Chapitre 36.

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Génésis

Il pense que je suis stupide. Il pense que je suis naïve. Il pense que je suis innocente. Il me croit sans expérience. Il dit qu'il s'en fout mais dans ses yeux, je vois qu'il ment. Il pense que j'ai oublié comment on lit en lui mais il ne sait pas que je fais juste semblant.

*

Je détestais les baies vitrées de cette résidence. Elles m'agressaient les yeux. Quelle idée d'en mettre dans les chambre. Je mis un oreiller sur mon visage avant de passer mécaniquement la main sur l'autre côté du lit. C'est sans surprise que je le retrouvai vide. Je soufflai immédiatement. Ézékiel n'était pas revenu, c'est pas étonnant.

C'était le dernier jour à Dubaï et je n'avais pas envie de partir. J'étais bien ici. Je savais que le retour en France entraînera ses problèmes. Ézékiel hors du cadre français était quelqu'un d'autre comme en Italie et j'ai l'impression que depuis que nous étions ici, on s'était rapproché. Enfin, jusqu'à hier soir.

Il m'a dit que c'était son vrai lui et ça me torturait de savoir qu'il avait autant changé. Il avait de la rage au plus profond de lui. Une sorte de graine qui avait germé et qui s'était enracinée profondément. J'avais peur qu'il l'enfouisse et qu'il finisse par exploser.

J'étais touchée qu'il ait joué le jeu et qu'il m'ait expliqué pour ses cicatrices et le fait qu'il ne veuilles pas qu'on le touche. Même s'il avait fait semblant, j'avais apprécié mais je ne voulais pas qu'il se cache avec moi.

Ses phrases sont blessantes, tranchantes et humiliantes. Une partie de moi me disait que je n'étais qu'une conne de supporter ça après tout ce qu'il m'a fait. Une autre me disait que j'étais conne si j'arrivais à développer quoi que ce soit pour lui. Et moi, je leur disais simplement d'aller se faire foutre toutes les deux.

Je regardais l'heure et hésitai à envoyer un message à Ézékiel qui était sûrement retourné dans sa chambre. Je suis encore un peu perdue. Hier il m'a fait passé une bonne journée. Qu'est-ce qui le rendait aussi lunatique ?

Je baissais les yeux et je vis ses chaussures au bord de mon lit et des bijoux sur ma table de chevet. Il avait dû les oublier en sortant hier.

- Bonjour Génésis ! Me lança Gabrielle quand j'arrive à l'escalier. Elle n'a pas l'air heureuse comme d'habitude. Elle boit son café et m'évite presque.

- Ça va ? Ne puis-je m'empêcher de demander.

- Ouais, c'est votre dernier jour aujourd'hui !

- C'est ce qui te rend si triste ? Insistais-je.

- Ça et le fait que je me suis disputée avec Jayce ! Elle semblait énervée d'un coup. Je m'en veux de m'en réjouir parce que je n'étais pas la seule à avoir passé une sale nuit.

- J'arrive pas à croire qu'il ait trouvé le moyen de se disputer avec une fille aussi géniale que toi. La rassurais-je, ce qui la fit sourire.

- Je n'ai pas trop envie d'en parler. Me dit-elle en s'en allant.

Du Jayce tout craché, ça ne m'étonnerait même pas d'apprendre qu'après lui avoir vendu du rêve, il venait de la jeter. Mais j'étais surtout surpris de voir qu'on entend rien à travers ses murs. Je descendis donc à mon tour et atterris dans l'immense séjour baigné de lumière. Jayce était en train de jouer du piano tandis que les employés mettaient de l'ordre. Je me dirigeai alors vers la cuisine dans laquelle il y avait un petit déjeuner fait avec mon nom sur une étiquette. Ézékiel.

- Voulez-vous quelque chose de particulier mademoiselle ? Me demanda le monsieur en face de moi me sortant de mes pensées.

- Euh... non... merci. Bégayais-je gênée par ce service.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant