Chapitre 34.

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Ézékiel

Nous rentrons épuisés à la résidence. Je passai la porte en même temps que mes gardes de corps qui se sont faits discrets cette fois-ci. Toute cette gentillesse m'épuisait, c'était trop dur de faire attention à ce qu'on dit ou qu'on fait. Je suis sensé avoir un permis de tout faire moi, parce que je suis un Donovan et on ne refuse rien au Donovan.

Je soufflai exaspéré. C'était bizarre d'être naturel avec elle. Oh... j'étais même plus que naturel. Elle me plaisait. Putain. Je le savais. Je savais, c'est pour ça que je n'arrivais pas à la sortir. Son corps me plaisait, vraiment.

- Monsieur ? Commence François un air grave. Stephen a appelé. Il essaye de vous joindre depuis ce matin. Il y a un problème avec vos contrats et votre mère a donné une autre interview, sur vous. J'emmenai François sur le côté pour être libre sans que personne n'écoute. Génouille s'immobilisa et nous fixa nous éloigner. Moi qui avait envie de profiter du week-end sans bosser.

- Quel problème ? Je ne veux pas m'occuper de Rachel aujourd'hui.

- En fait, vous venez de... perdre plusieurs de vos investisseurs ! La vidéo a démotivé les organismes pour vous fournir les fonds pour la conception de votre entreprise. Et pas seulement l'entreprise, mais aussi certains club dont vous êtes membres... demandent à faire taire ces scandales. Mon souffle s'accéléra de colère. Tout mon travail, complètement à l'eau. De plus, il y a eu un soucis avec les locaux que vous avez loué pour l'inauguration de la DONOVAN CORPORATE HOLDING. Cette nouvelle me laissa sans voix.

- Quoi ? M'affolais-je.

- Les techniciens ont découvert une fuite, les travaux vont devoir prendre plusieurs mois.

- Comment ça a pu arriver ? M'inquiétais-je. Je viens de l'acheter, tout allait bien. Le propriétaire n'avait pas mentionné de travaux à refaire. J'ai deux mots à lui dire alors !

Comment j'allais faire ? J'avais acheté ces locaux. J'ai dépensé beaucoup d'argent pour ce lieu et l'inauguration était proche. En plus, j'avais perdu les investisseurs et les fonds nécessaires à la mise en place de mon entreprise. Ok, soit la poisse est de mon côté, soit quelqu'un essayait vraiment de me mettre des battons dans les roues. Comment trouver une solution pour l'inauguration d'ici là ?

- Je vais appeler Stephen. Merci François.

- Bien monsieur.

François hocha la tête. Je soufflai fort. Merde. Je venais de perdre mes investisseurs. Mes locaux. Et mes associés s'affolaient. Je pris mes affaires et montai sans m'attarder sur quelqu'un. J'ouvris la porte du bureau et m'y enferma.

Je sais que j'avais fini de monter la structure de la Holding. On était près à recevoir les marchandises et à inaugurer. Il nous fallait des fonds pour affiner la conception de l'entreprise et la développer. Il nous fallait aussi plus d'investisseur pour être à l'aise. Sans eux, j'ai peur de ne pas faire long feu. En plus, jeudi on devait commencer le travail en bureau. Mais je vais devoir reporter à cause de la fuite. Je n'aurais donc pas de locaux, à moins d'en trouver un en remplacement.

J'allumai mon ordinateur pour vérifier le nombre interminable de mail que j'avais. Je me remis alors à bosser. Élaborer une stratégie d'investissement. J'appelai Stephen et mes associés - qui deviendront des actionnaires - qui montaient l'entreprise avec moi.

Il fallait que je me calme, que je souffle, mais l'heure était grave. Je me sentais sous pression. Je ne m'attendais pas à tout ce travail. Je ne vis pas l'heure passer. Mes pensées se posèrent sur mon père qui gérait tout cela avec un contrôle absolu. Comment pourrais-je faire de même ? J'interdis des souvenirs de refaire surface.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant