Chapitre 29.

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Génésis

    J'avais du mal à m'endormir. J'avais le cerveau tout retourné par les questions qui affluaient sans frein. Ézékiel était en train de me faire perdre la tête petit à petit. Il me rendait dingue et folle. Mais en même temps, j'étais frustrée d'être fâchée contre lui. Je voulais qu'on se réconcilie et qu'il me sourit comme tout à l'heure. Ça me rendait dingue parce que je ne savais pas pourquoi.

    Je descendais – émerveillée par l'appart – les marches pour atterrir au grand rez-de- chaussée. Au pied des escaliers, je pris la gauche pour me diriger vers ce qui pouvait être la cuisine. D'un pas lent, je découvris cette partie de l'appartement luxueux.

    Je pénétrai ensuite dans une grande pièce couvrant une cuisine américaine et un bar. Je n'eus pas le temps d'admirer toute la pièce avec ces lumières et sa beauté car ce n'était pas la déco qui était magnifique dans cette cuisine, non. En plein centre, il y avait Ézékiel torse nu sirotant un cocktail et dégustant ce qui ressemblait à un sandwich. Merde !

    Il fallut qu'il soit là. Comme ça. Mes poils se dressèrent et mes yeux dévorèrent avec envie sa carrure d'athlète sportif haut prononcé. Mon cœur s'emballait déjà et mon moi intérieur sautait de joie de pouvoir l'admirer de loin.

    Un pack de six aux abdos, des pectoraux tracés à la perfection et ses tétons si mignons. Ça y est, je bavais. Il n'avait même pas remarqué ma présence. AirPods aux oreilles, il avait les yeux rivés vers son téléphone. Des mèches brunes rebelles tombaient en désordre sur son front et des fossettes apparurent quand il sourit à son écran.

    Je ne comprenais pas pourquoi mon cœur s'affolait autant de le voir. Une chaleur explosa dans mon bas-ventre, tiraillant mes sens vers des sensations électriques qui faisaient gonfler ma poitrine.

    J'aimais Jayce. Non ? Je ne ressentais rien pour Ézékiel, on passait notre temps à nous disputer. Des disputes qui finissent par des roulages de pelles, me cracha mon moi intérieur. Merde. Je sentais déjà le rouge me monter aux joues. Étais-je juste émoustillée par son physique ou étais-je en train de craquer pour lui ?

    Je voulus m'enfuir mais mes yeux se stoppèrent sur des endroits précis de son corps, de sa peau : Des cicatrices blanches que je n'avais jamais aperçues puisqu'il s'était mis torse nu dans le noir. Des cicatrices légères mais présentes, camouflées par des traits horizontaux par dessus. Des bleus sur le ventre qui ne disparaissaient pas totalement mais ils commençaient à disparaître. Ces cicatrices qu'il avait dataient de plus longtemps. Était-ce pour ça qu'il ne supportait pas qu'on le touche ? Était-ce son histoire ? L'avait-on battu ? Il ne les avait pas comme ça quand il était petit. Je reculai pour m'enfuir cependant prise dans l'engrenage de mes pensées, je m'emballai des pieds et trébuchai en arrière dans une chute terrible et bruyante.

Ézékiel ne réagit pas. J'étais contente qu'il ait des écouteurs. Je reculai alors en rampant.

- Pourquoi tu es encore debout ? Entendis-je. Je me mordis la lèvre et me relevai.

    Je fis volte-face à Ézékiel qui se tenait debout derrière moi. Je détaillai son corps avec passion. Ses cicatrices horizontales couvraient ses côtes, le bas de son ventre, l'intérieur de ses bras. Il ne pouvait plus se cacher. Ézékiel se mutilait. Essayait-il de se tuer ? Pourquoi ? Il n'avait pas autant souffert que moi. Pourquoi se faisait-il ça ? Et ces cicatrices plus anciennes sur son torse, ces mini-bleus.

    J'étais outrée puis je le vis : ce tatouage miniature. Une phrase sur le début de sa hanche bien à droite, juste avant son pubis. Je ne lus pas ce qui était écrit puisque lorsqu'il vit mes yeux se poser sur ses cicatrices, il enfila son tee-shirt blanc, frustré.

Sans Rancune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant