Chapitre 42.1.

33 2 5
                                    

Génésis

Lorsque je franchis les portes de cette immense villa, je suis complètement émerveillée. Tout est blanc et doré. Je ne m'attendais pas à cette décoration. Immédiatement un grand salon nous accueille, il trône au milieu de la grande pièce à vivre, entourée de plantes vertes et de roses blanches. Les fauteuils vintages donnaient du charme à la pièce ainsi que les rambardes noires des escaliers. La villa était majestueusement immense et implantée dans un quartier huppé. Je pensais qu'on devait retourner en France immédiatement mais on a dû faire un détour rapide, je pense. Il avait sûrement des papiers à récupérer. Ou pas.

- On monte. Ordonna Ézékiel. Je m'exécutais.

- Tu es toujours fâché ? Débutais-je en suivant Ézékiel vers les escaliers.

Il se contenta de prendre ma main pour que je le suive. Nous passons à l'étage du dessus et je jetais un coup d'œil vers le rez-de-chaussée que je voyais par dessus le balcon du premier. Ses hommes s'assirent dans le salon et se mirent à parler entre eux. C'était la première fois que je les voyais se détendre.

Enfin, quand je travaillais pour Ézékiel, je les voyais faire une pause, c'est vrai.

- Oui, je le suis. Il vira vers moi. Parce que tu ne vas pas rester ce soir ici, avec moi.

- Tu restes ici ?

- Je suis venu pour le travail.

- Mais... Je fronçais les sourcils. Comment je vais rentrer ?

- Tu vas prendre le jet. Son ton était sec. Seule.

- Je devrais déjà m'en aller.

Ézékiel ne répondit rien et regarda sa montre. Il ouvrit une porte aux finitions artisanales blanches et m'incita à rentrer. Il alluma la lumière et j'y découvris une chambre blanche et verte. Il y avait des tableaux de paysages verts et des plantes ici et là. Les draps étaient bien tirés et la commode en bois rentrait dans le thème de la chambre.

Je compris les intentions d'Ézékiel. Il voulait déjà appliquer son contrat. J'avais du mal à me tourner vers lui, je savais comment ça allait se terminer. J'avais mon pouls qui explosait dans mes veines. C'est vrai qu'il a dit qu'il ne me forcerait pas mais, là, j'ai la pression. Devrais-je décliner ? Mais je viens de signer le contrat.

Pourquoi est-il si pressé ? On ne peut pas apprendre à se connaître avant ?

- Détends-toi. Tenta-t-il de me rassurer. Mais ça ne fonctionnait pas. Je ne vais pas te manger.

- Tu es sûr de vouloir faire quoi que ce soit quand tu es fâché ? Tentais-je d'y échapper.

- Je ne le suis plus.

- Tes humeurs changent vites. Pivotais-je vers lui. Il retirait sa montre et je me sentis tellement bête.

Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je ne m'attendais pas à ressentir ce malaise. Je croisai les mains sur ma poitrine comme une forme de blocage. Il le vit et bugga un instant. Il releva ses yeux dans les miens avant de retirer ses bagues.

- On pourrait parler avant ? Fis-je durer.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pose-t-il en retirant ses chaussures. Il me stressait. Ma respiration devenait irrégulière. Je n'avais jamais vraiment envisagé de coucher avec quelqu'un d'autre que Jayce et j'avais juste peur de ce qu'il m'avait dit. Brutalité, violence, rapidité.

Il m'interrogea du regard alors qu'il resta en chaussette. Je ne pouvais pas y échapper, j'avais signé. J'avais signé le contrat.

- Tu as peur ? Tu as froid ? Essaye-t-il de savoir. Je reculais vers le lit et m'assis dessus. Je tripotais mes doigts tremblantes.

- Je suis mal à l'aise. Avouais-je le regard vers le sol.

- Pourquoi ? Ce ton contrarié me déconcerta. Je pensais que tout était OK.

- Je n'ai jamais... eu de rapport avec quelqu'un d'autre. Il approcha lentement vers moi. Il soupira presque compréhensif.

- Très bien. Il entoura mes deux mains des siennes. Qu'est-ce qui te mets mal à l'aise ?

- J'ai peur de ce que tu m'avais dit. Que tu seras violent, et brutal et en plus... je ne pourrais même pas te toucher. Il soupira puis fuit mon regard.

- J'ai dû te brusquer mais j'essayais de faire avec le temps qu'on avait. On reporte si tu veux. Comme tu veux. Me rassure-t-il avec une bienveillance incroyable. Je clignai plusieurs fois des yeux comme si je rêvais. Je ne m'attendais pas du tout à cette attention. Ok, il n'avait pas menti dans son contrat alors.

- Tu veux ?

- Je t'ai dit que je ne forçais personne. Puis il réfléchit en regardant sur le côté. Ses mèches rebelles se nichèrent sur son front aussitôt. Dis à tes parents que tu ne rentreras pas s'il te plaît.

- Je... je pourrais mais ils ne me laisseront plus sortir en semaine. Annonçais-je.

- Si tu rentres maintenant, tu arriveras à vingt-deux heures en France.

- Si tard ? Je me frappai la tête de ne pas avoir vu le temps passer. Ma mère me tuera. Mon téléphone. Je bondis immédiatement pour saisir mon téléphone.

Je vis plusieurs appels en absence et plusieurs messages. Je décidai alors de sortir de la pièce pour passer un coup de fil à mes parents. Je laissai Ézékiel en sortant.

***

- Je t'avais dit de rentrer tôt Génésis ! Est-ce que tu vois l'heure ? Ma mère m'attaqua dès que je franchis le seuil de la porte. C'était de ma faute, je n'aurais jamais dû rester jusqu'à si tard. J'aurais dû regarder l'heure au restaurant.

- Je suis désolée maman, je n'ai vraiment pas vu l'heure passer. On a mangé dans un resto et j'ai pas regardé mon téléphone. Mentis-je en mêlant vrai et faux.

- Ça ne me donne pas envie de te refaire confiance la prochaine fois, tu connais le couvre-feu en jour de semaine. Se plaint ma mère.

- Pardon, pardon. M'excusais-je pour apaiser sa colère. Mon père se tenait derrière elle, me dévisageant.

- C'est bon Luvie, elle a compris je crois. Elle ne recommencera plus.

Je secouai la tête en signe que je n'allais plus recommencer. Ma mère souffla et me fit signe de monter. Je remerciai mon père en montant les escaliers. Une fois en haut, je m'enfermai dans ma chambre et soufflai. J'étais dégoûtée de ne pas avoir bien profiter d'Amsterdam. Je m'allongeai sur mon lit et me frappai le front d'avoir été aussi lâche. J'ai pas arrêté de le chercher, de l'allumer et je me suis dégonflée comme un ballon.

Je fermai les yeux épuisée par le tremplin d'émotion. Je tombai sans attendre dans les bras de Morphée.

 Je tombai sans attendre dans les bras de Morphée

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant