Chapitre 51.

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Ézékiel

J'avais remarqué comment ces femmes l'ont regardé. C'était de ma faute. La faute de ce charme qu'on m'avait donné. Parfois, j'avais envie d'être juste normal et de passer inaperçu comme la plupart des gens. Être un homme banal, car je l'avoue, être admiré et dragué, m'agaçait vraiment parfois. Ça devenait abusif.

En plus, avec mon statut, il fallait toujours avoir une image à respecter. Je détestais devoir me montrer parfait. C'est pour ça que je la gardais. Je tournais ma tête vers Génésis pour la regarder. Elle avait des défauts que je n'aurais jamais acceptés chez un autre contrat. Elle me faisait dépasser les limites. Elle me sortait de mes gonds. Ça me rappelait que je n'étais juste pas parfait. Que mon avenir n'était pas déjà tout tracé. Elle m'apportait cette spontanéité qui me manquait.

Je passais ma main sur la cuisse de Génésis à côté de moi. J'étais content qu'elle ait signé ce contrat. On s'entendait plutôt bien sauf lorsqu'elle essayait de fouiner dans ma vie privée. Je détestais devoir me confier à elle toutefois en même temps, ça me fait du bien de dire les choses à haute voix. Je n'étais pas du tout habitué à ce qu'on porte avec moi mes fardeaux.

- Je te complexe souvent ? Je débute cette question en redoutant la réponse. Elle se tourne vers moi et prend appui sur les sièges. Je restai adossé à mon dossier en fixant les étoiles.

- Je veux dire, est-ce que tu penses parfois que je suis trop beau ou...

- Ah... tu cherches des compliments Ézékiel... ricane-t-elle.

- Non, je suis sérieux. Toutes ces femmes qui te dévisageaient au restaurant, dans la rue... Elle me fixa en comprenant que j'étais sérieux. Est-ce que ça te met mal à l'aise de marcher avec moi ? Est-ce que je te donne des complexes ?

Elle haussa les épaules en réfléchissant. Elle se rendait sûrement compte que j'étais, on peut plus sérieux. Elle baissa le regard avant de me faire face. Je fixais ses prunelles bleues plus foncées à cause de la faible luminosité. On entendait des bruits d'ici et là mais c'était apaisant d'être face à cette colline qui donnait une vue sur la ville – rien à voir avec New York ou Manhattan. On était assis par terre sur la colline près de ma terrasse extérieure.

- Ce sont les autres qui me complexent. Elle avoue un peu embarrassée. Nathalie, Maéva, Cassy. Pas toi. Elle tripote le bouton de son manteau. Tu t'es toujours intéressé à des bombes, alors... Je veux dire que moi à côté, je suis une lycéenne banale qui patauge dans un monde qui n'est pas le sien. Les restaurants luxueux, les voyages huppés, les voitures, les villas...

- Maéva et Cassy sont des lycéennes aussi. Lui rappelais-je.

- Oui mais des bombes. Elles font partie des filles que les mecs du lycée désirent toujours et elles s'intéressaient à toi. Ton égo doit être au plus haut point. Moi à côté, je ne suis personne.

- Tu veux que les mecs du lycée s'intéressent à toi ? Je comprends son sentiment.

- Ce n'est pas ça... Je ne veux pas que les mecs s'intéressent à moi. Je veux juste me sentir jolie. Je fronçais les sourcils. Génésis était canon. Je ne lui aurais jamais présenté un contrat sinon. Elle était en plus sexy et je sais qu'elle avait encore beaucoup de potentiel. J'aimerais le lui dire mais quelque chose m'en empêche. Elle relève la tête subitement comme prise d'une illumination. Attends ! Pause. Cassy était ta copine... je viens de m'en rappeler. Elle le serait encore si elle ne t'avait pas trompé ?

Je me demande comment elle sait que Cassy m'avait trompé. Je me souviens de l'aveu de Cassy et ensuite je la revois tomber dans les escaliers. C'est la dernière fois que je l'ai vu.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant