Chapitre 20.

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Ézékiel

- Tu ne t'es jamais dit qu'il avait juste envie de sortir ?

- Qu'est-ce que tu fais ? M'empressais-je de demander en voyant Génésis qui ouvrait la cage d'Alfonz mon perroquet.

     Il était en train de s'agiter dans sa cage depuis tout à l'heure et Génésis pensait qu'il voulait juste sortir. Elle m'a donné dix mille excuses me disant qu'elle avait vu ça à la télé et qu'il reviendrait dans sa cage. Nous étions dans ma serre, chez Jean-Baptiste, mon beau-père. Je venais toujours me réfugier ici.

- T'es sûr qu'il reviendra ? C'était le perroquet de mon père tu sais ?! Et s'il ne revient pas ?

- Il reviendra je t'assure ! Me convainc-t-elle.

    Elle ouvrit la cage et le perroquet ne bougea pas. Puis il se mit en face de la cage et s'enfuit dans le jardin. Je regardai Génouille avant de me mettre à courir derrière mon perroquet qui venait de prendre la fuite. Il se dirigea précipitamment vers la forêt et s'enfonça à l'intérieur.

- Génésis !! Hurlais-je de toutes mes forces. Il s'est enfuit. Il ne reviendra pas. Elle me regarda avec des yeux sereins.

- Il reviendra. À la télé, le perroquet était dressé pour qu'il revienne.

- T'es malade ou quoi ? Mon perroquet n'est pas dressé, du moins il l'est mais pour retourner chez mon père dans notre ancienne maison idiote.

- C'est toi l'idiot qui n'a pas dressé ton perroquet. Je la regardai avec colère. Elle se précipita vers la forêt.

- Qu'est-ce que tu fous ? Lui criais-je.

- Bah, je vais chercher ton perroquet !

- Il fait nuit. Je n'irai pas dans la forêt la nuit.

- Mais non, c'est une forêt privé... il ne t'arrivera rien peureux. À la télé, les gens allaient dans la forêt sans crainte.

- T'es sûre ? Insistais-je méfiant.

- Tu veux récupérer ton perroquet oui ou non ?

*

Je n'ai jamais retrouvé mon perroquet et on s'était perdu dans la forêt. Je me rends compte que Génésis m'a toujours traîné avec elle et elle m'a toujours mit dans la merde.

Je m'étais levé ce matin en colère. Très en colère. Remplit de bleus, de blessures et vraiment enragé. Cette sensation de blessure, je la connaissais bien et ce n'est pas ce qui me dérangeait le plus. J'avais essayé de faire du sport pour me calmer et me sentir moins misérable mais rien y faisait. Je souffrais le martyre mais heureusement que je n'avais pas des côtes cassées ou des trucs du genre. À croire que j'ai vraiment eu de la chance sur ce coup là.

Tout est de sa faute. Si elle m'avait pas dit de partir, je ne serai pas parti. Je sais que j'ai ma part de responsabilité mais c'est plus facile de dire que c'était de sa faute. Quand je l'ai entendu avec sa couleur blonde me demander de partir je me suis dit que j'avais réussi mon coup. Que je l'avais dans la poche, que mon coup du mec fragile avait fonctionné, que je réussirai à la rendre raide dingue de moi et que je la baiserai comme je le voulais. Énervé surtout quand elle danse devant tous ces mecs et ensuite, elle m'appartiendrai. J'aurais fait de sa vie un enfer. C'est une immense joie de voir la fille qu'on a tant désiré étant petit et qui nous a fait souffrir, ramper devant nous. Souffrir à son tour et être elle aussi devenue raide dingue comme je l'étais. Je n'attendais que ça.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant