fait pour moi. Mais au lieu de ça, je lui ai crié dessus et l'ai insulté. Pourtant, j'ai eu peur, c'est vrai. J'ai eu peur qu'elle tombe. L'idée de ne plus la revoir, me laisse comme un certain goût amer. Pourquoi ? Alors que j'ai tellement souhaité sa mort ? Elle me faisait clairement un truc que je ne déchiffrais pas.
- Vous êtes d'accord pour cet entretien la semaine prochaine ?
Je sortis une fois de plus de mes pensées en fixant Stephen qui m'observait en attente d'une réponse de ma part. Ses yeux gris me détaillaient impatient alors que j'avais les idées en vrac.
- On en reparlera. Je me levai pour me diriger vers l'espace nuit. Repasse plus tard et fais monter le service pour le petit-déjeuner.
- Très bien. Il hocha la tête et sortie de ma suite. Je marchai avec hésitation jusqu'à mon lit dans lequel Génésis dormait à poing fermé. Il était très tôt et je ne voulais pas la réveiller. Elle avait eu un tremplin d'émotion et je voulais qu'elle puisse se reposer avant le concours.
J'étais vraiment devenue docile. J'avais envie de me bourrer de coups. Je la lorgnai du coin de l'œil. Le maquillage presque effacé, elle dormait paisiblement. Je la regardais un moment et je m'en voulais d'avoir été embarqué là dedans. Ses cils lui donnaient un air charismatique, ses paupières closes tremblaient souvent. Elle semblait si tranquille. Elle était magnifique c'est vrai mais... Il fallait qu'on s'entraîne une dernière fois. Pourtant, le concours passait en dernier à ce moment. Je m'assis alors au bord du lit. Je regardais les notifications et les messages que je recevais.
- Il... il est quelle heure ? Je tournai sans tarder la tête vers elle alors qu'elle se réveillait paisiblement. Je l'enviai d'avoir pu s'endormir avec ce somnifère, moi j'ai passé une nuit désagréable sur le canapé.

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Sans Rancune 2
Novela JuvenilÀ bientôt 18 ans, Génésis s'endurcit. Épuisée par les blessures de Jayce, persécutée par les tribulations accablantes d'Ézékiel Donovan et affligée par son manque de courage. À bientôt 20 ans, Ézékiel s'affaiblit. Tiraillée par la succession de pers...